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Marc-Vivien Foé, David Sommeil, Antonio Puerta, David DiTommaso, Miklos Feher, autant de joueurs terrassés par des crises cardiaques pendant la pratique de leur métier qui était aussi leur passion. Et si après tout beaucoup d’indices laissaient présager ces accidents ? Avec Albertine de FootballWrite.com, nous étudions deux origines possibles.

Parler de la mort dans un blog décalé est assez périlleux. C’est un sujet bourré de préjugés et de vérités générales. Nous ne revendiquons par avoir la science infuse mais nous essayons de clarifier une situation qui tend à se dégrader. Nous ne traiterons pas toutes les raisons mais seulement celles qui sautent aux yeux. Dans un premier temps.

Histoire de vous foutre les jetons, on commence par quelques statistiques concernant la mort subite, fournies par M. Thiriez himself :

  • 2,5 athlètes sur 100 000 (professionnels ou amateurs) sont frappés par une mort subite chaque année dans le monde. Et Dhorasoo merde ?
  • 40 000 cas de mort subite sont recensés chaque année en France. Cette estimation devrait bientôt être précisée par une étude épidémiologique actuellement menée par l’Inserm et le Conseil de Prévention et de Lutte contre le Dopage, à la demande du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
  • 200/210 pulsations cardiaques par minute : c’est à ce niveau-là de battements de cœur que peut survenir l’accident cardiaque, cette fréquence pouvant empêcher les cavités cardiaques de se remplir de sang.

Ouais, vous flippez maintenant !

Le point de vue d’Albertine (FootballWrite.com)

Impératifs sportifs

D’après moi, il faut diviser la catégorie des impératifs sportifs en deux points , la première est, bien évidemment réservée au football, le vrai, le sport qu’on aime et pour qui on serait capable de faire n’importe quoi ! Une équipe est constituée d’11 hommes, et quand l’un manque à l’appel tout peut très vite dégringoler . On voit donc parfois, au fil d’une saison, certaines dépendances se former au sein d’une équipe.
Des cas, je pourrais vous en citer plein, mais je vais prendre l’exemple d’Auxerre . Aujourd’hui premiers du championnat, les Bourguignons connaissent victoire après victoire quand le polonais Jellen figure sur la feuille de match ! Quand il disparaît, blessé, l’efficacité Auxerroise prend elle aussi un coup ! Il y a donc dépendance quand Jellen n’est pas / est là. Exemple terminé, revenons en maintenant au général. L’entraîneur suite à une blessure d’un de ses joueurs, a deux choix possible : le premier reste pour l’instant celui le plus utilisé, s’en remettre au remplaçant ! Et oui, il ne faut pas oublier que lorsqu’un joueur se blesse, son remplaçant peut rechausser ses crampons et courir comme une gazelle sur un beau terrain de foot… Le retour de celui qui se caillait tous les samedis soir sur le banc !

« Sur près de 315 joueurs de Ligue 1 dont plus de 75 jouant en équipe nationale (française ou étrangère), plus de 163 traumatismes musculaires et articulaires ont été relevés dont 6 ruptures du ligament croisé antérieur, l’un des traumatismes les plus invalidants pour un joueur » annonce le Dr Guy Bellier, chirurgien orthopédiste et membre de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique.

fatigue footballLa deuxième possibilité qui me vient à l’esprit consiste à réorganiser l’équipe, changer la tactique, recadrer certains joueurs. Plus utile d’après moi lorsque le joueur est dit indisponible pour plusieurs mois ! Revenons cette fois çi à nos moutons, et le pourquoi du comment de l’impératif sportif . Vous avez du le comprendre en lisant cela, une blessure doit être soignée le plus vite possible pour ne pas complétement déséquilibrer une équipe . Il est donc évident que certains footeux décédés sont passés par la case  » infirmerie « …  » Ont ils eu bien le temps de récupérer ? N’a t’on pas trop forcer ? Voilà des questions que l’on se pose lorsque l’on se retrouve abasourdi devant la rapidité d’une guérison quelconque chez un joueur de foot ! Combien de fois , petits, nos parents nous répétaient sans cesse : « Va te coucher, tu vas être fatigué, ce n’est pas bon pour ton organisme » … Mais au fond, un joueur d’aujourd’hui, a t-il vraiment le temps de se reposer ? Certains vont même jusqu’à jouer 3 matchs par semaine, et leur organisme dans tout ça , qui y a pensé ?

Cependant, une excellente tolérance à l’effort n’est pas synonyme d’un cœur sain. Le footballeur français Omar Sahnoun, qualifié en Équipe de France, est un bon exemple : victime d’un malaise, son examen mit en évidence une anomalie rare, une dysplasie arythmogène du ventricule droit, qui ne le gênait pas, mais lui interdisait la pratique du foot, à cause d’un rythme cardiaque irrégulier. Refusant le verdict médical et sûr de sa bonne forme physique, Sahnoun mourut d’un arrêt cardiaque lors d¹un match avec des amis.

Le deuxième point concernant les impératifs sportifs concerne tout ce qui peut toucher aux médias. Quand un joueur est blessé, il est évidemment beaucoup moins en vue. Entre quelques passages sur le banc ou dans les tribunes, voire une interview pour nous en dire un peu plus sur son état, le joueur fait beaucoup moins parler de lui. Là encore les exemples sont indénombrables… Jimmy Briand, Samir Nasri, Eduardo pour citer quelques cas récents ! Cela rapporte donc moins d’argent aux sponsors qui accompagnent la vie du sportif.. Ils y gagnent donc aussi si le sportif est remis sur le pied plus rapidement et peut de nouveau faire chavirer tout le public !

Maintenant, l’équation qui vous permettra de résoudre le pourquoi de cet article devient très simple : intérêt sportif + intérêts médiatiques = décès éventuel du joueur

Le point de vue de Seb (PKFoot.com)

Le dopage, encore et toujours ?

cannavaro dopage dopingLe thème est récurrent. C’est même une solution de facilité pour tous les écervelés de la Planète Foot. De quoi faire un grand feu de joie à l’approche de Noël. Quand il arrive un problème à un sportif, on crie : « Ils sont tous dopés de toute façon ! » comme un signe de faiblesse face à ces machines de guerre formatées pour le sport. Et si finalement cette théorie n’était pas si idiote que ça ? Parler du dopage est un gros dossier à lui tout seul. Mince, mais pourquoi j’ai choisi ce sujet déjà ?!

Énumérer tous les cas se révèlerait long et fastidieux. Pas besoin de revenir dessus. Il est connu que les « vrais » dopés ont une longueur d’avance sur les systèmes de dépistage. Les techniques évoluent avec la médecine, mais en allant totalement à l’encontre des valeurs sportives (histoire de se la jouer humaniste) mais surtout en jouant avec la vie de ces sportifs, volontaires ou non.

Les sportifs génétiquement modifiés ne sont pas encore nés. Le dopage génétique, lui, est peut-être déjà en préparation En Italie ou en Espagne, deux pays particulièrement laxistes concernant la législation sur les produits/techniques de doping. Exemple parmi d’autres : au lieu de s’injecter l’érythropoïétine (EPO), les sportifs pourraient s’injecter le gène qui produit l’EPO, permettant ainsi au corps de produire naturellement davantage de globules rouges.

Étrange? Pas tant que ça. Rappelez-vous 1999. Cette année-là, Marseille savait jouer au ballon, Porato tenait tant bien que mal ses cages et Dino Baggio arrivait à rester debout. Oui cette année si lointaine était celle de la finale de la Coupe de l’UEFA entre Parme et Marseille. Imaginez l’affiche de merde de nos jours.
Dans une vidéo, rendue publique bien plus tard, histoire de laisser décanter cette affaire qui aurait suivie l’affaire Festina en cyclisme, on y voit Fabio Cannavaro et Juan Sebastian Veron rigoler en se prenant des perfusions d’un produit suspect la veille du match. Leur apparente décontraction n’est pas celle de veille de finale de coupe européenne. Ceci-dit, on comprend mieux la longévité de Véron en sélection argentine. :)

Piqûre de rappel (sans jeu de mots)

En 2004, Adrian Mutu est contrôlé positif à la cocaïne. C’est juste un cas parmi tant d’autres, tellement la cocaïne semble être à la mode dans le football. Diego Maradona, Stéphane Paille, Kaklamanos, José Touré, tous ont essayé la poudre blanche qui fait voir des petits éléphants bleus. Seulement, les effets secondaires de la cocaïne sont les suivants : troubles du rythme cardiaque, poussées d’hypertension artérielle majeure, évolution vers une insuffisance cardiaque ultérieure, infarctus du myocarde par spasme coronaire… Ça ne vous rappelle pas des accidents récents ?

La France en pôle position ? Je n’ose y croiiire !

dopage doping footballGrande hypocrite, la France a mis un temps à se rendre compte de la supercherie orchestrée par les médias. Celle qui fait croire que certains sports sont sains. Comme si le dopage choisissait son terrain de jeu. Remontons 10 ans en arrière et rappelons-nous les victimes (Guérin, Sibierski, Dugarry, Pouget, Arribagé) de l’épidémie de nandrolone – substance qui peut avoir une influence sur le système cardiovasculaire comme l’infarctus du myocarde ou l’épaississement du muscle cardiaque – qui invoquaient les excuses habituelles (« le médicament de ma femme sur la table de nuit… », « c’est pas moi c’est Domenech ») et qui s’en sortaient au mieux avec un vice de forme, au pire avec six mois de suspension ferme. Ce qui est considérablement plus que les Marseillais Germain et Di Meco, qui, lors de la saison 88-89, avaient échappé à un contrôle en quittant le stade à la mi-temps. Les joueurs avaient été blanchis en appel, tandis que le club, dont le manager général, Michel Hidalgo, avait essayé de faire avaler à la France entière une histoire d’inversion de numéros, s’en était sorti avec 100.000 francs (15.000€) d’amende.

Et puis, il y a les « vaches sacrées », nos champions du monde qu’on adule. Lors de la Coupe du monde 1998, la plupart des joueurs de l’équipe de France jouaient en Italie. Un pays dont le procès de la Juventus de Turin entre 2002 et 2005 pour des faits remontant à la période 1994-1998 (époque Deschamps-Zidane) a démontré qu’il s’y pratiquait transfusions sanguines et cures d’EPO. On en a très peu parlé en France.

Pour illustrer ce dopage moderne, LeTelegramme.com a listé deux annecdotes que j’ai trouvé pertinentes :

  1. Invité de l’émission « Merci pour l’info » sur Canal + en octobre 2003, Johnny Hallyday avoue naïvement se rendre régulièrement dans une clinique suisse pratiquant l’autotransfusion sur les conseils de son ami Zidane. « Il y va deux fois par an et je le comprends », déclara notre Johnny national afin d’expliquer sa vitalité intacte. Il précisa même que le traitement consistait à prélever le sang, à l’oxygéner et à le réinjecter. Bizarrement, la gaffe passa presque inaperçue.
  2. « Ils ont été tués par l’abus de médicaments qu’ils ont dû ingurgiter à la Fiorentina. C’est la vérité, ils sont morts du dopage. » Les enfants de Nello Saltutti et Bruno Beatriace crient leur colère. Comme beaucoup d’autres, ils ont perdu leur père avant l’heure. Tumeur aux amygdales ou au foie, leucémie, maladie dégénérative rétrécissant les artères du cerveau, crises cardiaques… la liste des causes de décès ou des problèmes de santé qui ont frappé ces footballeurs italiens des années 60 et 70, à une époque où les contrôles anti-dopage ne servaient vraiment à rien, fait froid dans le dos. « Nos pères étaient des victimes. S’ils ne prenaient pas leurs cachets, on les reléguait sur le banc. »

Une prise de conscience, un travail de formation, d’éducation et aussi de contrôle régulier des sportifs s’imposent pour que les vies des joueurs ne soient pas menacées. Ou alors est-ce déjà trop tard ?

Si vous désirez consulter la liste, beaucoup trop longue, des joueurs tombés au champ d’honneur, consultez le dossier des Dessous du Sport : cliquez ici.

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