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Après une dernière expérience en Angleterre du côté de Bournemouth, David James aurait pu décider de mettre un terme définitif à sa longue et riche carrière. Pourtant, il n’a pu résister à l’envie de continuer à chausser les crampons pour encore quelques mois, non pas pour l’argent, mais simplement pour le plaisir de jouer. Et aussi imprévisible qu’il pouvait l’être sur un terrain, c’est du côté de l’Islande que le portier anglais a profité de ses derniers mois de footballeur.

L’histoire de David James, c’est un peu celle d’un gardien atypique et ô combien excentrique, célèbre tant pour ses bourdes que ses coupes de cheveux improbables, mais c’est aussi l’histoire d’un gardien de qualité largement sous-coté. Certes, ses légendaires bourdes qui lui auront valu le surnom de Calimity James sont les premières images qui reviennent à l’évocation de son nom, mais c’est aussi oublier que le goalkeeper anglais, aujourd’hui âgé de 43 ans, aura connu quelques clubs sympathiques (Liverpool, Aston Villa, Manchester City), détenu un sacré record (173 clean sheets, record de Premier League), et porté le maillot des Three Lions à 53 reprises. Joueur que l’on peut qualifier de « l’ancienne époque », David James est avant tout un grand passionné de football, davantage guidé par l’amour de son sport et le sens de l’amitié que par l’argent. Alors lorsque son ancien coéquipier et ami de Portsmouth Hermann Hreidarsson (ils ont joué ensemble entre 2007 et 2010) le contacte pour rejoindre l’IBV, club du championnat islandais, celui qui est aussi membre de l’ordre de l’Empire britannique ne réfléchit pas et s’engage jusqu’en septembre.

Hermann Hreidarsson, un grand ami de David James, a commencé à discuter avec lui au début de l’année 2013. Je l’ai rencontré plus tard, lorsqu’il s’est rendu en Islande pour visiter le pays et les infrastructures du club. Hermann a fait la majeure partie du travail et a été déterminant pour le convaincre de s’engager.
Valur Smari Heimisson – Manager général de l’IBV

La belle aventure de David James en Islande

Inutile de s’attarder sur les termes de son contrat qui coure jusqu’en septembre, car il est évident que David James ne s’est pas engagé pour l’argent, mais pour l’amitié. Concernant son rôle au sein du club, il obtenu un rôle bien plus étendu que celui de joueur. En plus de garder les buts, il a profité de cette expérience pour poursuivre une formation d’entraîneur déjà entamée du côté de Bournemouth… et pour profiter d’un cadre de vie qui visiblement lui convient. Ainsi, il a été au club l’un des assistants du coach islandais (par ailleurs lui-même joueur de temps en temps), et était même disponible pour toutes les autres équipes du club, des jeunes jusqu’au féminines.

Mais qu’a-t-il bien pu faire le reste du temps ? Vous imaginiez un David James malheureux, qui a passé ses journées à s’ennuyer et à se morfondre lorsqu’il ne s’entraînait ou ne disputait pas de rencontre ? Pas du tout. Quand il ne donnait pas un coup de main pour installer les panneaux publicitaires autour du stade, faisant face à des conditions climatiques assez rudes, monsieur s’adonnait à la peinture, à la lecture, a préparé un diplôme en psychologie et twittait de temps en temps (souvent), comme nous le révélait gentiment le site internet du Daily Mail. Un joueur d’une autre époque on vous disait. Sinon, depuis la reprise de la saison, David James a entamé une nouvelle carrière de consultant sur la chaîne BT Sports où il couvre les rencontres de Premier League, aux côtés notamment de Steve McManaman ou de Michael Owen. Joueur, Entraîneur, Consultant, Artiste, Etudiant, comme vous pouvez le voir, l’anglais est littéralement sur tous les fronts. Et même si la fin de sa carrière de joueur semble imminente, pas dit qu’il se soit encore décidé à y mettre un terme.

Justement, revenons un petit peu au terrain et à cette expérience islandaise. Va-t-elle se prolonger ou pas ? Concrètement, David James s’était engagé jusqu’au mois de septembre et son aventure au club devrait être terminé. Néanmoins, le manager général du club a confirmé que le travaillait actuellement sur une prolongation de contrat, preuve que son apport au club est bien réel. Le club espère logiquement prolonger une expérience qui a été bénéfique pour le club et qui a eu des retombées en termes d’image extrêmement positives, tant pour les résidents de l’île de Vestmann que pour les islandais.

Les effets de sa présence ont été retentissant. Nous avons suscité beaucoup plus d’intérêt, et nous avons pu le constater par le nombre grandissant de fans assistant à nos matchs, tant à domicile qu’à l’extérieur.

Pour ce qui est du  terrain, difficile d’en savoir plus, David James a semble-t-il fait ses matchs, près d’une quinzaine, et a même participé à l’Europa League ! Deux tours de qualifications, tout d’abord face au club féroïen du HB Torshavn (0-0 à l’aller, 0-1 au retour pour l’IBV) puis ensuite face aux serbes de l’Etoile Rouge de Belgrade (2-0 à l’aller pour Belgrade, 0-0 au retour).

Au moment de tirer un premier bilan de ses quelques mois de présence au club, Valur Smari Heimisson confirme tout le bien qu’il pense de cette expérience.

Clairement, sa présence a été fantastique notamment pour les gardiens du club, que ce soit au niveau du coaching ou de l’encadrement. Il a joué un rôle de modèle. Son savoir et son expérience du football en général est immense et toute l’équipe a beaucoup appris de lui. Par exemple, il a aidé l’équipe à se préparer mentalement pour nos rencontres de Coupe d’Europe face au HB Torshavn et à l’Etoile Rouge de Belgrade.

La belle aventure de David James en Islande

Que ce soit sur le terrain ou en dehors, David James a donc joué pleinement son rôle, et tout ceci est très positif. A l’écouter, tous les voyants semblent être aux vert pour que cette aventure se poursuive encore un peu et on peut le comprendre. Il n’est pas difficile de percevoir ici l’espoir de voir le gardien anglais prolonger un petit peu le plaisir. Malgré tout, au vu des nouvelles sollicitations médiatiques de l’anglais, il va lui être difficile de concilier les deux aventures.

Le club d’IBV a probablement perdu là un homme dont l’apport a été immense durant son séjour. Un séjour que le club aurait bien évidemment aimé prolonger même si les chances sont minces. Néanmoins, le club a peut-être encore un dernier atout dans sa manche à faire valoir : l’amitié.

On ne sait jamais quand vous avez une personne comme Herman Hreidarsson comme coach.

En tout cas, ce ne serait pas un mal, ni pour le club, ni pour David James, et encore moins pour le football.