AvideceWopyBalab

Le football des strass et paillettes, c’est tous les mercredis sur ta chaine payante préférée. Aux antipodes, nous avons le football vrai, fait d’amateurisme, de bière, de crampons Patrick et belles histoires. Celle de ce projet participatif (le crowdfunding comme on dit à Paris) en est une. Le mouvement Tatane (dont fait partie Vikash Dhorasoo) a lancé un appel pour financer les cages de l’Excelsior Cuvry, un club amateur qui sent bon les relans de barbecue du dimanche.

Le crowdfunding peut venir aider le football amateur à combler des budgets ou à financer des projets particuliers que les subventions ou les adhésions ne permettent pas de prendre en charge. Il est aussi une source de communication et une éventuelle plateforme d’échange pour le club. L’Excelsior Cuvry est un club de 58 membres qui représente un village de 700 habitants dans la région messine. Le développement de ce projet peut avoir pour conséquence la mobilisation des habitants et permettre de créer une réelle solidarité entre chacun.

Créé il y a trois ans, l’Excelsior Cuvry, né grâce à la fusion du FC Cuvry et du Verny-Louvigny, évolue dans le district de Moselle. Avec ce projet « But en Or », Tatane multiplie les initiatives pour un football authentique. Parmi leurs actions, on peut compter la création d’un club à Lima (Pérou), l’Excelsior Surco.

Pour financer leurs cages de football, l’appel comporte plusieurs niveaux, allant d’1€ contre les remerciements du public à 5000€ et le naming du stade comme vous l’entendez ! Mais il ne faut pas oublier l’objectif : l’achat de 2 paires de cages.

Certes, deux buts fixés par François Ier tiennent encore debout de chaque côté du terrain et voient leurs filets trembler chaque week-end, mais seuls quelques malheureux piquets disparates se plantent à droite ou à gauche lorsqu’il s’agit de s’entraîner. Chercher son ballon dans les orties après une volée du gauche qui passe pourtant entre les poteaux a quelque chose d’authentique et de bucolique, mais rien que pour notre stoppeur allergique, des buts seraient pas mal…

Comment en êtes-vous venus à aider ce petit club ?

Tatane a monté un partenariat avec le site Kisskissbankbank. Nous sommes en quelque sorte, des apporteurs de projets. Nous soutenons des clubs amateurs qui ont un projet de développement. Notre priorité est donnée aux projets qui ont pour finalité de renforcer le lien social entre un club et la ville qu’il représente. L’Excelsior est un club que nous suivons depuis le début. Ils nous ont contacté au départ par mail en nous expliquant qu’ils partageaient les mêmes valeurs et la même vision du football que nous. Nous cherchions nous à l’époque un club à « labeliser » Tatane. Ils nous ont envoyé une lettre pour nous expliquer leur démarche et le tour était joué! Quelques mois après notre prise de contact nous organisions une Tatane Party (soirée conviviale autour du football) à Metz avec les joueurs. Aujourd’hui, ils parrainent une Equipe au Pérou, ils organisent un tournoi chaque année dont une partie des fonds est reversé à un association. C’était pour nous évident qu’il soit notre premier projet!

Avez-vous essayé de contacter la mairie ou d’autres instances pour faire financer les infrastructures ?

Bien sûr, nous avons approché le Conseil général qui nous a très gentiment proposé de relayer l’information. Mais l’objet du crowdfunding va plus loin que la simple demande de subvention. Il s’agit aussi de sensibiliser et mobiliser les supporters et soutiens du club autour d’un projet.

Le crowdfunding pour aider les clubs amateurs ?

On a vu il y a quelques années des internautes qui prenaient le contrôle d’un club. Désormais, tout passe par le crowdfunding. Le futur du football est donc sur Internet ?

Le crowdfunfing est un outil, mais le système des socios c’est bien plus que cela. Dans de nombreux clubs européens l’actionnariat des supporters apparait comme étant une garantie de pérennité économique. L’expérience du Bayern de Munich en est un bon exemple. En France, des association telles que « Socios PSG » ou « A la nantaise » se battent pour imposer ce système. Le crowdfungding se situe dans le même état d’esprit. Il s’agit de permettre aux supporters de vivre avec leur club. Quand 1500 supporters lensois se déplacent et parcourent 1150 kms un soir de semaine pour voir jouer leur équipe, il parait évident que ce système a de l’avenir. Internet doit aussi permettre d’accélérer ce type de projet.

Sans cages, les équipes doivent-être balèzes niveau déplacements et jeu sans ballon ? Un mal pour un bien ?

C’est clair, l’Excelsior va bientôt leur proposer de jouer sans terrain ! Blague à part, le club dispose d’une paire de buts vétuste. Le projet à pour objectif d’ajouter des buts neufs et de rajouter un terrain pour que les équipes du clubs puissent s’entraîner. Les cages représentent la matière première du football. L’installation de nouvelles structures permettra au club de se développer. Des équipes de jeunes pourront s’entraîner et des ateliers pourront être organisés sur plusieurs terrains en même temps. C’est ça le football durable.