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Le 15 mai 2004 à Zurich, la FIFA donnait l’organisation d’une Coupe du Monde à un pays africain pour vanter des termes aussi abstraits que « fraternité », »amitié » et « fair-play » à un continent en mal d’amour. Comme un pied de nez, ils l’ont donné au pays le plus occidentalisé de tout le continent : l’Afrique du Sud. 6 ans plus tard, des constats peuvent être faits après le début de la compétition. Et ce n’est pas beau à voir.

Il y a une grande différence entre ce que vous voyez et ce qui se trame là-bas en Afrique du Sud, sachez-le. Concrètement, quand vous allumez la télé à 13h, vous avez directement la voix de Xavier Gravelaine pour vous placer toujours 3 remarques inutiles pendant les hymnes des équipes. Vous éteignez la télé. Et le match commence. Rien sur l’ambiance en dehors du stade, dans les lieux plus « privés » et « intimes » de villes aussi accueillantes que Johannesburg ou Le Cap. Et pour cause.

Les medias ne nous montrent que ce que la FIFA et les autorités veulent nous montrer.

Des problèmes de logistique

Plusieurs nations ne sont déjà plaintes auprès des instances du football sur les difficultés de préparation indépendantes de leur volonté. Par exemple, le Ghana a du changer de camp de base, invoquant des problèmes techniques dans leur hôtel. Les Black Stars ont quitté le Roode Vallei Hotel de Pretoria deux jours après leur arrivée pour rallier la ville de Sun City, à 120 km au nord-ouest de Johannesbourg.

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De la même façon, les néo-zélandais ont été pertubés dans leur préparation pour une raison encore plus innatendue. En effet, leur premier entrainement a été pratiquement impossible à cause d’une fumée âcre provenant des townships voisins. Pendant la séance de nuit, la délégation néo-zélandaise est tombée dans un léger brouillard dû aux émanations de bois de charbons provenant du township où ses habitants se chauffent avec des combustibles comme le boix, le charbon et même le plastique. Simon Elliott et Andy Boyens, asthmatiques, ont dû utiliser leur inhalateur pendant l’entraînement afin de ne pas faire de malaise.

Dernier exemple, la Serbie a obtenu de la FIFA l’autorisation de changer de terrain d’entraînement en raison du mauvais état de la pelouse du stade AW Muller, situé à Johannesburg. La raison est simple : la délégation serbe considère que cela peut occasionner des risques de blessure pour les joueurs. «Je crois qu’ils ont posé une sorte de couche sous la pelouse il y a quelques jours, ce qui fait que le terrain n’est pas vraiment plat, ni stable. On a peur de se blesser», a déclaré le défenseur Aleksandar Kolarov.

Autant de problèmes d’organisation propres à une nation qui a totalement improvisé et sous-estimé l’envergure de la compétition.

Mais il caille dans ce pays !

Le problème n’est pas la faute de l’Afrique du Sud, mais jouer dans l’hémisphère sud en plein mois de juillet, c’est comme jouer en France au mois de juillet. Bilan : terrains gelés (comme pour la Côté d’Ivoire avant son match contre le Brésil) et des repères en moins pour les matchs importants. La Côte d’Ivoire en a certainement pâti justement.

Cachez-moi ces vendeurs de maillots que je ne saurais voir

A quelques jours de la Coupe du Monde, la FIFA a pris les choses en main : les vendeurs de maillots plus ou moins officiels sont interdits aux abords des stades. Pour quelle raison ? Image de marque parait-il. La manne de la Coupe du monde profitera-t-elle à tous les Sud-Africains ? Clairement non. Les vendeurs de rue par exemple, sont les grands perdants. A Johannesbourg la vente ambulante est bannie autour des stades, un terrain de chasse réservé aux partenaires commerciaux de la FIFA et aux sponsors. Début mai, les marchands ambulants ont été évincés des environs du stade Soccer City, près de Soweto. Les sponsors de la Coupe du monde ont payé le prix fort pour leur partenariat avec la FIFA. Il est donc hors de question pour celle-ci de laisser vendre librement les marques associées à l‘évènement.

Les douanes sud-africaines ont saisi à l’aéroport de Johannesburg près de 27.000 maillots contrefaits de l’équipe sud africaine de football d’une valeur de 8,1 millions de rands (un million de dollars, 818.000 euros).

Des jeunes SDF, quels jeunes ?

Il y a quelques jours, nous dénoncions le scandale des autorités sud-africaines qui cachaient la misère des rues à l’approche des stades. Tous les matins, les polices locales passent pour rafler ces jeunes désoeuvrés qui dorment dehors pour les amener à des centaines de kilomètres des villes. Seulement, la loi sud-africaine interdit ce genre de pratiques de la part des autorités. Un reportage sur W9 est venu appuyer ces dires. Regardez cette vidéo où on voit des mineurs être enfermés dans un fourgon de Police.

Insécurité

La scène a lieu peu avant la Coupe du Monde. Le Nigéria affronte la Corée du Nord dans un match amical qui n’a d’amical que le nom. 8.000 tickets gratuits avaient été distribués mais des fans sans billets ont voulu forcer l’entrée du stade, situé aux portes de Makhulong dans le township de Tembisa, dans l’est de Johannesburg. Le chef de l’Etat sud-africain Jacob Zuma et le président de la Fifa Sepp Blatter avaient annoncé quelques heures avant cette bousculade que tout était prêt pour accueillir cette première Coupe du monde sur le continent africain.

Prostitution

Avec plus de 5 millions de personnes infectées par le virus du Sida, l’Afrique du Sud est le pays le plus touché par la maladie. Selon le quotidien britannique The Guardians, les autorités britanniques ont déjà envoyé 42 millions de préservatifs en Afrique du Sud. Le même problème s’était produit lors de la Coupe du Monde 2006 en Allemagne, pays où la prostitution venait d’être légalisée. Le gouvernement allemand avait alors mis en place des box pour accueillir les clients et les prostituées de manière à éviter le racolage dans les rues, et le pays avait été félicité pour sa gestion du problème.

Le problème est autre en fait, car la prostitution n’a pas été légalisée contrairement à ce qui était prévu par le gouvernement via le commissaire national de la Police fin mars. La faute aux habitants sud-africains. Pour eux, football ne rime pas avec sexe et beuverie. « Nous avons interrogé face à face 399 personnes, pendant le mois de mai, dans quatre villes : Johannesburg, Pretoria, le Cap et Durban », précise l’agence de recherches African Reponse. Le 11 juin, le verdict tombe : 79% des habitants de la Nation Arc-en-ciel s’opposent à la légalisation de la prostitution et au droit de boire de l’alcool en public dans les villes où se tient le Mondial. Les personnes sondées devaient simplement répondre par oui ou par non à la question posée. Impossible, donc, de savoir quelles étaient leurs motivations.

Vuvuzelas

Elles ont cassées les oreilles de bon nombre de supporters et spectateurs. Ces trompettes au nom improbable qui crachent un son à 130 décibels représentent une gêne pour les spectateurs mais aussi les joueurs eux-même. Patrice Evra les contestait même en essayant de justifier les déboires de l’Equipe nationale : « On n’en dort pas la nuit, dès six heures du matin ils en ont fait aujourd’hui. Oui, c’est vrai, tu ne t’entends pas. J’avais déjà eu l’expérience avec Manchester quand on était venu faire la pré-saison ici. Mais on se dit assez de choses dans le vestiaire. Quelques fois, pour se parler sur le terrain, il faut vraiment mettre de la voix. » Idem pour Yoann Gourcuff : « On ne s’entendait pas avec tout le bruit dans le stade. On ne pouvait communiquer que par gestes. D’habitude, on prévient un coéquipier lorsqu’il est seul. Là, c’était impossible. »

La question n’est pas nouvelle et fut débattue au sein de la FIFA. La South African Football Association plaida pour son autorisation, estimant qu’il s’agissait d’une composante essentielle de l’ambiance dans les stades. La FIFA s’est finalement inclinée avant d’organiser la Coupe des confédérations, en Afrique du Sud, en 2009, son président Joseph S. Blatter déclarant : « Cela fait partie de la culture africaine. Nous serons en Afrique et nous devons leur permettre de partager leur culture autant qu’ils le souhaitent. »

Mais au Brésil, où va se dérouler la prochaine Coupe du Monde, les vuvuzelas sont remplacées par les tambours. A Paris, les chants racistes remplissent les stades. A Bastia, les insultes racistes submergent les joueurs de couleur. Alors, finalement, est-ce qu’on ne devrait pas encourager ces générateurs d’acouphènes ?

Si vous en avez vraiment marre, remplissez cette pétition anti-vuvuzela.

concept vuvuzela

Et encore on ne parle pas des prestations de l’Equipe de France…

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