AvideceWopyBalab

Le match tant attendu a eu lieu. Force est de constater qu’il regorge d’éléments nouveaux pour le sélectionneur et son staff. En effet, au-delà de la prestation footballistique des joueurs (dont nous reparlons juste après ce préambule), le changement principal de la sélection « Made in Blanc » se situe à l’extérieur du rectangle vert. Ainsi, un contact renoué avec le public et la presse, un sélectionneur ouvert à la discussion et aux échanges, des joueurs qui semblent content et fier d’être là. Que demander de plus ? Ah oui, de gagner ce serait pas mal non plus…

Revenons-en au terrain pour savoir qui a gagné des points, qui a perdu une bonne chance de se montrer à leur avantage. Etat des lieux des nouvelles forces (peut être) de l’Equipe de France :

RUFFIER : Le « rescapé » de Knysna sait qu’il ne jouait pas aussi gros que ses collègues. En effet, Lloris s’impose naturellement comme LE titulaire du poste. Mandanda est plus qu’un numéro 2. Toutefois, Ruffier ne pourra se satisfaire de sa prestation norvégienne. Fautif sur l’égalisation, il n’a pas non plus rassuré lors des sorties aériennes malgré son gabarit imposant. Un gardien pouvant acquérir une solide expérience internationale … s’il n’était pas français !

A. CISSOKHO : Défensivement bon dans l’ensemble quoique peu gêné par les offensives norvégiennes. Il n’a pas réussi à bien se situer dans la prise d’initiative offensive avec NZogbia, de plus il joua trop souvent vers l’arrière obnubilé par la conservation du ballon chère à Blanc. Même si son potentiel est réel, est-il supérieur à Clichy voire Trémoulinas (qui devrait avoir sa chance un jour) ? Sans doute qu’un bon parcours en Ligue des Champions permettra à ce joueur de s’affirmer comme un incontournable, chose qu’il n’est pas encore.

FANNI : Le recalé de Domenech a plutôt fait bonne figure. Le joueur est expérimenté, solide défensivement. Encore une fois, on l’a beaucoup vu se positionner très haut sur le terrain sans être trop utilisé. Une qualité de centre indéniablement supérieure à Sagna. Qu’on se le dise, la France n’a plus de grand latéral droit à l’heure actuelle ( souvenons-nous de Thuram et Sagnol).

MEXES : Promu capitaine, Méxès laissera encore un goût d’inachevé. Serein et propre dans la relance, il fût parfois en difficulté face à la vivacité des attaquants norvégiens. Pas au mieux dans le jeu aérien, commettant encore de nombreuses fautes, son entente avec Rami n’est pas exceptionnelle mais demande à être amélioré. Mais fais vite Philippe, tu n’as plus le temps. Alors le capitanat aura-t-elle sauvé sa prestation mi-figue mi-raisin ?

En tout cas, il ne s’est pas imposé comme attendu. Une énigme !!

RAMI : Solide dans le duel, il réalisa un match sobre avec beaucoup d’impact physique. La relance ? Il l’a très souvent laissé à son compère de la charnière. A l’heure du chantier de la défense centrale, Rami apparait comme une solution crédible, d’ailleurs qui aujourd’hui lui est supérieur ? Non ne me parlez pas de Gallas ou de Boumsong !!

M’VILA : Il est l’une des très bonnes surprises de ce match. En effet, présélectionné par Domenech à la surprise générale, il a clairement réussi son match. Habile manieur de ballon pour la 1ère relance, il fût agressif à la récupération commettant peu de fautes. Seul récupérateur, il a bien géré la largeur du terrain sans s’y perdre. Capable de venir créer le surnombre au milieu de terrain (même si ce n’est pas forcément son rôle), son abattage est conséquent. Il a marqué des points et les esprits.

Cela peut constituer une très bonne nouvelle pour Blanc car dans l’optique de jouer avec un seul récupérateur, les places vont valoir cher. Et si Toulalan était de retour, la possibilité de le faire évoluer en charnière centrale pourrait trotter dans la tête de Blanc, surtout si celui-ci occupe le même poste en club.

N’ZOGBIA : Positionné dans un milieu en losange, il a brillé dans ses attitudes défensives. Le problème, c’est qu’un milieu de terrain doit aussi être capable d’attaquer. Et ça, on l’a trop peu vu avec N’Zogbia. Techniquement à l’aise, il n’a pas assez osé et pris de risque dans les débordements, dans les frappes, dans les déplacements. Il n’a fait que des choses prévisibles pour l’attaque adverse.

A un poste où la concurrence devrait redevenir énorme (Ribery ou Malouda), il semble que N’Zogbia ait laissé passer sa chance de se démarquer. Espérons pour lui que Blanc sera patient avec lui.

M. SISSOKHO : Très actif, il a montré énormément de volonté et de combativité. D’ailleurs, si Fanni n’a pas beaucoup été en difficulté, il le doit à l’abattage de Sissokho devant lui. Ses qualités sont indéniables et il semble qu’il puisse s’installer ce groupe. En tout cas, sa performance fut très encourageante même si ce milieu en losange n’est peut être pas taillé pour lui.

NASRI : Omniprésent, le dépositaire du jeu français. Toujours soucieux d’apporter une solution au porteur de balle, il a cherché à créer et  à faire jouer les autres. Toutefois, s’il a trouvé aisément Sissokho ou N’Zogbia, il eût plus de mal à transmettre à Hoarau ou Remy. Son volume de jeu et sa justesse technique en font déjà un cadre (qu’il aurait pu être plus tôt). L’hypothèse de l’associer à Gourcuff doit déjà trotter dans la tête du sélectionneur. Une évidence.

REMY : Des appels, des courses, des initiatives. Oui mais pas vraiment de gestes décisifs. Alors oui Remy est un joueur intéressant, mais où est sa réelle place ? En pointe ou sur un côté ? Dans le milieu en losange, Remy n’aurait sa place que devant et c’est pas gagné. Sa chance paradoxalement, c’est le nombre de joueurs dans son profil qui pourrait amener Blanc à évoluer en 4-2-3-1 et ainsi lui laisser la possibilité d’être utilisé sur les 2 côtés voire en pointe. Sa non-spécialisation est un frein important et sa polyvalence est un atout non-négligeable.

HOARAU : Son profil atypique fait de lui une rareté en France. Contre les athlétiques défenseurs norvégiens, il a su tirer son épingle du jeu dans le domaine aérien, réussissant de nombreuses déviations. Capable de varier son jeu, en venant servir de point d’appui dans le jeu court avec Nasri ou Sissokho, il a offert beaucoup de solutions. Sa taille fut précieuse dès lors que les norvégiens ont pressé haut. La question subsiste quant à sa réelle valeur à l’échelon internationale. Un match encourageant, à suivre…

DIARRA : Ce n’est pas son meilleur match sous le maillot bleu, ça oui on l’a bien vu ! Hésitant dans ses prises de décisions, approximations techniques, incapable de jouer en 1 ou 2 touches de balles, il a eu du mal à rentrer dans son match, jamais dans le rythme avec en point d’orgue une erreur technique grossière qui amène le 2e but norvégien. Si certains n’ont pas gagné de points, lui en a clairement perdu. Car avec le retour prévisible de Toulalan et d’Alou Diarra, plus l’émergence de M’Vila, ça sent l’encombrement au milieu. Reste à devenir un titulaire en club pour espérer.

CABAYE : le milieu lillois a paru un peu timoré à son entrée puis il a réussi à se libérer petit à petit. Capable de combiner, d’être disponible dans le jeu court et capable de se porter aux avant-postes, il est bien dommage de ne pas l’avoir vu plus tôt en Equipe de France. Sa frappe et sa vista sont un atout, reste à le démontrer au niveau mondial. Le manque de matchs amicaux pour Blanc va peut être pénaliser Cabaye, mais il peut postuler à un statut de remplaçant de Gourcuff ou Nasri.

BEN ARFA : une entrée comme il est capable de faire. Actif, cherchant à provoquer, à faire des différences (trop souvent en 1 contre 1), il a réussi à la mettre au fond. D’ailleurs sa frappe est splendide et ne doit rien à personne. Cependant, Ben Arfa est coutumier du fait. Son principal problème reste la régularité. Ses coups d’éclats ne peuvent pas qu’être épisodiques pour s’imposer chez les Bleus. Auteur malgré tout d’un bon match, ses qualités sont monstrueuses balle au pied, à savoir s’il sera capable de rééditer ce type de prestation.

BENZEMA : son entrée fut plutôt anodine, ses prises de balles fut trop quelconque pour faire des différences. Placé en numéro 10 avec l’entrée de Briand, il a touché plus de ballons en essayant de proposer des solutions. Il redescendit au niveau de Cabaye ou de Diarra pour essayer de jouer face au but adverse. Il a montré de la disponibilité, ce qui est à signaler !

BRIAND : Son faible temps de jeu ne permet pas d’en savoir plus sur son potentiel international, la Ligue des Champions semble un bon révélateur pour ce milieu excentré et ainsi confirmer son statut de grand espoir.

MENEZ : le romain jouait gros comme il disait lui-même lors du tournoi de Paris. A coup sûr, il a marqué des points. Percutant, puissant, sa maitrise technique lui a permis de se sortir de nombreuses situations. Sa capacité d’accélération n’est pas négligeable. Il a obtenu de nombreux coup-francs, armes toujours très utile au haut niveau et encore plus avec Blanc.

Voilà le bilan d’un premier test pour Blanc. Quels seront ses choix pour le prochain match ? Quid des mondialistes ? Le chantier parait tout aussi énorme qu’avant ce match, alors bon courage M. le sélectionneur.