AvideceWopyBalab

Une feuille posée sur la table, un stylo Bic Roll’n’top 4 couleurs entre les mains. Dans quelques minutes, Fabrice va signer le contrat le plus important de sa carrière, devenant aspirant au Grenoble Foot 38 pour 300€/victoire, autant dire une misère. Dans son contrat, une clause stipule qu’il devra arrêter la picole. Fichu métier. Il n’est pas le seul dans ce cas-là…

Les clauses ont ça de rassurant pour les présidents qu’elles existent pour montrer la main-mise de l’employeur envers son joueur qui, avouons-le, a tendance à partir au conflit à la moindre chaussure jetée au visage. La chose a tendance à s’amplifier ces mois-ci avec l’arrivée de nouveaux paramètres dans le sport mondial issus de la commercialisation du sport: racisme, rachat et boites de nuit.

Des sommes folles ! Et pour clause…

Ibrahim Affelay est le transfert sensation du FC Barcelone. Recruté pour une bouchée de pain à un PSV en larmes de voir partir son dernier joyau, l’Oranje a signé avec le club catalan une clause de départ à 100M€.

Légalement, la clause de départ est la somme nécessaire au joueur pour mettre fin au contrat en cours. La clause libératoire n’a pas pour objet de donner une valeur marchande au joueur contrairement à une idée parfois reçue. Cette clause est destinée, selon les cas, à assurer le respect des engagements pris par le joueur pour la durée du contrat en le dissuadant de toute tentation de rupture. La somme ne peut être inférieure à la somme de tous les salaires jusqu’à la fin de son engagement.

Cette clause est impossible à appliquer dans le football amateur car le joueur est libre de s’engager dans le club de son choix, sans indemnité.

De même, Mesut Ozil a une clause libératoire aussi élevée que les autres pépites espagnoles Messi et Cristiano Ronaldo : 250M€. Javier Pastore a resigné à Palerme pour une revalorisation salariale et une clause de 60M€. Des clauses à la hauteur de leur talent.

Le Real Madrid, Clause I Got High

Les clauses sont souvent appliquées au transfert sec du joueur. On oublie trop souvent ces prêts foireux dans un club de sous-division pour aider au développement de la masse salariale du joueur. Drenthe est un arrière gauche atypique. Une coupe à la Edgar David, une frappe à décoiffer Fellaini et un sens du placement à la Piquionne. Saupoudrez le tout d’arrogance et vous obtenez Royston D., défenseur à ses heures perdues.

Prêté une saison à Herculès, il se contente de revivre. Malheureusement, une clause dans son contrat stipule que si le joueur est aligné contre le Real Madrid, le club de prêt, Alicante doit verser 2 millions d’euros de compensation. La scène a eu lieu lors de la 9ème journée de Liga. Comme vous pouvez vous en douter, Drenthe n’a pas pas été aligné et son équipe en a pris 3. Alors que le recrutement du club a été particulièrement bon (Trézéguet, Valdez, …), on image mal ce micro budget de Liga lâcher autant d’argent pour si peu. Quitte à perdre…

Blanc, mais pas tant que ça

Autre cas que nous n’avons pas encore évoqué, celui des sélections. En juillet dernier un grand gaillard prenait la tête d’une sélection moribonde. Cette sélection, c’est la France. Dans le contrat de Laurent Blanc, une mystérieuse clause n’a pas été relevée par les médias. Elle précise que l’ancien international peut rompre à tout moment son contrat en cas d’approche d’un grand club. D’un point de vue légal, qu’est-ce qu’un grand club ? (dans le fond, Arles-Avignon est le plus grand club d’ouest-Provence…). Cette clause remet en cause l’honnêteté et l’engagement du selectionneur envers son pays. SI encore le sélectionneur n’était pas de la même nationalité que son employeur, cela pourrait ce comprendre, mais on imagine mal cette pratique courir du temps d’Aimé Jacquet.

Autre entraineur, même pratique. José Mourinho a un contrat qui court jusqu’en juin 2014 avec le club de la capitale. Une clause dans son contrat prévoit qu’il peut partir à la fin de chaque saison sans que cela ne coûte quoi que ce soit à son club et à lui. Sir Alex Ferguson « like » son status.

Patron, dessine-moi une clause !

Ferguson au test d’alcoolémie : positif

David Villa, officier de l’intégration malgré lui

Samuel Eto’o est là pour en témoigner, Milan Baros pour valider : nous remarquons de plus en plus de signes de racisme dans le football mondial. Entre cris de singe et paroles en l’air, le président du FC Barcelone Laporta a décidé de prendre le taureau par les cornes (un taureau ni noir, ni blanc… gris… euh… non enfin un taureau normal quoi, bref). David Villa, le premier joueur à signer au club à l’été 2010 a vu dans son contrat une ligne en plus : « Le joueur n’exprimera, sous quelque  forme que ce soit, des idées ou actes discriminatoires, lors d’un match ou lors des obligations liées au club. Le club condamnera avec force tout acte discriminatoire ou raciste conformément à cet accord ». Merci Barcelone.

A Milan, le daltonisme est de rigueur

Les clubs de Milan, symboles de la consanguinité du Calcio. Une clause dans le contrat de Balotelli lors de sa signature à Manchester City stipule qu’il ne peut pas être revendu à l’autre club de Milan, le Milan AC. Pendant ce temps, Leonardo, l’ancien entraineur du Milan AC, devient l’entraineur de l’Inter Milan. Au fait, Ronaldinho ne peut pas rejoindre un autre club de Serie A. C’est marqué noir sur blanc dans son contrat. Un gros bordel qu’on vous dit.

Rooney, le cadeau à 30 millions

Autre championnat, autre feuilleton (inter)minable. Le vrai-faux départ de l’attaquant originaire de Liverpool Wayne Rooney a abouti à la signature d’un nouveau deal. Celui-ci comporterait une nécessité d’objectifs pour… le club et non le joueur ! En effet si le club ne se renforce pas correctement, ne se montre pas ambitieux ou pousse des cadres vers la sortie, le joueur serait alors disponible sur le marché pour la modique somme de 30 millions de livres. Un beau casse-tête en perspective pour les avocats si la clause existe vraiment. Manchester a refusé de confirmer. Nouveau caprice de joueur me direz vous ? Attendez de lire ce qu’a demandé Romario à son club de Vasco.

Au début des années 2000, le prodige bréislien est de retour au pays. Le Flamengo l’a déjà licencié pour être sorti en boite de nuit. Malin, il s’engage avec Vasco en ajoutant une clause le permettant de sortir quand bon lui semble en boite, même à 24h d’un match important.

Dans le genre vieux, on pense aussi de suite à David James. L’énigme du football anglais est arrivé en messie à Portsmouth. Son contrat stipule qu’au delà d’une vingtaine d’apparition, son contrat est automatiquement reconduit d’une année. Gentleman, le portier a accepté de revoir son contrat en dehors de la fenêtre des transferts pour supprimer la clause face aux difficultés de paiement de Portsmouth, quitte à se retrouver sans emploi à la fin de la saison (il joue maintenant à Bristol City).

La classe, comme Romario et James, il faut donc attendre 40 ans pour l’avoir.