AvideceWopyBalab

Bienvenue dans notre machine à remonter le temps. Cette saison du championnat 1996/97 nous offre le retour de l’Olympique de Marseille, mis au coin pendant deux saisons pour avoir voulu tricher pendant un exam’. L’effectif a de la gueule avec dans les cages Andreas Kopke, tout juste champion d’Europe avec l’Allemagne, Reynald Pedros, tout juste rien du tout car il tire ses pénos comme un poussin, et Xavier Graveleine, globetrotter invétéré qui écume là son 378ème club.

Sans oublier Tony Cascarino, présent pendant les deux saisons de purgatoire et qui fut l’un des plus appliqués : 61 pions pendant les heures de colle. Cette saison marque également le retour d’un championnat à 18 clubs. Conséquence immédiate, quatre clubs descendent et seulement deux pourront accéder à l’élite.

Hey Manu tu descends ?

Si la lutte est acharnée pour remporter le titre suprême, jouer la Ligue des Champions, figurer en UEFA voir décrocher l’Intertoto (marrant comme nom), il en est de même pour la survie en D1. Combat de tous les instants, qui engage en général les effectifs les plus réduits, aussi bien en quantité qu’en qualité, cette lutte pour survivre entame sérieusement les nerfs des clubs (qui plus est dans les dernières journées). Pour mieux comprendre ce que représente une descente en D2, penchons-nous sur l’histoire. Quand on a demandé à Christophe Colomb, de retour de son périple en Amérique, ce qu’il y avait derrière les océans, il avait répondu, plein de terreur : « Derrière les océans… il y a la D2. » Traduisez : le néant, le vide, l’oubli. C’est dans ce climat de terreur que certaines équipes, à l’orée de la saison 96/97, se présentent au moment de commencer la compétition, avec le spectre d’une relégation à quatre clubs.

Poulidor SG

L’histoire du PSG, c’est un peu l’histoire d’un coureur cycliste qui compterait 20 bornes d’avance avant même que l’étape ait commencé et qui gravirait les cols de montagne avec une main dans le dos et une figue dans l’œil. La totale. Mais alors que se profilerait la ligne d’arrivée, notre jeune et fougueux coureur déciderait de se faire un kiff sur les routes d’Europe : Liverpool, Galatasaray, La Corogne, Milan… sans oublier de se désaltérer avec une petite coupe (de France) par çi, une petite coupe (de la Ligue) par là. Le PSG n’est ni plus ni moins qu’un étudiant Erasmus en mal de sensation forte.  Cette saison ne fait que confirmer la légende de ce club. A nouveau deuxième du championnat (coucou Poulidor), le club de la capitale ne parviendra pas à conserver sa Coupe des Coupes. Défait en finale contre le géant Barcelonais –pénalty de Ronaldo- la bande à Denisot se permettra tout de même de distribuer quelques roustes à domicile : Galatasaray (4-0) puis Liverpool (3-0). Contre ce dernier, Michel Platini, alors consultant sur Canal +, se fendait même d’une petite pique : « Pour une fois qu’ils font la ola au Parc ». En parlant de rouste au Parc, la vieille dame viendra violer Raï et ses petits copains  en Supercoupe d’Europe : 6-1. Les Guignols de l’Info en rigolent encore.

 

9 + 6 + 3 = 1

Petite devinette. Qu’est-ce qui est rouge et blanc, qui se situe près de la Mer Méditerranée et qui fête 700 ans de règne de la famille Grimaldi cette année là ? Le bonnet du commandant Cousteau ? Rigolo va. On pensait plutôt à l’AS Monaco. Pour qu’un club puisse devenir champion, il ne doit pas seulement s’inspirer de son histoire, il doit aussi prendre en compte son environnement. A Monaco il y a la plage. Jouer en maillot de bain ? Pas très convaincant. Un circuit de F1 ? Pas très pratique. Les casinos ? Bien sûr, la voilà l’idée du siècle. Les dirigeants l’ont bien compris et mettent en place, dès le milieu des années 90, une véritable martingale footballistique. Un retour en arrière s’impose. Saison 94/95 donc, l’ASM termine à la neuvième place. Saison suivante, le club grimpe de trois places et finit sixième. Troisième l’année passée, il grimpe donc à nouveau de trois places. Les calculs étaient bons, il ne pouvait finir que premier cette année.

Parlons Football

Cette année voit donc l’ASM remporter son sixième titre de champion de France. Qu’avait-il donc de plus que les autres ? Tout d’abord les monégasques ont la chance de posséder au moins un taulier par ligne ; Barthez dans les cages, Petit derrière, Benarbia au milieu et Anderson devant. Autour de cette colonne vertébrale gravitent des joueurs confirmés : Dumas, Scifo… et en devenir : Henry, Trezeguet… Meilleure attaque et meilleure défense, les monégasques resteront invaincus dans leur bouillant stade Louis II. Comme nous l’avons vu plus haut, ce titre ne sort pas de nulle part et récompense un club en constante progression depuis maintenant trois ans. Ils parviendront en plus à atteindre la demie de coupe UEFA, battus par l’Inter. A croire que les clubs français sont les porte-bonheurs des transalpins.

Marseille, tout juste promu, termine à une honorable/dégueulasse (au choix) onzième place. La charrette des condamnés concerne Caen, Nancy, Lille et Nice . Christophe Colomb compatit. Le club azuréen remportera tout de même la Coupe de France, pendant que les strasbourgeois remporteront eux la Coupe de la Ligue.

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