AvideceWopyBalab

Antoine Sibierski n’a pas vécu qu’une simple vie de footballeur. Lui a tout connu : les hauts comme les bas. Parti s’illustrer en Angleterre dans un championnat qui lui ressemble, il a même décidé d’y habiter après la fin de sa carrière. Jamais satisfait de sa carrière archi-remplie, il accepte de regarder dans le rétro avec PKFoot et de nous présenter son nouveau projet, AS United Football. Entre chauves, on se comprend.

Tout au long de ta carrière, on t’aura vu occuper la plupart des postes du milieu de terrain et de l’attaque : sur les côtés à Auxerre, en attaque à Newcastle, plus en retrait à Lens. En fait, c’est quoi ton poste préféré ?
Mon poste préféré (par plaisir mais surtout par efficacité) était de naviguer entre les milieux et les attaquants, ce qu’on appelle souvent un 9 1/2. Deux entraîneurs l’avaient compris : Reynald Denoueix et Glenn Roeder.

Personne ne t’en a voulu d’arriver à Lens en tant que lillois ?
Mon arrivée à Lens a été très mal perçue des deux parties. Pour les lillois j’étais un traître et pour les lensois j’étais un lillois. Mais quelques mois avant cette signature j’avais perdu ma maman donc vous pensez bien que je relativisais et que les différentes opinions m’étaient indifférentes.

Tu as marqué le penalty qui a scellé le sort de valeureux calaisiens en finale de la Coupe de France. Honnêtement, tu voyais le genou du gardien de Calais, Schille, sortir ton penalty ?
Tout est possible sur un penalty mais la determination que j’avais, dûe à différentes raisons, était si forte que je savais que j’allais marquer, quelque soit la manière.

Toi qui habites à Manchester : l’arrivée de Beckham à Paris est vue comment en Angleterre ?
La possible venue de Beckham à Paris n’est pas trop évoquée en Angleterre, ça a été relaté mais sans plus…

Cela fait 2 ans que tu as arrêté ta carrière professionnelle. Tu avais annoncé le début d’une carrière d’agent avec ton frère. Où en es-tu ?
En effet, mon frère a sa licence d’agent mais me concernant j’ai fait une erreur en pensant que je pouvais être compétent, productif et gagner de l’argent en l’aidant dans ce domaine. Cela ne me correspondait pas. J’ai alors arrêté au bout de 6 mois. Ceci dit je peux donner 1 ou 2 coups de fil si mon frère me le demande mais ça s’arrête la.

Tu as quitté City en 2006, quelques années seulement avant l’arrivée des fonds du Moyen-Orient. Comment vois-tu l’arrivée de tels investisseurs dans le football moderne ?
Cela a un avantage et un inconvénient qui peut tout de meme être évité :

  • l’avantage est que vous pouvez acheter les joueurs que vous voulez et donc construire une equipe pouvant jouer le titre.
  • l’inconvénient est que souvent l’identité du club se perd. Certains fans ne se reconnaissent plus à travers certains joueurs de leur club car les origines et les mentalités seront différentes.

Mais si l’entraîneur s’efforce à garder une base anglo-saxone avec quelques uns des meilleurs joueurs étrangers, alors ça peut être un grand succes sur le plan sportif et sur le plan humain.

A la fin de ta carrière, on avait l’impression que tu t’éclatais plus en Angleterre qu’en France. Qu’est-ce que le championnat anglais t’a apporté de plus que la L1 ?
Avoir été pro en France est une grande fierte pour moi mais en Angleterre toutes les equipes sont formées d’internationaux donc tous les jours à l’entrainement, et les week-ends en match, vous êtes confrontés à des joueurs de niveau international. En terme de challenge perso, quand vous n’avez pas été international, il n’y a rien de mieux.

Puis les stades pleins, l’engouement et les ambiances dans les stades sont des aspects considérables dans la quête du plaisir d’un footballeur.

Tes transferts pour rejoindre d’autres clubs n’ont jamais excédé 3M€. Tu partais souvent gratuitement pour d’autres clubs. Tu n’avais pas l’impression de naviguer à contre-sens du football business ?
Mon transfert de Nantes à Lens a coûté, du fait d’une clause dans mon contrat, 21M de francs (soit un peu moins de 3M€) alors que je venais de faire une très belle saison avec 25 buts marqués toutes compétitions confondues. Pour ce profil là, aujourd’hui, un club paierait au moins 5-6 millions. Pendant ma carrière les montants de transferts qui se pratiquent aujourd’hui n’étaient pas les mêmes donc il est dur de dire si je naviguais a contre sens. A noter que pour rejoindre Manchester City j’ai accepté de baisser mon salaire annuel dont la difference s’est ajoutée au montant du transfert payé au RC Lens par Manchester City.

Tu as une sélection en Equipe de France A’. Quel a été ton resenti au moment de la nomination (un pallier avant les A, un parquage en retrait des A, …) ?
C’était logique au vu de la saison que je venais de faire. Jouer pour la France (A’, Olympique, Espoirs, Juniors, Militaire, Universitaire) a toujours été une fierté et à chaque match une grande émotion pendant la Marseillaise.

Par contre je n’ai pas de regret de n’avoir jamais été appelé en A car je sais que j’avais fait ce qu’il fallait sur le terrain (saisons 1999/2000 et 2002/2003). C’est juste le fait que les selectionneurs en place à ces périodes, surtout en 2000/2003, n’ont jamais jugé bon de m’essayer et me donner une chance.

Tu viens de lancer le projet “AS United”. Peux-tu nous le présenter ?
AS United Football est un lien entre les passionnés de foot et le monde du foot professionnel. Donner accès à l’inaccessible. Quelque soit le profil du passionné (jeune, moins jeune, footballeur, spectateur, supporter, etc.), je veux que chacun y trouve son bonheur. Je veux egalement faire pas mal de chose pour le monde du football amateur en me servant de mes contacts et de mon reseau dans le milieu du foot pro.

Est-ce que le projet est à mettre en parallèle avec ton activité d’agent, pour permettre à de jeunes inconnus d’arriver en Angleterre ?
Je ne veux plus avoir à faire avec ce metier d’agent. Par contre, j’organise des matches (surtout en Angleterre) pour permettre à de jeunes inconnus de se montrer face à des joueurs du même âge des clubs pros.

Je sais que beaucoup de jeunes joueurs, pour diverses raisons, passent a cote d’une potentielle carriere. Leur donner une chance, voire une 2ème, est un objectif.

This is him

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