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Si le moindre des championnats asiatiques est synonyme de dépaysement et d'originalité, l'Indonésie innove par le mal en s'attirant les foudres d'une FIFA de moins en moins partante pour rigoler, le tout sur fond d'humiliation nationale.

La Persatuan Sepak Bola Seluruh Indonesia (PSSI), c'est la fédération indonésienne de football. Si le championnat officiellement reconnu s'appelle la IPL (Indonesian Premier League), un ancien championnat officieux, l'ISL (Indonesian Super League) vient de refaire surface en parallèle, avec des équipes engagées sur les deux tableaux, comme l'Arema Indonesia.

Coincidence ou non, le directeur de PT LPIS n'est autre que l'ancien président de PT Liga Indonesia

L'ISL de 18 clubs était sensée disparaitre en 2011 avec l'unification des compétitions dans l'IPL mais surtout un coup de balai de la fédération nationale. En effet, le championnat était géré par la PT Liga Indonesia qui n'a pas fourni un bilan comptable dans les temps pour la fédération, surveillée de près par l'AFC. Ainsi, l'IPL devait être gérée par un nouvel organisme, PT Liga Prima Indonesia Sportindo. Coincidence ou non, le directeur de PT LPIS, Widjajanto, n'est autre que l'ancien président de PT Liga Indonesia…

Certains clubs ont décidé de jouer sur les deux tableaux en continuant le championnat ISL, avec la bénédiction de la KPSI, une fédération nationale officieuse.

La FIFA a imposé à l'Indonésie de clarifier la situation en Indonésie avant le 20 mars. Dans le cas contraire, des sanctions pourraient intervenir lors d'une session extraordinaire, comme la suspension de l'équipe nationale pendant plusieurs années, ou la non qualification pour les compétitions continentales des équipes du pays.

Le Ministère des Sports indonésien a donc imposé une réunion entre la PSSI et la KPSI mercredi dernier qui ne semble pas avoir abouti à quelconque clarification. Sur les 18 clubs de l'ISL invités à discuter de leur intégration définitive en IPL, seul un club s'est rendu à ladite réunion.

En avril dernier, la FIFA avait déjà forcé la fédération à dissoudre sa direction, l'estimant « non crédible et incapable de gérer le football dans le pays » après les nombreux problèmes d'organisation, de sécurité et de triche.

Au rayon des scandales en Indonésie, une autre enquête de la FIFA concerne le dernier résultat de leur équipe nationale et leur déroute heureuse 10-0 contre la terrible équipe de Barheïn alors qu'aucune des deux équipes n'avait perdu par plus de 2 buts d'écart. Le micro-pays devait gagner par 9 buts d'écart en espérant une défaite du Qatar, qui fit 2-2 contre l'Iran. Dommage, le gardien indonésien avait pourtant fait tout son possible en se faisant expulser dès la 2ème minute…

Suite à cette affaire de match sans doute truqué, le gouvernement indonésien a décidé d'arrêter temporairement son aide financière à son équipe nationale( 1.5M€ en 2011, 3M€ prévus en 2012). « Ce n'était vraiment pas la meilleure équipe qui a joué. En plus, c'est de la discrimination de n'avoir choisi que des joueurs d'un seul championnat » a confirmé le ministre des sports, Djoko Pekik.

En effet, la PPSI, désireuse d'imposer son IPL et surtout de respecter le réglement de la FIFA qui interdit les sélections d'aligner des joueurs d'un championnat non reconnu, a obligé le sélectionneur national de ne choisir que des joueurs provenant de l'IPL, souvent inexpérimentés, alors que les vieux grognards se trouvaient en ISL.

Heureusement, de gentilles fortunes indonésiennes du pétrole, comme Arifin Panigoro, ont promis d'aider financièrement leur équipe nationale. Ca ne risque pas d'arranger les choses…

Le 18 mars, la PSSI élira son nouveau président. Comme un dernier espoir.

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