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Pendant que les parisiens se remettent difficilement de leur soirée européenne, cette journée de Ligue 1 a fait beaucoup d’heureux, mais aussi son lot de déçus. Et de frustrés.

L’apéritif : l’OL se saborde tout seul avant sa soirée de gala à Barcelone

Le dictionnaire Larousse définit l’apéritif comme un élément « qui stimule l’appétit ». Avant son déplacement à Barcelone, l’Olympique Lyonnais avait une occasion idoine de s’ouvrir les papilles à l’occasion de son déplacement à la Meinau. Une belle opportunité de se rapprocher du LOSC, en déplacement à Saint-Etienne le lendemain.

Et Lyon a fait du Lyon. Dans un match qu’il maîtrisait et malgré une première mi-temps intéressante, le collectif lyonnais a complètement levé le pied et a encore laissé filer deux points à Strasbourg. Malgré deux nouvelles réalisations de Moussa Dembélé, l’OL a flanché en se faisant remonter de 2-0 à 2-2 en moins de deux minutes. Si Bruno Genesio a – une nouvelle fois – pointé « le manque d’humilité » de la part de ses joueurs, cette nouvelle contre-performance fait tâche à quelques jours de son déplacement au Camp Nou. Bien que Lyon soit capable de se sublimer lors des grands rendez-vous comme celui de mercredi prochain, il lui faudra, une fois pour toute, apprendre à gérer ces rencontres « du quotidien » comme celle face au Racing samedi pour éviter une sortie de podium qui serait dramatique. Try again (and again).

La performance : les Dogues en pleine croisière vers la deuxième place

Beaucoup de personnes prédisaient une fin de saison compliquée pour le LOSC. Fatigue accumulée, baisse de régime inévitable, manque d’expérience, les détracteurs des Dogues s’en étaient donnés à cœur joie notamment après les deux matchs nuls contre Montpellier et Strasbourg fin février. Que nenni. Les joueurs de Christophe Galtier semblent bien partis pour rester sur la deuxième marche du podium. En déplacement à Geoffroy-Guichard, les Lillois rapportent trois points amplement mérités et terriblement précieux dans la course à la Ligue des Champions. Comme souvent cette saison, c’est Nicolas Pépé qui a permis au LOSC de faire la différence dans une rencontre qui a mis du temps à s’emballer. Avec ce succès, le LOSC accentue sa belle avance sur un OL « malade » à Strasbourg. Si les Lyonnais sont friands du money-time de la Ligue 1 – 27 points sur 30 sur les dix dernières journées la saison dernière, la locomotive lilloise a, elle, bien filé.

Du côté des Verts, cette nouvelle défaite face à un « cador » du championnat met un peu plus à mal les ambitions européennes du club. Pour couronner le tout, l’ASSE a perdu Mathieu Debuchy et Wahbi Khazri, exclus en fin de match. Dans le Chaudron, la fin de saison ne sera pas aussi bouillante qu’on l’attendait.

La glissade : Montpellier renversé à 11 contre 10

Auteur d’un excellent début de saison, le MHSC patine depuis quelques semaines. Avec seulement deux victoires sur leurs onze dernières sorties, les joueurs de Michel Der Zakarian peinent à sortir de leur spirale négative. Nouvelle illustration ce dimanche à la Mosson où la Paillade a lâché deux points en fin de match face à des Angevins, pourtant réduits à 10. Exclu à un quart d’heure du terme pour avoir retenu irrégulièrement Andy Delort qui partait au but, Mateo Pavlovic a laissé les Angevins à 10 dans une rencontre qui semblait jouée. C’est pourtant cet incident qui a réveillé le SCO. Déchaînés en fin de match, les joueurs de Stéphane Moulin ramènent un point quasi-inespéré de Montpellier. Et tellement précieux dans la course au maintien.

Du côté de Montpellier, la glissade continue. Si les Héraultais stagnent à la septième place et ne sont pas encore décrochés des premiers strapontins du championnat, ce match nul est un nouveau coup sur la tête pour une équipe plutôt séduisante en ce début de saison.

delort-640x368 28e journée de L1 : Lyon fait du Lyon, la gueule de bois parisienne

Malgré un nouveau but de Delort, le MHSC patine; Copyright/MHSC.

La statistique : Super Mario brosse les Niçois (et le Vélodrome)

C’est en passe de devenir un adage de cette deuxième partie de saison : Mario Balotelli ne s’arrête plus. Face à ses ex-coéquipiers, l’Italien a encore plus posé sa patte sur un collectif marseillais en pleine rédemption après une première partie de saison catastrophique. En trompant Walter Benitez, il a inscrit son cinquième but en sept matchs avec l’OM soit un but toutes les 95 minutes environ. Mieux, Super Mario est le premier Olympien a marqué lors de ses quatre premiers matchs au Vélodrome depuis 45 ans. L’OM reste sur six matchs sans défaite et Super Mario y est pour beaucoup. Une gâchette bien huilée à quelques jours du déplacement des Phocéens dans un Parc des Princes remonté après la remontada mancunienne.

En tribune : le CUP gronde pour la reprise du PSG après le naufrage européen

Si le PSG n’a pas joué ce weekend à Nantes en raison des manifestations des gilets jaunes, son retour à l’entraînement après la catastrophe européenne face à MU était très attendu. Ce dimanche, quelques heures après une nouvelle remontada, les joueurs de Thomas Tuchel ont retrouvé le Parc avec un accueil très houleux de la part d’une centaine d’ultras parisiens. Si de nombreux tags de contestations avaient été découverts au Camp des Loges ou sur la boutique du club sur les Champs-Élysées – « Respectez-nous ! », « Honteux » pour les plus softs, le CUP avait décidé de frapper encore plus fort en assistant à l’entraînement pourtant fermé au public et à la presse.

« Nous voilà de nouveau la risée de l’Europe ! »

Les tentatives d’explications de Presnel Kimpembe et Kylian Mbappe à Téléfoot et Bros. Stories n’ont rien changé. La pilule ne passe pas du côté des tribunes. Accueillis par une flopée de sifflets, des insultes, des pétards et des fumigènes, les Parisiens se sont présentés devant leurs supporters pour présenter des excuses et des explications. En vain. Les joueurs ont été conspués et notamment Adrien Rabiot. La scène fait froid dans le dos. Et ce n’est pas près de s’arranger puisque les supporters parisiens ont d’ores et déjà appelé à un boycott du déplacement à Dijon cette semaine. Pire, le principal groupe ultra parisien pourrait continuer l’opération dimanche, jour de Classico. À Paris, le doux souvenir d’Old Trafford est désormais un véritable cauchemar.

La zone technique : le duo Mercadal/Courbis, peinture sur rouille ?

Avec une nouvelle défaite sur la pelouse de l’européen rennais (3-1), Caen s’enfonce encore un peu plus vers les tréfonds du championnat. Si les portes de l’ascenseur vers la Ligue 2 ne sont pas encore fermées, le club normand est en immenses difficultés. Ces dernières sont symbolisées par le duo Fabien Mercadal/Rolland Courbis. Arrivé il y a quelques semaines pour épauler l’ancien entraîneur du Paris FC, l’arrivée de Rolland Courbis n’a pas encore eu l’effet escompté. Le tandem n’a pas encore trouvé les clefs pour ramener le drakkar caennais à flot. À 10 pendant près de 60 minutes suite à l’exclusion de Yoël Armougom, Malherbe a sombré face aux assauts des « Rouge et Noir » et ce, malgré l’ouverture du score de Casimir Ninga – cinquième but de la saison pour le Tchadien.  Cette nouvelle déconvenue, chez un club en pleine confiance certes, est un nouveau désaveu pour le staff caennais. Et si le navire caennais était trop abîmé pour que la peinture Courbis prenne ?

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Deux techniciens pour un fauteuil. Copyright/Aline Chatel / Sport à Caen.

Zone mixte : Jacques Vendroux et les « entraîneurs français très recherchés »

Le 24 février dernier, Leicester annonçait la fin de sa collaboration avec Claude Puel. Avec cinq défaites et un nul sur les six dernières journées, le débarquement du natif de Castres était quasi inéluctable. Au-delà de ce simple renvoi, le débarquement de Claude Puel symbolise surtout la disparition – provisoire, on l’espère – des techniciens français dans les quatre grands championnats européens. Et ravive plus que jamais le débat sur les compétences, l’ouverture et la pertinence des techniciens hexagonaux.

Ainsi, de nombreux médias se sont emparés de ce sujet ô combien « épineux ». Tables rondes, débats, déclarations épicées, l’entraîneur français a son lot de partisans et de détracteurs et son profil n’a jamais été aussi discuté. Ce dimanche, sur le plateau de Tribune Sports, sur beIN SPORTS, c’est Jacques Vendroux qui est monté au créneau pour défendre la corporation française. Le directeur des sports de Radio France a ainsi soutenu « une génération d’entraîneurs tout à fait capables d’aller entraîner dans des pays où c’est difficile de travailler dans des bonnes conditions », « très appréciés » mais surtout « très recherchés à l’étranger ». Une caste de techniciens tellement recherchée que les dirigeants allemands, anglais, italiens ou espagnols peinent pourtant à installer ou à aller chercher.

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