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Retour dans le passé en Russie. Si la situation politique du plus grand pays du monde laisse plus penser à un régime totalitaire qu’à une démocratie participative, le football russe et ses progrès commencent à attirer bon nombre de stars tentées par le soleil le challenge. Les responsables russes veulent accélérer cette dynamique en proposant un championnat international, sur le modèle de feu la Soviet Top League.

Outil de propagande, vitrine du communisme ou symbôle de la réussite à la russe, la Soviet Top League avait le mérite de rassembler les clubs du « bloc de l’Est » avant sa dislocation en 1991. Avec des clubs de Biélorussie, d’Ukraine ou du Kazakhstan, régions pas encore autonomes à l’époque, les soviétiques pouvaient se jauger et performer sans lois antidopage ni contrôles sanguins. Une époque bénite pour les diurétiques et autres anabolisants.

Pour faire simple, la majeure partie des titres était répartie entre les clubs de Moscou et le Dynamo Kiev, trop fier représentant d’une époque post-nazie qui a servi de base à l’élan communiste de l’époque. Et puis le saut à la perche en Ukraine ça va un temps, ils n’avaient plus de sosie de Sergeï Bubka en cas de pépin.

Les responsables de la Russian Premier League (l’élite russe), représentée par Sergei Pryadkin, travaillent au corps l’UEFA de Michel Platini afin de faire passer l’idée de ce championnat réunissant les meilleures équipes de quelques uns des pays formant la CEI (Communauté des Etats Indépendants), comme peuvent déjà connaître des sports comme le hockey sur glace (Kontinental Hockey League) ou le basket (VTB United League). « Plusieurs clubs ont demandé à la Ligue d’étudier la création d’un championnat internationnal pour la CEI » a déclaré le Pryadkin. « Un groupe de réflexion sera sans doute très rapidement nommé pour se pencher sur cette idée. Elle pourrait très vite aboutir ». Entre 3 et 5 pays de la CEI seraient intéressés.

Le football est un business, et voilà comment il doit être abordé

Si les premiers contacts furent glaciaux (bons baisers de Russie), la situation s’est depuis détendue, sans doute aidée par le support du géant du gaz Gazprom et de son président, Alexei Miller, très doué et assez pété de tunes pour arriver à ses fins. Pour rappel, le garçon possède Schalke 04 et le Zenit St Petersbourg, tout heureux d’apprendre la nouvelle de l’idée d’un tel championnat.

L’UEFA s’est aussi bien mise dans le pétrin toute seule, encourageant la création d’une ligue internationale pour les pays des Balkans. La Russie a immédiatement saisi l’opportunité via Sergeï Ivanov, un des conseillers du président russe Vladimir Poutine, non sans jouer le moralisateur : « Cela doit se passer comme ça car le football est un sport professionnel. Je ne suis pas d’accord avec les personnes qui pensent que le football est un phénomène social. C’est un business, et voilà comment il doit être abordé ».

A quoi rimerait un tel championnat de nos jours ?

Si le projet venait à se concrétiser, les clubs participant à ce championnat seraient tout de même qualifiés pour les compétitions de l’UEFA. Fini le rideau de fer, la Russie a compris comment grapiller quelques points facilement au coefficient UEFA. Les clubs les plus riches (Anzhi, Spartak, Zenit, …) n’auraient ainsi pas de mal à se qualifier régulièrement pour des compétitions européennes, en zappant des concurrents directs (Shakhtar Donetsk, Kiev, …), et feraient aussi revenir au stade des supporters qui ne fréquentaient plus les enceintes russes, pour des raisons sportives mais surtout économiques. « L’unification devrait augmenter l’intérêt des fans pour le championnat. Je suis persuadé qu’une telle décision devrait améliorer la qualité des joueurs et des clubs » affirme Igor Surkis, le président du Dynamo Kiev.

D’ici-là, la Ligue russe devra statuer sur le report des deux matchs de championnat prévus en décembre, par -20°.

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