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Le troisième club canadien de MLS est en train de vivre sa saison la plus prolifique de sa courte existence à ce niveau. Tout frais débarqué de NASL en 2012, le club doit en partie son succès à sa grande délégation italienne. Enquête dans la ville la plus cosmopolite du monde.

Vous pensiez que la MLS n’avait plus de saveur depuis que David Beckham avait signé au PSG ? Détrompez-vous ! La compétition n’a jamais attiré autant de spectateurs dans les stades, bien aidés par des magazines et des sites Internet d’excellente facture.

Si vous avez entendu parler de l’Impact, c’est sans doute grâce aux transferts médiatiques de deux stars italiennes, Alessandro Nesta et Marco Di Vaio. Si le premier a du mal à terminer sa carrière avec une lenteur dûe à son âge, le second est le meilleur buteur de la saison régulière, avec 11 buts en 16 matchs. Est-ce un hasard de voir ces deux stars italiennes dans cette équipe ? Pas tant que ça…

Un propriétaire aux origines italiennes

Le club de la partie française de Montréal a été créé par Joseph Joey Saputo, qui a vendu le club en 1999 puis l’a repris en 2002 pour en faire la machine à gagner qu’il est maintenant, allant jusqu’à construire un stade flambant neuf en 2008, le Saputo Stadium. Saputo est aussi une entreprise canadienne à envergure internationale, spécialisée dans les produits laitiers. Et ça, les produits laitiers, les italiens ils connaissent bien (big up Parmalat, si tu m’entends de ta tombe).

Si Joseph est canadien, il possède de solides racines en Italie, son père Lino ayant immigré pour fonder l’entreprise qui lui permet de financer l’Impact. Persuadé que l’Italie est une inspiration parfaite pour le style de jeu de son équipe, et maintenant qu’il entrevoit des possibilités financières grâce à la MLS et la NASL, il nomme en 2008 un staff pratiquement exclusivement d’origine italienne avec le directeur sportif (Nick de Santis, canadien d’origine italienne) et l’entraineur adjoint (Mauro Biello, idem). Quelques mois après, l’équipe effectue son premier stage de préparation en Italie.

Fin 2012, alors que la première saison du club canadien en MLS est tout à fait honorable, il se sépare de Jesse Marsch, ancien assistant de l’équipe nationale US, pour des raisons de divergences sur la stratégie de l’équipe. Son successeur a alors une inspiration plus latine. Marco Schällibaum est l’ancien coach de l’AC Bellinzona et du FC Lugano, deux clubs helvétiques servant de réserve pour nombre de jeunes joueurs italiens en quête de temps de jeu. Le FC Lugano est aussi l’origine de Felipe Martins, milieu brésilien polyvalent et meilleur passeur de l’équipe, et de Dennis Iapichino, défenseur suisse.

L’Impact Montréal commence a avoir une réputation grandissante en Europe. Nelson Rivas de l’Inter y signe en 2011, comme Matteo Ferrari, l’ancien international italien qui évoluait en Turquie et qui voulait relancer sa carrière. Un an avant, l’AC Milan et la Fiorentina viennent y jouer des matchs amicaux dans leur tournée continentale.

La famille Pastorello dans l’ombre de ces transferts

Cette saison, Bologne a  effectué un match amical contre les canadiens et devient le vivier italien de l’Impact : Di Vaio, Pisanu… Daniele Paponi, jeune joueur justement prêté par Bologne, confirme cette tendance : « la MLS a une bonne réputation en Italie, surtout depuis qu’elle contient des joueurs importants. C’est une aventure que je voulais tenter à tout prix ». Cette expérience, son coéquipier Di Vaio la vie pleinement : « Marco m’a dit qu’il apprécie vraiment son expérience ici, avec la ville et l’équipe. Lui est moi nous entendions bien à Bogone. On espère que cela continuera. »

En février 2012, Joey Saputo dévoilait un tweet assez mystérieux en préambule de la signature surprise de Marco Di Vaio à Montréal :

Si on ne sait pas qui est « VV », on devine qui est « GP » : Giambattista Pastorello. Cet homme d’affaires était le patron du Hellas Vérone puis vice-président du Genoa et président du…  FC Lugano, à l’origine de beaucoup de joueurs à l’Impact. En 2013, il a été inculpé dans dans l’histoire des transferts fictifs ayant eu lieu entre le Hellas et Parme, entrainant la faillite de Parmalat, le sponsor principal et concurrent direct de l’entreprise Saputo dans le domaine des produits laitiers. Vous suivez ?

Côté transferts toujours, Federico Pastorello, le fils de Giambattista Pastorello, est l’agent de joueurs bien connus à Montreal via sa société d’agents P&P Pastorello and Partners S.A.S. Ainsi, Corradi, Nesta, Di Vaio, Iapichino, Ferrari, Felipe, Pisanu et Schällibaum ont le fils Pastorello comment agent. Carlo Cudicini, l’ancien gardien de Chelsea et joueur de Pastorello, a longtemps été lié à l’Impact Montréal en vue d’y finir sa carrière.

Reste à savoir si cette belle gagne se réunit régulièrement dans les meilleurs restaurants de la Petite Italie, quartier de Montréal formé lors de l’immigration massive des italiens dans la Belle Province au XVIIème siècle. Ils représentent désormais plus de 6% de sa population.

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