AvideceWopyBalab

Walter Pandiani, c’est sans doute la tête la plus charismatique du football moderne. Un mélange d’ex-taulard et de bulldog plus connu pour ses coups de sang et sa sudation que pour ses pions. Pourtant, il marqué l’histoire de la plupart des clubs dans lequel il est passé. Le genre de mec à stopper une action pour aller fusiller du regard son coéquipier sur le banc de touche. Celui qui pourrait être son fils. Un vrai uruguyen comme on n’en fait plus et qui finit comme tous, chez lui, en Uruguay. Pépère. En famille.

De lui, Internet ne retient que le pire. Une vieille vidéo accélérée d’une conférence de presse bizarre. Tout juste arrivé à l’Espanyol Barcelone, il a le malheur de mettre une chemise d’une qualité digne d’un achat à la sauvette à Chateau-Rouge. Il faisait assez sombre, il n’a pas trop vu la matière. Bref, 20 minutes d’interview et une chemise qui passe du gris clair à l’anthracite. De quoi faire un putain de slogan pour des marques de déodorant.

Pandiani, c’est aussi une sorte de Che Guevara qui a mené une lutte aussi courte qu’efficace contre le Footix, ce fléau du XXIème siècle. Au sortir d’un match gagné avec Osasuna contre Real Madrid, il a le malheur de taper la causette à Ronaldo, que tous les supporters ont tendance à idéaliser. Ronaldo lui lâche un très classe « Combien tu touches toi déjà ? ». Walter lâche le meilleur scud de sa carrière.

Je ne sais pas combien je touche. Mais je sais par contre que j’ai gagné les mêmes trophées que toi l’année dernière » avant de l’achever par un « Je pense qu’il manque une case à Ronaldo. Il doit être plus humble, comme Messi, le meilleur joueur de la planète. En Uruguay, chez moi, peut-être que Ronaldo aurait fini chez le dentiste… Sincèrement, je ne comprends pas comment on peut changer à ce point quand on vient, comme lui, d’une île aussi pauvre que la sienne.

Uruguay : la famille Pandiani comme renfort

La Mitraillette, son surnom, a tiré son meilleur coup.

Perdu en seconde division espagnole, il profite de la nomination de son pote Gonzalo de los Santos au poste de directeur technique du CS Miramar Misiones de Montevideo, la ville poussièreuse qui fait office de capitale pour le petit état sud-américain. Un club moyen mais bon, la possibilité de réaliser un rêve ne se refuse pas. Pour appuyer le coup de comm’, le club engage aussi le fiston, Nicholas, 19 ans, défenseur un peu bidon. Mais « fils de ». Sorte de « ligne dans le contrat du papa » qui a fait ses débuts à Villareal quand Walter avait encore du jus. Nicholas peut joueur en latéral ou en central. En championnat, ça sera sans doute sur le banc qu’il aura sa place. Miramar est bon dernier du championnat d’ouverture.

Mon rêve était vraiment de jouer avec mon fils. La différence d’âge m’y faisait penser. Miramar nous a donné l’opportunité. Nous avons travaillé dur avec un préparateur pour cela.
Walter Pandiani, papa poule

Le dernier a nous avoir fait chialer comme ça était Eidur Gudjohnsen, qui avait pris la relève de son papa lors d’un match. C’est dire. Un journaliste ose alors lui poser la question qui fâche : « Vous êtes bon dernier du classement, vous pensez que vous pouvez aider le club à remonter ? »

J’ai marqué toute l’Europe. J’ai certainement pas peur d’une rétrogradation !