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Dans la nuit de dimanche à lundi a eu lieu une petite révolution dans la tumultueuse histoire du football aux Etats-Unis, autant sportivement que financièrement : les deux clubs de New York (Red Bulls & NYCFC) se sont affrontés dans le seul derby de la compétition. Pour cela, les responsables marketing ont du partir de zéro pour créer un engouement. Enquête.

Chivas / Galaxy : le dernier derby

Les derbys footballistiques ne sont pas nombreux aux USA. Historiquement, seuls deux derbys sont considérés comme « importants ». Un concerne déjà New York Red Bulls, mais pour la suprématie atlantique avec DC United, basé à Washington. L'autre concerne Los Angeles et les clubs du Galaxy et du Chivas. L'écart sportif entre les deux clubs était tel que les Galaxy remportaient trop facilement ces confrontations. Chivas a disparu, laissant le football sans raison de raviver des tensions sportives tout au long de la saison.
Un nouveau club à Los Angeles devrait faire son apparition en MLS en 2017.

C'était sans compter l'arrivée de la franchise du New York FC, sucursale de Manchester City.

Un nom : le derby de l’Hudson

Un derby, c'est avant tout un potentiel marketing. C'est un moyen de capter l'attention des fans des semaines avant et après un choc et de leurs vendre toutes les cochonneries possibles et imaginables, sur l'autel de l'unicité du moment. Pour peu que le match précédent se soit déroulé dans un bain de sang, pas besoin de pousser. Malheureusement, NYC est encore vierge des « New York, New York, on t'encule ».

Comme tout outil marketing, la punchline est primordiale. Pas de Mersey ou de Tamise à NYC. Oncle Sam a donc choisi le très basique « Derby de l'Hudson » pour illustrer ses affiches. C'est pas glamour mais on imagine que le jeu de mots « Dans le derby de l'Hudson on a peur de personne » a du peser dans la balance.

Rouge/Bleu, Histoire/Envahisseur

Sur le papier, seule la ville semble relier les deux clubs. Traditionnellement, on oppose deux équipes dans n'importe quel jeu en parlant des « bleus » contre les « rouges ». Ca tombe bien, Red Bulls joue en rouge et NYCFC en bleu.

Sportivement ? Si NYCFC possède quelques arguments (), il n'a pour l'instant gagné qu'un match en conférence Est. Le Red Bulls a goûté aux joies de la défaite la semaine passée seulement grâce à l'efficacité de sa pointe . Cette différence transforme NYCFC en outsider. Assez pour s'attacher les faveurs d'une population encore frileuse à l'idée de suivre cet étrange sport venu d'ailleurs ? A moins que les fans de football indécis soient attachés « au coeur et à l'esprit du football américain« , comme le décrit si bien The Guardian, en choisissant le Red Bulls, anciennement New York MetroStars (celui des Djorkaeff et Matthaüs).

Bradley Wright-Phillips est plus pragmatique en rappelant que « le vrai rival du Red Bulls est DC United, pas NYCFC. Nous n'avons encore aucune histoire en commun, on ne fait que partager la même ville« . Andy Roxburgh, le directeur sportif des NYC Red Bulls résume parfaitement la situation, mais en profite pour allumer la mèche.

Cette rivalité est une bonne chose pour la MLS. Mais nous (les Red Bulls, ndlr) avons un avantage indéniable : nous avons une histoire. Et ça, vous ne pouvez pas l'acheter.
Andy Roxburgh

Seul terrain de jeu où s'affronter avant le match, les réseaux sociaux. A ce jeu, Red Bulls moque facilement le « débutant » NYCFC, comme lorsque celui-ci distribue des feuilles à ses fans contenant… les paroles des chants de supporters..

Pourtant, les dirigeants de NYCFC espèrent que cette rivalité va suivre l'exemple de celle de Manchester où ils possèdent le club de City. D'un point de vue marketing en tout cas, le travail a semble-t-il fonctionné. Les billets de ce match ne se sont jamais négociés aussi chers au marché secondaire.

Le New York Red Bulls a remporté ce premier derby 2-1 grâce à un doublé de Wright-Phillips.

Derby de New York : comment créer un derby de zéro ?

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Derby de New York : comment créer un derby de zéro ?

Sources : BBC, Guardian