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Nous sommes allés à la rencontre de Jonas-Henrique Pessalli, ancien joueur du Gremio Porto Alegre sous contrat avec Angers SCO. Néanmoins, depuis la fin de saison et l’accession du SCO en Ligue 1, il est à l’écart du groupe professionnel et a été mis à la disposition de l’équipe réserve qui évolue en CFA2. Entretien.

Jonas tout d’abord comment allez-vous et comment vivez-vous votre situation actuelle ?

Jonas-Henrique Pessalli : J’ai toujours le moral, selon moi les brésiliens sont de toute façon de nature joyeuse, ce qui me permet de relativiser et d’imaginer que ma situation pourrait être bien pire. Néanmoins, je suis légitimement déçu de ne faire partie de l’aventure en Ligue 1, j’ai le sentiment d’avoir tout donné durant les trois dernières saisons pour atteindre cet objectif et dès lors que la mission a été accomplie et que le club a accédé à l’élite, on m’a fait comprendre que l’on ne comptait plus sur moi. Par conséquent, je n’ai même plus la possibilité et l’opportunité de montrer si j’ai le niveau de jeu requis pour la Ligue 1.

Votre première saison fut délicate à cause d’une blessure, puis lors des suivantes vous n’avez pas toujours été aligné à votre poste ?

En effet, je me suis blessé très rapidement lors de la préparation d’avant-saison à mon arrivée en prêt, ma convalescence ne m’a permis que de jouer le dernier match de la saison. Toutefois, le SCO a fait preuve de confiance à mon égard en transformant mon prêt initial d’un an en un transfert définitif avec un contrat de trois ans à la clef. Les deux saisons suivantes, j’ai souvent évolué sur un coté ce qui n’est mon poste de prédilection.

Comment définiriez-vous votre profil ?

Je suis un véritable numéro 10, pour exprimer mes qualités que je crois suffisantes pour la Ligue 2, je dois être placé dans l’axe. J’aime marquer et surtout faire marquer et je suis en outre un bon tireur de coups de pieds arrêtés. Je peux aussi occasionnellement occuper le couloir gauche même si je m’y sens pas particulièrement à l’aise.

A partir du mercato hivernal l’entraîneur est passé à un schéma en 4-3-3, pourquoi n’avoir jamais pu être en mesure d’exprimer pleinement vos capacités en étant replacé dans l’axe?

Le coach a tout de suite préféré mettre Axel Ngando à ce poste (prêté six mois par le Stade Rennais) j’ai donc dû continuer à jouer à un poste sur un côté qui ne me permettait pas d’exprimer pleinement mon potentiel.

Aujourd’hui quelles sont vos rapports avec Stéphane Moulin et Olivier Pickeu le manager général ?

Nos relations se limitent à des formules de politesse basiques telles que « bonjour », « bonsoir », « au revoir ». Mais il y a un respect mutuel bien que ma situation ne soit ni facile pour moi ni pour le club.

Pensez-vous aller au terme de votre contrat -juin 2016- en n’évoluant qu’avec l’équipe réserve en CFA 2 ?

Non bien sur, j’espère pouvoir trouver cet hiver un challenge intéressant dans un club ambitieux. Mais si je n’ai aucune proposition intéressante j’y serai contraint.

Avez-vous des pistes et avez-vous eu des contacts avec d’autres clubs cet été ?

Oui, le RC Strasbourg, le Stade Brestois et Créteil ont manifesté de l’intérêt à mon égard, mais cela n’a finalement pas abouti pour diverses raisons. Il y a quelques temps, l’International Porte Alegre souhaitait aussi me faire signer, mais depuis l’entraîneur est parti pour devenir l’adjoint de Dunga en sélection.

Pensez-vous pouvoir trouver un accord avec Angers qui permettrait à chacune des parties de s’y retrouver ?

Beaucoup d’éléments rentrent en ligne de compte dans ce type de négociations, premièrement, apparemment le club ne souhaite pas me prêter jusqu’à à la fin de saison. Néanmoins, j’espère qu’entre gens intélligents nous trouverons une solution qui convienne à toutes les parties.

Dans l’idéal ou aimeriez-vous évoluer dès cet hiver ou la saison prochaine ?

Je suis ouvert à toutes les propositions, j’ai vingt cinq ans et il est grand temps pour moi de jouer régulièrement, j’aimerais rester en France mais évoluer en Espagne ou au Portugal me plairait aussi beaucoup. Ce sont des championnats où la technique est mise en valeur. En France, je trouve les entraîneurs un peu frileux tactiquement et ils préfèrent souvent les joueurs physiques. C’est un choix que j’ai parfois du mal à comprendre…

Un retour au Brésil est-il aussi envisageable ?

Tout à fait, si une proposition d’un club ambitieux me parvient je n’hésiterai pas.

Malgré tout ça, suivez-vous encore les résultats du SCO et son formidable début de saison?

Bien sûr, j’en suis même très satisfait car j’ai beaucoup d’amis dans cette équipe. De toute façon, je ne suis pas aigri et tant que les résultats seront là, cela donnera raison à Stéphane Moulin. Je remercie malgré tout le SCO de m’avoir permis de connaître le football européen et d’avoir pu progresser au quotidien au contact d’un staff de qualité.

Jonas, que peut-on vous souhaiter pour la suite?

Jouer le plus possible dans un club ambitieux où le coach me témoignera de la confiance. Je tiens aussi à remercier Patrice Sauvaget l’entraîneur de la réserve du SCO qui est un homme intègre et droit qui comprend ma situation.

Crédit Photo : Philippe Renault