AvideceWopyBalab

Vous avez plus de 50 ans ? Vous vous souvenez sans doute de la « Démocratie Corinthiane », concept lancé dans le club des Corinthians de Sao Paulo par Socrates et ses coéquipiers. Au début des années 80, les joueurs du club brésilien imaginent cette doctrine pour prendre les grandes décisions du clubs, collectivement, et le sauver de la faillite tant financière que sportive.

Par dérivation, ce principe a une portée plus large dans une période où le régime militaire est extrêmement répréssif au Brésil. Les autorités voient d’un mauvais oeil ces joueurs qui osent contester leur rôle de simple pièce sur un jeu d’échecs. La Démocratie Corinthiane a alors une résonnance particulière, surtout quand le pays connait enfin des élections plus « libres ».

Actuellement, le Brésil vit une période politique délicate. La présidente Dilma Rousseff est poussée par la sortie par ses compatriotes suite à sa gestion malhonnête des finances publiques (elle a masqué les comptes pour favoriser son bilan et sa réélection) et l’aide qu’elle apporte à son prédécesseur Lula, pourtant dans le viseur de la justice pour des soucis de corruption.

Ce 31 mars, la Démocratie Corinthiane a fait son retour dans les rue du Brésil, renaissant des cendres du mouvement des années 80. Comme leurs prédessesseurs, elle s’exprime pacifiquement, à l’aide d’un manifeste en 10 points qui mettent l’humain au centre d’une logique globale.

Le mouvement se veut apolitique, ne profitant que de ce contexte que pour rappeler les valeurs d’un pays fait de mixité et de différences.