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Jorn Andersen est devenu le second sélectionneur étranger de la Corée du Nord, vingt-trois ans après le hongrois Pal Csernai. Entre enjeux sportifs et géopolitiques, quelles sont les raisons de sa nomination ?

A cinquante-trois ans, il est surtout connu pour sa carrière de joueur. Il devint meilleur buteur de Bundesliga avec 18 buts lors de la saison 89-90 lorsqu’il portait les couleurs de l’Eintracht Francfort. Puis il embrassa une carrière d’entraîneur en passant notamment au FSV Mayence et dans des clubs de seconde division tels que le SC Karlsruher.

Sa nomination à la tête de la sélection nord-coréenne apparaît comme une surprise dans un pays coupé de tout lien avec le reste du monde. Sauf que les nord-coréens avaient besoin d’un second souffle. Ils ont échoué lors du second tour des qualifications pour la Coupe du monde 2018 en terminant second de leur poule derrière l’Ouzbékistan.

Malgré un niveau assez faible et un classement FIFA dérisoire (117eme), la pression n’en est pas moins forte. En effet, le sélectionneur qui dirigeait l’équipe lors de la Coupe du monde 2010 aurait été envoyé dans un camp de travail car son équipe n’avait ramené aucun point d’Afrique du Sud.

Dans le concert des nations, cette nomination apparaît également comme un signe d’ouverture vers l’étranger. Dans The Sun, Geir Helgesen, chef de l’institut nordique d’études asiatiques, souligne que c’est le signe que ce pays « espère améliorer son image dans le monde».

Jorn Andersen a signé un contrat qui court seulement jusqu’à la fin de l’année. Comme il l’explique sur son blog, sa mission à court terme est de développer un jeu rapide porté vers l’avant. A plus long terme, si son contrat est reconduit, ses objectifs seront d’être compétitif lors de la coupe d’Asie 2019 et de se qualifier pour la Coupe du monde 2022. Et de finir sur une note d’optimisme : « Le football peut construire des ponts ».