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Alors que le football est aujourd’hui reconnu comment étant le sport le plus populaire au monde, une de ses compétitions internationales passe pourtant bien inaperçu : les Jeux Olympiques. Les faits sont là, on s’aperçoit que pour les Jeux de 2012 à Londres, le football était très loin d’être la discipline la plus populaire.

En n’étant le sujet d’aucune Une de presse ou de site internet, et n’ayant aucun match retransmis sur la télé hertzienne (la majorité était sur Eurosport, chaine câblée), on peut dire que le ballon rond s’est proprement fait bouder par les médias français. Comment un sport aussi populaire peut donc en arriver là ?

Une overdose de football ?

Après une saison complète, la Ligue des Champions et la Ligue Europa, la Copa America, puis l’Euro, on peut dire que cette année fut très chargé en évènements foot. Et si ce sport reste toujours aussi passionnant, les Jeux Olympiques sont une occasion de s’intéresser à des disciplines plus exotiques et dont on n’a pas l’habitude d’entendre parler (escrime, aviron, lutte, …). Il y a de très nombreux sports où les Français brillent, et il serait dommage de ne pas sortir de ce que l’on connait déjà, pour regarder autre chose. Et puis il faut bien quelques mois pour permettre aux Français de se remettre de cette défaite en finale contre le Portugal, donc autant en profiter, même si les Bleus ne seront pas représentés à Rio.

Des règles peu attractives

Mais ce n’est évidemment pas la principale raison, car celle-ci se retrouve plus dans l’organisation même de la compétition. En effet, l’un des gros éléments de réponse de ce désintérêt pour le football réside dans les règles du tournoi. Et notamment une : celle d’interdire les équipes masculines de football d’avoir plus de 3 joueurs de plus de 23 ans. Cette vieille règle fut instaurée pour rester dans un principe d’amateurisme qu’a défendu pendant longtemps les JO. Et la raison d’avoir autorisé 3 joueurs plus âgés est pour apporter un peu de vécu à ces jeunes équipes.

Le nombre de joueur expérimentés étant réduit, on se retrouve donc avec une majorité de jeunes joueurs, qui ne sont qu’au début de leur carrière et n’ont pas atteint leur maturité physique et technique. Une compétition plus proche des Espoirs que de la Coupe du Monde en quelque sorte, ce qui forcément intéresse moins les foules.

Ce qui est d’ailleurs renforcé par les conditions de sélection des équipes participant aux Jeux Olympiques. Hormis le Brésil (qui est là car nation organisatrice), les pays sont choisis suivant des coupes continentales espoirs. Ce qui fait qu’on se retrouve assez loin de la réalité footballistique actuelle. Par exemple, l’Euro espoirs 2015 a permis à la Suède et au Danemark de participer aux JO, alors que ces deux équipes n’ont pas fait grand-chose depuis une décennie. Il y aura aussi des nations comme les îles Fidji, le Honduras, l’Irak ou le Japon. Quand on sait que l’Espagne, l’Italie ou la France n’y participeront pas, cela peut surprendre.

Une compétition Hors-FIFA

Et ce n’est pas le seul problème des Jeux Olympiques de Football, car en plus de ne pas avoir toutes les plus grandes nations, les différentes sélections ont rarement leurs meilleurs joueurs. En outre de ne pouvoir avoir que 3 joueurs de plus de 23 ans, le schisme entre Fifa et Jeux Olympiques rajoute de la difficulté. Le problème est vieux, depuis de nombreuses décennies la FIFA ne reconnait pas les Jeux Olympiques comme une compétition qu’elle organise. Ce qui veut concrètement dire qu’à l’inverse de la Coupe du Monde ou des championnats continentales, les clubs peuvent interdire à un de leurs joueurs d’y participer. Vu que les JO empiètent sur les premières journées de championnats, et que cela rajoute une charge de fatigue au joueur dès le départ, on peut comprendre que les clubs soient assez réticents à les laisser jouer avec leur sélection. Néanmoins, les coachs laissent souvent le choix à leurs joueurs de faire une coupe continentale (l’Euro et la Copa America cette année) ou d’aller aux Jeux Olympiques, mais la grande majorité choisiront la première option.

Ainsi on se retrouve avec assez peu de tête connue du grand public, si l’on excepte le Brésil. Car avec Neymar, Marquinhos, Rafinha et Renato Augusto, le Brésil est clairement l’équipe la plus séduisante sur le papier. Mais ce sont bien les seuls, car hormis ces footballeurs, le nombre de joueur vraiment connu se compte sur les doigts d’une main. Surtout depuis que l’on sait que Riyad Mahrez (Algérie) et Nicklas Bendtner (Danemark), qui furent un temps supposé y participer, ne fouleront finalement pas le terrain olympique.

Ce sont donc pour toutes ces raisons que l’on préfère regarder plus d’autres disciplines que le football aux Jeux Olympiques. Cette année peut-être plus encore tant le Brésil devrait survoler les débats. C’est au final peut-être du côté du foot féminin que l’on entendra parler le plus de la compétition, surtout depuis la qualification des françaises à celui-ci.