AvideceWopyBalab

Si nous sommes fiers de voir nos chers joueurs de football défendre nos couleurs dans tous les coins de l’Europe, on ne se pose jamais la question de leur consommation énergétique. Entre impératifs professionnels et gros délires mégalo-jet jeto-privés, la balance du CO2 vient de passer dans le rouge.

Lors du dernier match de l’Equipe de France, tou les médias n’avaient d’yeux que pour Samir Nasri, grande énigme de notre équipe nationale. Le meneur de jeu n’a pas fait d’étincelles, comme prévu. Pire, dès les deux matchs de la France terminés et en vue du prochain match de son nouveau club (Manchester City), un jet privé lui a été envoyé pour le ramener de cet enfer roumain. Sur les 5000 kilomètres du trajet aller-retour de cet avion, plus de 800 kilos de co2 ont été gaspillés.

En moyenne, un français produit 6 tonnes de co2/an. Ainsi, en 5 heures vol, Samir a épuisé 14% de sa consommation annuelle théorique.

Autre joueur, autre consommation. Samuel Eto’o en Russie, c’est 20M€/an de salaire. Rien de bien anti-écologique allez-vous me dire. Sauf qu’en plus de cette somme sur laquelle nous ne débattrons pas (pour éviter de nous énerver :), Samuel a eu la belle idée d’avoir le caprice de rester vivre à Milan. Moscou, où s’entraine l’Anzhi, n’est pas à son goût et le Daguestan trop dangereux. Dans son contrat : un jet privé est prêt à transporter le prince camerounais où bon lui semble quand bon lui semble. Ainsi, 6 000 kilomètres sont dévorés par son avion privé pour chaque aller-retour. Samuel Eto’o pèse donc près d’une tonne de co2, soit environ le poids de son melon, pépins compris.

Si Eto’o a une morale, il pourrait par exemple occuper le nouveau bâtiment énergétiquement autonome de la WWF à Moscou et se déplacer en Vélib’. Nous rêvons ?

Si les footballeurs sont loins d’être des modèles, leurs femmes – ou WAGs, au choix – ne sont pas non plus innocentes. En prenant l’exemple de la pire de toutes, Mrs. Beckham. Du 23 janvier au 6 mars 2009, elle aurait totalisé pas moins de 25000 air miles (40 250 kilomètres), avec 9 vols la baladant entre Milan, où David effectuait une pige avec ou sans tendon d’achille, Los Angeles, ville de résidence du couple depuis 2007, et Londres. Ne voyageant bien sûr qu’en première classe, le coût total de ce périple de six semaines s’élèverait donc à 13 200 kilos de CO2, selon le Energy Savings Trust, association à but non-lucratif qui milite pour les économies d’énergie.

Au Qatar d’ici quelques années, les terrains de la Coupe du Monde 2022 seront démontables. Une belle avancée dans le recyclage d’infrastructures vous allez dire. Pour faire face à la chaleur terrible du désert qatari, les organisateurs prévoient quand même de les fermer et de les climatiser. Si des techniques novatrices vont êtres utilisées, nul doute que l’impact écologique sera terrible, sans compter les séquelles de l’utilisation possible de gazs frigorigènes. Imaginez le plus grand stade de la compétition, l’Iconic Stadium, de 80 000 places, climatisé. Cela représente plus de 3 millions de mètres-cube d’air à climatiser ! Le salut semble venir des nuages artificiels, encore à l’état de prototype, qui pourront à terme couvrir tout le stade durant un match à peine. Chaque nuage coûtera 500 000$.

Alors que les pelouses mondiales se transforment petit à petit en plastique (pelouses synthétiques), un nouveau défaut du football est mis en avant. Mêlant starification de ce sport et internationalisation des parties, la consommation de co2 jette un voile noir sur notre sport préféré.

Je suis footballeur donc je pollue

Le gâchis chez les footballeurs, ce n’est pas que devant les cages