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Chahuté en fin de saison, le FC Barcelone a gardé sa couronne de champion d’Espagne, à laquelle il faut ajouter une victoire en Coupe du Roi. En dépit d’une finale de Ligue des champions 100% madrilène, le Barça confirme sa suprématie au niveau national. En bas de tableau, le folklore qui accompagne chaque match du Rayo Vallecano nous manque déjà.

Eliminé de la Ligue des champions par l’Atlético, spectateur d’une finale 100% madrilène, le FC Barcelone n’a pas à rougir de sa saison sur le plan domestique, avec un nouveau titre de champion. Les Catalans, intouchables jusqu’au printemps, ont donné de l’espoir à leurs adversaires directs, mais ont assuré l’essentiel. La MSN a encore fait parler la poudre, la méforme relative de Neymar en fin de saison, et les absences de Messi donnant plus de poids que prévu à un Suarez en état de grâce.

Derrière, le Real Madrid a vécu une saison contrastée, mais ne finit qu’à un petit point du champion. Avec un effectif plus limité, l’Atlético a réalisé un bon exercice. Les outsiders que sont Séville et Valence ont déçu, tandis que le Rayo Vallecano a fini par descendre. En règle générale, le spectacle a ponctué cette belle saison de Liga, de très haut niveau si on en croit les résultats de ses représentants européens. Certes, cet indicateur n’est pas parfait, puisqu’il ne concerne que l’élite de chaque championnat, mais il reste le seul qui soit réellement objectif.

Le meilleur joueur : Suarez a croqué toutes les défenses

Il avait déjà réalisé une grande saison dernière, pour ses débuts en Catalogne. Cette fois-ci, Suarez n’a pas eu à attendre quelques mois pour commencer son exercice, et a réussi l’incroyable exploit de finir meilleur buteur du championnat, devant Messi et Ronaldo. Il égale ainsi van Nistelrooy, ancien goleador le plus prolifique aux Pays-Bas, en Angleterre puis en Espagne. Bien sûr, le Pistolero n’est pas intrinsèquement le meilleur joueur de Liga. Mais sa constance mérite d’être récompensée, d’autant plus que Messi a manqué à l’appel plusieurs semaines, et que Neymar a vécu une méforme en fin de saison. Comme un symbole de sa réussite plus grande que ses amis de la MSN, Suarez est le seul à avoir trouvé la faille face à l’Atlético en Ligue des champions, seul point noir de la saison blaugrana. L’Uruguayen réussit la prouesse d’avoir l’air meilleur encore qu’à Liverpool !

Le coup de cœur : Quoi de 9 en Espagne ?

Dans un pays qui a vu l’avènement du faux numéro 9, mis en lumière par Guardiola au Barça avec Messi, puis utilisé par l’Espagne de Del Bosque, nous avons eu droit de voir de très bons purs attaquants s’exprimer avec beaucoup de talent. Suarez en est évidemment le meilleur exemple, et Benzema, malgré un profil moins finisseur, reste une référence. Mais on n’attendait pas de voir également d’autres éléments se mettre en valeur : Ruben Castro, Aduriz, Torres, Borja, Lucas, Gameiro, Agirretxe, Paco Alcacer ou Sanabria nous ont tous offert, dans des styles bien différents, de belles émotions cette saison. Le numéro 9 n’est pas mort, il ressuscité même dans un des pays qui a contribué à l’enterrer !

  • Simeone n’est pas qu’un impérial meneur d’hommes, il est aussi quelqu’un qui voit plus loin. Derrière Saul, Koke, Griezmann ou un Oblak stratosphérique, tous déjà cadres de son Atlético, la jeunesse pousse à Madrid avec des Hernandez, Kranevitter, Vietto ou Correa, amenés à prendre de plus en plus de place dans l’effectif des Colchoneros
  • On le savait déjà, on l’avait déjà dit l’an dernier, mais Nolito est un sacré joueur. Wass a également été bon cette saison.
  • Iniesta est moins mis en avant dans ce Barça dont la puissance réside plus dans son trio d’attaque que dans son entrejeu. Mais son jeu conserve cette magie qui fait dire à Luis Enrique, à juste titre, qu’il appartient au patrimoine du football mondial.
  • On a aimé le dernier sourire de Valeron, parti à la retraite en laissant Las Palmas en première division. L’ancien artiste de La Corogne est le type de joueur qu’on ne peut qu’aimer.
  • Forcément, on a l’impression que c’est une saison banale pour eux, puisque le Real Madrid n’a pas gagné la Liga. Saluons tout de même l’efficacité de la BBC, qui a marqué 78 fois en championnat.

Le joueur qui a le plus progressé : Saul n’est pas guez

Petit à petit, il a réussi à se faire une place au soleil. Saul est l’archétype du joueur fait pour briller avec Simeone : jeune, malléable, polyvalent, ce gaucher sait tout faire, au point qu’on peut l’utiliser un peu partout dans le milieu de terrain. Pour ne rien gâcher, il se sublime lors des grands rendez-vous. Il avait notamment inscrit un but magnifique face au Real Madrid, avant cette saison de frapper encore plus fort, sur la plus prestigieuse des scènes. Qui ne se souviendra pas de son amour d’extérieur du pied face à Barcelone, ou de son but d’anthologie face au Bayern ? L’Espagnol a pleinement profité des absences de Tiago, et on le voit mal perdre sa place de sitôt.

  • Sur le tard, Sergi Roberto a réussi à avoir du temps de jeu au FC Barcelone. Sa polyvalence et son intelligence de jeu en font un bon joker.
  • Déjà joueur de classe internationale, Griezmann a réussi à monter plus haut encore cette saison. Le Français est de très loin le champion de cette équipe.
  • Bien connu des amateurs de Ligue 1, El Arabi a réalisé sa saison la plus prolifique avec Grenade, inscrivant 16 buts en championnat.

L’espoir : Halilovic, trop fort pour le banc de touche

Pour n’importe quel joueur, s’imposer dans l’entrejeu du FC Barcelone n’est pas chose aisée. Arda Turan en a fait l’amère expérience cette année. C’est indéniablement la raison qui a poussé Halilovic à chercher du temps de jeu au Sporting Gijon, dans une équipe dont le niveau technique est évidemment moins élevé qu’au FC Barcelone, mais où il a réussi à montrer de belles prédispositions. Le Croate a régalé la Liga par ses petits dribbles, rendant dingues les défenseurs adverses comme les spectateurs, pour des raisons divergentes. Mais tous sont unanimes pour saluer son talent.

  • Inaki continue d’apprendre sous la houlette d’un Aduriz plus expérimenté. L’explosif attaquant de Bilbao peut devenir un joueur intéressant.
  • Ansensio a réussi l’exploit de se montrer à son avantage dans une formation de l’Espanyol Barcelone qui a manqué de cohérence cette saison, alternant entre bonnes séquences et manques d’inspiration criants.
  • Penaranda est encore très primaire dans son jeu, mais sa mobilité déstabilise toujours la défense adverse. A lui d’en faire meilleur usage.
  • Le nouveau crack de la Real Sociedad se nomme Oyarzabal. Il devrait normalement être titulaire indiscutable l’an prochain.
  • Avec Halilovic, il a formé un duo qui a fait vibrer Gijon et toute l’Espagne. Prêté par la Roma, Sanabria a été une belle découverte au sein de l’attaque du Sporting.
  • Déjà en vue avec le Celta Vigo, Santi Mina a confirmé à Valence, dans un contexte peu évident. L’Espagnol a de grosses qualités, et peut devenir une tête d’affiche de la Liga.
  • Avec un tel toucher de balle, il aurait été dommage que Denis Suarez reste sur le banc du Barça. A lui de se faire une place en Catalogne l’an prochain, au sein d’un effectif bien plus concurrentiel qu’à Villarreal.

La meilleure recrue : Bakambu, la vie en jaune

En France, on connait Bakambu depuis son passage à Sochaux. Le souvenir que le public en a gardé est celui d’un attaquant honnête, capable de briller mais sans être vraiment terrifiant. En Espagne, depuis ses exploits en Ligue Europa, mais aussi en championnat, l’attaquant de Villarreal a une toute autre image. Dans un contexte lui permettant d’exprimer ses qualités, le Congolais semble plus opportuniste et virevoltant que jamais.

  • Parti à Chelsea, Filipe Luis a bien fait de revenir à l’Atlético. Perdu avec les Blues, il est redevenu une référence avec l’Atlético. Pour une première dans ce contexte exigeant, Carrasco s’est adapté très vite. Il faut dire que la rapidité l’a toujours caractérisé.
  • Talentueux mais inconstant, Iago Aspas a enfin trouvé chaussure à son pied au Celta Vigo. L’Espagnol a signé quelques bijoux cette saison.
  • Prêté par l’Atlético, Borja a inscrit 18 buts en Liga pour Eibar, contribuant au maintien relativement facile de son équipe.
  • Mine de rien, disposer d’un gardien comme Areola sans indemnité de transfert est une très bonne affaire. Le Français a été très régulier avec Villarreal.

Le flop : Benitez, l’erreur de casting

Il devait ramener la gloire à Madrid, avec la Liga et/ou la Ligue des Champions. Malgré son aura médiatique moins grande que beaucoup de confrères, Benitez présente un CV béton : il a réussi à gagner, successivement et dans 2 clubs différents, Coupe UEFA et Ligue des champions. Surtout, il avait montré des qualités de coaching formidable lors du miracle d’Instanbul, qui a vu les Reds remonter 3 buts à une équipe de l’AC Milan qui semblait intouchable. Mais tout ça, c’était il y a plus d’une décennie. Depuis, Benitez est pour beaucoup celui qui a dilapidé l’héritage de Mourinho à l’Inter Milan, ou qui a été surnommé l’intérimaire par la presse anglaise, lors de son passage à Chelsea. Le technicien espagnol n’aura même pas fini la saison, et son séjour madrilène restera marqué par une mauvaise gestion de l’effectif. La dure loi des séries le verra finir l’exercice à Newcastle…

  • Trop limité, Jackson Martinez n’aura fait que 6 mois à l’Atlético… qui réussira malgré tout à faire une plus-value sur le transfert !
  • Arda et Vidal devaient apporter un vent de fraicheur au Barça. C’est raté pour le moment, mais leurs qualités ne peuvent s’être envolées. Vivement l’année prochaine.
  • Kovacic, Isco et James sont des joueurs qu’on aimerait voir plus souvent sur le terrain. En confiance, ils peuvent faire très mal.
  • Le Rayo Vallecano est mort avec les idées de Paco Jemez, l’homme qui voulait jouer comme un grand club, avec un effectif de seconde zone. On aura aimé le troisième club de Madrid sous la houlette de son divin chauve, et on espère qu’il saura rebondir.
  • Konoplyanka n’a pas réalisé la saison escomptée, malgré quelques éclairs qui rappellent son talent. Séville attendait sans doute mieux de sa recrue. Mais ce n’est pas sa faute si les Andalous ont été aussi mauvais en déplacement : c’est la seule équipe à ne pas s’être imposé en dehors de ses bases !
  • Qualifié lors de la dernière Ligue des champions, le FC Valence a vécu une saison catastrophique, marquée par un éphémère passage des frères Neville sur le banc. Paco Alcacer et Santi Mina méritent tellement mieux…
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