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Après avoir perdu une grosse partie de son avance, l’Atlético a finalement réussi à aller au bout, s’adjugeant le titre de champion d’Espagne. Même si le Real Madrid et le FC Barcelone n’étaient pas à un niveau similaire à ce qu’on a pu connaître ces 10 dernières années, il convient de ne pas minimiser l’exploit, et de féliciter le Cholo Simeone.

L’impression que personne ne la voulait !

On exagère évidemment quand on dit que personne ne voulait de ce titre, mais c’est l’impression qu’on a pu avoir. Toutes les équipes du haut de tableau ont tremblé comme rarement. L’Atlético, qui avait une belle avance à mi-parcours, s’est mise à perdre des points en route, laissant croire que son esprit d’éternel second allait frapper de nouveau. Le Real Madrid et le FC Barcelone n’ont pas su en profiter : eux qui ne laissent d’habitude jamais passer une occasion de prendre la tête ont chuté à des moments clés, face à des formations contre qui on les voyait faire le plein de points. L’Atlético demeure néanmoins un beau champion, et on souligne la volonté de Simeone de se réinventer. L’Argentin a tenté plusieurs systèmes, prouvant qu’il ne se limitait pas à son mythique 4-4-2.

422da-300x200 Bilan Liga 2020/21 : l'Atlético a tenu le coup

Derrière ce podium, le FC Séville a espéré se mêler à la lutte pour le titre pendant quelques mois, avant de flancher dans la dernière ligne droite. Avec des moyens bien inférieurs, les Andalous prouvent qu’ils forment désormais une place forte du football ibérique. Comme d’habitude, certaines équipes ont montré de belles choses dans le jeu, comme la Real Sociedad et le Celta Vigo, quand d’autres ont été particulièrement décevantes, comme le FC Valence, ou même Getafe, jamais très spectaculaire, mais qui nous avait habitué ces derniers temps à être plus solide.

L’Atlético a bénéficié d’un alignement des planètes assez dingue pour gagner, entre la crise institutionnelle du Barça, ou la fin de la génération dorée du Real Madrid. Cela n’enlève rien à son mérite, puisqu’il fallait tout de même tenir jusqu’au bout. Déjà légendaire, le Cholo ajoute une nouvelle ligne à son palmarès avec les Matelassiers.

Le meilleur joueur : Frenkie, un joueur total

On a eu envie d’être original et de ne pas récompenser un joueur offensif. On a donc choisi un joueur total, capable de briller aux quatre coins du terrain. Alors que l’année dernière, il descendait parfois entre Piqué et Lenglet pour les aider à la relance, De Jong a carrément été placé par Koeman en élément central d’une défense à 3. Le Néerlandais, qui a déjà joué dans cette position à l’Ajax par le passé, apportait une justesse dans la première passe, celle qui dicte l’action. Il a apporté une stabilité au Barça qui a permis aux Catalans de croire au titre. Frenkie est ensuite retourné au milieu, lors du retour de blessure de Piqué, qui semble avoir le droit d’être titulaire quoi qu’il arrive, et sans qu’on ne sache trop pourquoi. Qu’importe, car cela nous a permis de voir une autre facette du numéro 21 des Culés : capable de régner demi-espace droit, de se projeter pour finir les actions, ou même de s’offrir en point d’appui pour Messi, De Jong a été bluffant.

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On aurait également pu citer Messi, stratosphérique comme à son habitude. Benzema a également évolué à un niveau de jeu très élevé, en étant orphelin d’un bon partenaire d’attaque. Décisif à défaut d’être aussi tranchant dans le jeu qu’avant, Suarez a beaucoup apporté à l’Atlético.

Le meilleur gardien : Courtois, la muraille belge

Rappelez-vous de la première saison de Courtois au Real Madrid. Le Belge, qui connaissait pourtant déjà la Liga pour l’avoir disputé avec l’Atlético, subissait un énorme contre-coup après la Coupe du monde dont il avait été élu meilleur gardien. Sa méforme a même poussé Zidane à donner du temps de jeu à Aréola, un gardien beaucoup moins fort. Ces temps sont révolus pour le gardien madrilène. Courtois a réalisé sa meilleure saison en club, permettant (avec Benzema devant) au Real d’y croire jusqu’au bout. Impérial sur sa ligne, il a multiplié les parades, rapporté de nombreux points, et caché – au niveau des résultats – les lacunes de son équipe. Rassurant, très fort pour réussir l’arrêt qui garde son équipe en vie, il mérite cette distinction de meilleur gardien.

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Parmi les gardiens à avoir brillé, on pourra également citer Bounou, excellent à Séville, ou Simon (voir plus bas), qui a évolué à un très haut niveau avec l’Athletic Bilbao.

Le coup de cœur : Moreno, un vrai joueur d’équipe

Co-deuxième meilleur buteur de Liga avec 23 buts, Moreno n’avait pas le destin tout tracé de Benzema, qui a inscrit le même nombre de buts que lui cette saison. L’Espagnol a connu la seconde division, n’est devenu international qu’à 27 ans, et ne sera jamais dans la discussion pour le Ballon d’or. Pourtant, il reste très intéressant à regarder, et son niveau de jeu actuel fait de lui l’attaquant espagnol qu’on mettrait en premier sur la feuille de match, devant Morata ou Rodrigo. Ce n’est plus l’époque de Villa, Torres, Morientes ou Raul, mais le buteur de Villarreal a d’autres atouts : moins tueur, mais plus collectif, il peut finir en finesse comme en force. Habile de la tête, il est altruiste, n’hésitant pas à jouer sur le côté (gauche de préférence) si jamais il faut laisser la pointe à un autre joueur. Avant de montrer ses qualités à l’Euro, il lui reste une finale de Ligue Europa pour entrer encore un peu plus dans le cœur des supporters du sous-marin jaune.

S’il ne peut plus l’atteindre aussi fréquemment qu’auparavant, le niveau maximum de Modric demeure très élevé. Le Croate a régalé à quelques reprises cette saison. Meilleur buteur et passeur de la séduisante équipe du Celta, Iago Aspas semble éternel, bien dans ce championnat et cette formation. Griezmann a réalisé une seconde partie de saison de haut vol, occultée par l’absence de titre du FC Barcelone. Enfin, Carrasco a toujours des jambes de feu.

Le joueur qui a le plus progressé : En-Nesyri a tout cassé

Après Bounou, dont on a parlé pour le titre de meilleur gardien, le Maroc est encore à l’honneur en Liga. En-Nesyri a crevé l’écran, inscrivant 18 buts en championnat. Et encore, il n’a pas toujours été titulaire. C’est bien l’attaquant néerlandais De Jong qui devait mener l’attaque du FC Séville, mais son coéquipier a fini par se faire une place au soleil et à forcer Lopetegui a partager le temps de jeu. Il faut dire que sa faculté à régner dans les airs était particulièrement précieuse au sein de cette formation andalouse, qui dispose de plusieurs centreurs de choix. Auteur de plusieurs réalisations clutch, « Air-Nesyri » doit maintenant prouver dans la durée.

Déjà excellent, Llorente a réalisé un exercice plein. Sa progression reste moins importante que celle d’En-Nesyri dans la mesure où il partait déjà de très haut. Correa a également été utile à l’Atlético. Dans le marasme du FC Valence, Soler a surnagé. Enfin, Oyarzabal s’impose comme un leader à la Real Sociedad.

La révélation : Unai Simon, dans la tradition de Bilbao

Même s’il a eu un peu de mal en fin de saison, Unai Simon a réalisé un bon exercice, au point de taper dans l’œil du sélectionneur qui l’a mis en concurrence avec De Gea. Il faut dire que le portier de 23 ans a de jolis atouts : il se sert très bien de sa taille pour boucher les angles en un-contre-un, dispose de bons réflexes, se couche très rapidement, et n’est pas maladroit dans le jeu long. Certes, l’Athletic Bilbao est peut-être un cocon qui fausse notre perception des joueurs, puisqu’on avait vu notamment Kepa réaliser une énorme saison, au point de lui prédire un avenir doré. Mais il n’empêche : on a décelé que Simon avait quelque chose de spécial. A lui de le cultiver de la bonne manière.

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Même si on en avait déjà vu de beaux aperçus, Koundé a franchi un cap, avec une première partie de saison excellente. Le Français, sélectionné par Deschamps, est un défenseur moderne, qui n’hésite pas à prendre des risques balle aux pieds. Annoncé comme le prochain Zlatan quand il a signé à Dortmund, Isak revit à la Sociedad. Il a gagné progressivement sa place, inscrivant 16 buts en Liga cette saison, alors qu’il n’en avait inscrit que 4 lors de la phase aller.

La meilleure recrue : Suarez, l’orgueil d’un champion

C’était écrit. Vexé de sa mise à l’écart par le FC Barcelone, Suarez semblait investi avec l’Atlético. L’Uruguayen avait à cœur de montrer à tout le monde qu’il n’était pas fini, et a grandement contribué au sacre des siens, inscrivant 21 buts au passage, dont 3 lors des 3 dernières journées. On ne va pas refaire l’histoire : son déclin était réel, le FC Barcelone a pris une décision logique à son sujet, et c’est plus son remplacement que son départ qui a été mal géré. Suarez n’est plus capable de presser comme avant, ou de faire autant d’appels quand on équipe a la balle. Mais il reste clinique devant le but adverse. Et son volume de jeu moins important ne dérange personne à l’Atlético, où les morts de faim sont nombreux, et compensent ceci. Pour les Matelassiers, c’était le chaînon manquant.

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Il n’y a pas eu beaucoup de recrues marquantes cette saison. On notera que Rakitic a fait un boulot correct à Séville, lui qui était arrivé en fin de cycle au Barça. On soulignera aussi le joli retour de David Silva en Espagne, du côté de la Real Sociedad. 

Le flop : ce FC Valence ne ressemble à rien

On a évoqué Soler, rare joueur à avoir montré quelque chose à Valence cette saison. Formé au club, le milieu a eu tout le temps de prendre de l’épaisseur dans cette équipe, qui a été littéralement liquidée à l’intersaison, avec les départs de Parejo, Kondogbia, Coquelin, Rodrigo et Ferran Torres. Pire encore : personne n’est venu les remplacer, et côté formation, il aurait fallu une réelle génération dorée pour faire oublier ces éléments. Presque logiquement, depuis que Peter Lim en a fait son jouet, et plus encore depuis le départ de Marcelino, le FC Valence n’a aucune cohérence sur le terrain, alternant entre très rares coups d’éclat et prestations neutres. Il y a quelques joueurs de talent dans cet effectif, mais sans cadre, c’est bien une médiocre place de 13e qu’occupe le club ché.

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Marcelo n’est plus que l’ombre de lui-même, Hazard n’a jamais eu la moindre continuité depuis sa signature, Asensio n’est plus fiable physiquement, et Vinicius reste Vinicius… Le Real Madrid, club qui compte énormément sur ses individualités, a été trahi par trop de joueurs pour conserver son titre. Le Barça a connu également quelques faillites individuelles, notamment en défense centrale, entre un Umtiti jamais à 100%, un Piqué qui n’avance plus, et un Lenglet qui joue la peur au ventre. Même si on les attendait moins, Getafe a déçu, marquant la fin de l’ère Bordalas.