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Le mois de décembre arrive enfin et il est temps pour nous de vous gâter en vous laissant ouvrir les cases de notre calendrier PKFoot. A chaque date, un nouveau souvenir, un retour en arrière sur la dernière décennie.
C’est ce que l’Équipe aurait pu titrer dans son édition du 11 juillet 2016, si le héros en question avait été tricolore. Alors que tout l’Hexagone se voyait remporter son premier trophée majeur depuis 2000 – Coupe des Confédérations 2003 exclue, un joueur sorti de presque nul part a tout fait capoter. Plus qu’un supersub.
Décriés, mais qualifiés
Pour les amoureux du football esthétique, cette victoire portugaise a un goût amer. Cependant, malgré un départ poussif, voire chaotique, les hommes de Fernando Santos sont restés fidèles à leurs principes et ont su déjouer les pronostics pour gravir une à une les marches jusqu’à la tribune présidentielle du Stade de France. Quitte à renier certains de ses principes et son identité.
Car, oui, le Portugal 2016 n’est pas l’équipe la plus sexy et la plus attractive dans le jeu de cette dernière décennie. Malgré une pléiade de talents offensifs ultra-talenteux et de joueurs de rupture, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont proposé une toute autre philosophie que celle entrevue lors des dernières grandes compétitions. Exit le beau jeu, prime à la solidité défensive et à l’efficacité.
C’est pourtant cette stratégie qui a failli faire tomber le Portugal. En grandes difficultés au cours de la phase de poules, A Seleçao ne doit son salut qu’au nouveau format de la compétition. Placés dans le groupe F avec l’Autriche, l’Islande et la Hongrie, les Portugais plient. Mais ne rompent pas. Avec trois nuls en autant de rencontres, le finaliste de l’Euro 2004 parvient finalement à se qualifier pour les huitièmes de finale en qualité de meilleur troisième.
En huitièmes de finale, les Portugais disposent de la Croatie en prolongations au terme d’un match très terne et sans saveur – en 90 minutes, aucun tir n’avait été cadré par les deux équipes… Même scénario en quart de finale face aux Polonais de Lewandowski où la Seleçao remporte la séance de tirs aux buts pour intégrer le dernier carré. Face aux Gallois – qui fêtaient leur première apparition en compétition internationale depuis 1958, les coéquipiers de CR7 vont sortir le match parfait pour rejoindre le Stade de France. Et le pays hôte.
Papillons de lumières, sous les projecteurs
Le parcours des Bleus, tout le monde le connaît. D’une soirée d’ouverture idéale face à la Roumanie à l’exploit du Vélodrome en passant par la première mi-temps poussive face à l’Irlande, les Bleus sont bien là. En grands favoris. Pourtant, rien ne va se passer comme prévu.
Cette finale de l’Euro 2016, à l’instar de la compétition dans son ensemble, aura eu son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. Quelques heures avant la rencontre, l’enceinte dionysienne est envahie par des milliers de papillons de nuit, attirés par les projecteurs du stade. Malgré les moyens déployés pour les éloigner, les insectes font partis du décor au coup d’envoi.
Et l’image la plus marquante, en plus d’être l’un des tournants du match, sera l’atterrissage de ce petit papillon de nuit sur la tête de Cristiano Ronaldo, en larmes à cause de sa blessure. On pensait que le Portugal ne s’en relèverait pas. Et pourtant…
Il sort de nulle part, une frappe de bâtard…
La blessure de CR7 a complètement changé la physionomie de la rencontre. Plus empruntés malgré leur domination, les hommes à DD ne trouvent pas la clé. Les Bleus poussent jusque dans les dernières minutes de la prolongation. Dédé Gignac trouve le montant. Et c’est le Portugal qui se charge de régler l’addition.
En deux minutes, le match va s’emballer et trouver un épilogue. Alors que le VAR n’est pas encore un acteur du football international, le Portugal obtient un coup franc suite à une main… d’Eder. Cadeau que Raphael Guerreiro expédie sur la transversale d’Hugo Lloris. Après ce coup de pouce arbitral, l’attaquant du LOSC va « assumer » ce nouveau costume d’homme providentiel.
Si Eder est devenu un bourreau, une cible pour les supporters de Ligue 1 au cours des mois qui suivirent, il est devenu une icône du football portugais. Rentré en jeu à la 79e minute, le numéro 9 portugais s’est mué en héros. Véritable hantise du peuple bleu-blanc-rouge, sa frappe croisée au 25 m à la 109e minute offre le sacre européen à la Seleçao. Au nez et à la barbe du pays hôte.
Et le Portugal tient enfin son Graal.
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