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Plus serré que l’année dernière, cette édition de a de nouveau couronné le Bayern Munich, pour la 4e fois consécutive, ce qui constitue un record. Derrière, la lutte pour les places européennes a été intense, au moins autant que celle pour le maintien.

Le Bayern Munich au-dessus du lot

Si le Bayern Munich a de nouveau semblé hors d'atteinte, il faut saluer Dortmund pour son renouveau, après une saison compliquée. Le Borussia a fait bonne figure, et, avec ses 78 points (87 si on fait la moyenne et on rapporte sur un championnat à 38 journées), aurait fait un très beau champion également. Derrière, la course à l'Europe aura été marqué par des équipes au parcours irrégulier mais fascinant pour le suspense. Si on prend 2 exemples opposés, on voit que le Hertha Berlin a longtemps été sur le podium pour finir 7e, tandis que Gladbach a longtemps été relégable avant une folle remontée jusqu'à la 4e place.

Dans l'autre partie du tableau, on a également eu le droit à des renversements de situation tout au long de la saison. Si Hanovre n'a jamais pu espérer, la lutte a été serrée jusqu'au bout : 2 points seulement séparent le 12e du 16e. Spectaculaire, cette nouvelle édition de la Bundesliga a été à la hauteur de la réputation du football allemand, et nous donne déjà envie de nous projeter sur la saison à venir, qui s'annonce au moins aussi passionnante.

Le meilleur joueur : Lewandowski-Müller, les deux font la paire

Lewandoswski et Müler ne sont pas les joueurs qui font fantasmer le grand public. Leur style de jeu, sobre et académique, est moins vendeur que les passements de jambe de Ronaldo, ou les rushs de Messi. Mais regarder un match du Bayern en se focalisant uniquement sur ce duo permet de voir qu'ils sont toujours synchronisés, et qu'ils ne font presque jamais de mauvais choix. Placement l'un par rapport à l'autre, timing de l'appel ou de la passe, prise de risques ou temporisation : le duo est parfaitement rôdé, tout est juste. Il faut dire que c'est plus facile de briller quand on sait tout faire. Décrocher, prendre la profondeur, jouer dos aux buts ou tirer de n'importe quelle position ne pose aucun problème au Polonais comme à l'Allemand. Avec respectivement 30 et 20 buts, ils ont chacun battu leur propre record sur une saison de Bundesliga.

Le coup de cœur : Papy fait de la résistance

Quand on a vu Pizarro signer une 3e fois à Brême, après plusieurs années à jouer les utilités pour le Bayern, on ne pensait pas qu'il aurait un tel rendement. Surtout que l'attaquant n'est plus tout jeune, du haut de ses 37 ans. Mais on s'est trompé. Le Péruvien est devenu le meilleur buteur de l'histoire du club cette année, en inscrivant 14 buts précieux pour le maintien. Idole absolue au Werder, il a également profité de cette  saison prolifique pour devenir le 5e meilleur buteur de l'histoire du championnat allemand. Et ce n'est pas fini, puisque le vétéran a prolongé d'une saison !

  • Aubameyang progresse encore et encore. Et pas seulement parce qu'il marque plus, mais aussi dans son jeu : le Gabonais est de plus en plus complet.
  • Le fait d'être si souvent sollicité lui donne des occasions de briller, ce dont ne se prive pas Hitz avec Augsbourg. Le gardien suisse, spectaculaire, est un gage de sécurité en Allemagne.
  • Au duo déjà plaisant Bellarabi-Calhanoglu s'est ajouté Chicharito. Le Mexicain, enfin titulaire en club, a brillé cette saison par son insatiable sens du but.
  • Malgré un Hermann loin de son niveau, et un Kruse parti à Wolsfburg, Raffael a réussi à garder un très bon niveau de jeu avec Gladbach.
  • Après Pizarro, Junuzovic était la seconde raison qui nous donnait envie de voir le Werder se maintenir. L'Autrichien, connu pour ses coups francs, est surtout un joueur d'une rare habileté technique.
  • Quand il est là, ça va étrangement mieux : Gündogan a réussi une bonne saison, et son apport au milieu mérite d'être souligné.

Le joueur qui a le plus progressé : Mkhitaryan, l’homme décisif

Arrivé pour devenir le dépositaire du jeu de Dortmund, Mkhitaryan a d'abord déçu. Le transfuge du Shakhtar n'arrivait pas à finir ses actions, comme en témoigne son irréelle prestation en quart de finale de Ligue des Champions en 2014. Mais tout ceci appartient au passé pour l'Arménien, qui compte 11 buts et 16 passes décisives en championnat cette saison, en 31 apparitions. Il est celui dont le niveau de jeu a le plus augmenté au contact de Tuchel.

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  • Karius a montré de belles choses dans les buts de Mayence. Dommage pour lui, il risque d'être longtemps barré par Neuer en sélection. Au sein de cette équipe surprise, Samperio et surtout Malli ont également tiré leur épingle du jeu, avec un niveau bien au-dessus de leur production déjà prometteuse l'an dernier.
  • A 29 ans, Hartmann a découvert la Bundesliga cette saison, en même temps que son club. L'attaquant d'Ingolstadt a réussi son examen de passage, puisqu'il a inscrit 12 buts… alors qu'il n'en avait mis que 5 la saison passée, en seconde division !
  • Lui aussi a découvert la Bundesliga sur le tard, et a marqué à plusieurs reprises (7 fois). Mais le plus fort est que Sulu n'est pas attaquant : le Turc est bien défenseur. Spécialiste de la tête, il a donné des sueurs froides à ses adversaires à chaque coup de pied arrêté.
  • Même si certains supporters lui reprochent un manqué d'implication, Didavi a indéniablement franchi un palier cette saison.
  • Kagawa redevient peu à peu le formidable joueur qui a quitté Dortmund en 2012. Et c'est une très bonne nouvelle pour le Borussia, mais aussi pour les amoureux du beau jeu.

L’espoir : Brandt, des jambes de feu et une tête bien faite

Chicharito, Bellarabi et Kiessling : la ligne d'attaque du Bayer a fière allure. On peut y ajouter Brandt, qui est devenu au fil de la saison un élément au même niveau que ces joueurs de classe internationale. Le jeune Allemand a mis le feu aux défenses adverses avec des dribbles toujours bien sentis, mais surtout utiles à son équipe. Deuxième meilleur buteur de son équipe en Bundesliga avec 9 réalisations, il a eu, pour les suiveurs de Leverkusen, et pour aider à mettre en perspective, le même impact spectaculaire qu'un Dembelé à Rennes.

  • Tah a encore beaucoup à apprendre, mais son physique lui donne déjà un statut de titulaire dans la défense du Bayer. Son duo avec Toprak est capable du meilleur, même s'il reste perfectible.
  • Schubert a bien fait de lancer véritablement Dahoud dans le grand bain. Son jeune milieu à tout faire a brillé cette saison, au point qu'un départ de Gladbach est déjà dans l'ère du temps, à seulement 20 ans.
  • Muto a montré de belles choses avec Mayence, jusqu'à sa blessure. Mais le meilleur est encore à venir pour l'attaquant japonais.
  • On connait déjà Sané, élu meilleur espoir de PKFoot l'an passé, et Meyer, qui a même failli faire partie de la liste des 23 de la dernière Coupe du monde. Mais on est obligés de les citer, rien que pour rappeler qu'ils n'ont que 20 ans…
  • A 17 ans, Pulisic commence à grappiller du temps de jeu avec Dortmund. L'Américain, plus jeune joueur étranger à marquer en Bundesliga, est un modèle de précocité, puisqu'il est déjà international.
  • Citer Coman n'est pas un excès de patriotisme : le Français a fait admirer son incroyable vitesse cette saison, au point de gagner sa place à l'Euro.

La meilleure recrue : Weigl, déjà taulier du Borussia

Recruté pour 5 millions d'euros, Weigl a déjà pris le contrôle du jeu de Dortmund. Le jeune milieu est indispensable au Borussia, puisque son duo avec Gündogan (ou Castro) permet à Mkhitaryan, Kagawa ou Reus d'aller de l'avant. Puisque le football est devenu féru de statistiques, on peut souligner l'importance de Weigl par les 218 ballons touchés face à Cologne, nouveau record de Bundesliga sur une rencontre. Sa vision du jeu en fait le maestro de l'entrejeu. Pour ne rien gâcher, il serait un leader, comme en atteste le fait qu'il a été le plus jeune capitaine de l'histoire du Munich 1860. A 20 ans, l'avenir lui appartient !

  • Chicharito a été un grand renfort pour le Bayer, dont la ligne d'attaque est une des plus excitantes du continent.
  • Douglas Costa a rapidement mis tout le monde d'accord au Bayern. Son style tout en puissance, ses frappes, ses dribbles et ses nombreux débordements ont permis au champion de relativiser les absences répétées de Robben et Ribéry. Dans un tout autre registre, Vidal a apporté sa grinta dans l'entrejeu munichois.
  • Parfois raillé, notamment à Bordeaux, pour son inefficacité, Modeste a largement contribué au maintien tranquille de Cologne avec ses 15 buts. Loin des radars français, il s'éclate en Allemagne.
  • Contre toute attente, Sandro Wagner a fait parler la poudre comme jamais avec Darmstadt, marquant à 14 reprises alors qu'il n'avait trouvé le chemin des filets que 2 fois sur les 4 saisons précédentes. S'il a peut-être enfin trouvé un environnement qui lui convient, la presse allemande lui prête déjà des envies de départ.
  • Prêté par le Dynamo Kiev en janvier, Belhanda a fait une bonne seconde partie de saison avec Schalke. Le Marocain n'a rien perdu de sa finesse technique.

Le flop : Robben, un seul être vous manque…

Intrinsèquement, c'est LE meilleur joueur du championnat. Ce qui est indiscutable est qu'il n'a pas son pareil. Agaçant pour les uns, génial pour les autres, décisif quoi qu'il arrive : Robben est une bénédiction, puisque son football plein d'égoïsme et d'imperfections humanise notre sport. Mais pour la seconde année consécutive, le Néerlandais a été trahi par son physique, qui l'a empêché d'enchainer les rencontres, et de nous faire rêver comme il sait si bien le faire. Dommage, car avec un Robben à 100%, le Bayern Munich, déjà si fort, n'est plus du tout la même équipe. Le seul avantage est que cela a laissé la place à certains joueurs de s'exprimer, mais on insiste : on préfère largement voir le plus prétentieux des joueurs sur le terrain.

  • Stuttgart avait la main pour se maintenir. Mais avec une petite victoire sur les 13 dernières journées, le VfB a complètement craqué lors du sprint final.
  • Qualifié en Ligue des champions où il a atteint un joli quart de finale, Wolfsburg s'est montré irrégulier au possible en championnat, terminant à une 8e place surprenante. Draxler, capable d'être génial et fantomatique dans le même match, symbolise les difficultés de cette équipe orpheline de De Bryune (parti à Manchester City) et Dost, trop souvent blessé.
  • S'ils auraient sans doute signé pour cette 7e place en début de saison, les joueurs du Hertha Berlin peuvent s'en vouloir : ils ont été sur le podium très longtemps avant de lâcher complètement.