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La Bundesliga se termine donc avec un nouveau sacre du Bayern, et une descente marquant de Hambourg. Entre les deux équipes, une multitude de formations manquent de régularité pour être plus ambitieuses dans la durée.

Le Bayern et les autres

En Bundesliga, il y a désormais le Bayern Munich et les autres. C’était déjà le cas avant, ça l’est plus que jamais depuis cette saison, où le champion en titre a réussi à conserver son bien, malgré une demi-saison en demi-teinte et un changement d’entraineur. Derrière eux, le niveau est devenu tellement homogène que 5 points seulement séparent le 3e du 7e. Le dauphin Schalke, avec son ratio de points par match, ne serait que 5e dans un autre championnat. En gros, il y a un paquet d’équipes de bon niveau, mais plus de grosse formation capable d’embêter le Bayern. Schalke, Dortmund, Leipzig, Hoffenheim ou le Bayer Leverkusen ont plus ou moins le niveau pour être quart de finaliste de la Ligue Europa, là où le Bayern n’a pour concurrent que le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus en Ligue des champions. Il n’y a plus aucun suspense pour le titre, et on ne voit pas la tendance s’inverser. Le spectacle est là, le public répond présent, mais il manque décidément un scénario pour nous tenir en haleine.

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Le meilleur joueur : Lewandowski, seul au monde

L’élimination du Bayern Munich en Ligue des champions face au Real Madrid a fait de la peine aux fans, qui se demandent encore comment Lewandowski a pu être si inoffensif. Le Polonais était un chat perdu au milieu de Ramos et Varane, loin du lion qui règne sur la Bundesliga. Car en Allemagne, Robert n’a rien de petit, c’est un très grand attaquant, peut-être le meilleur numéro 9 du monde. Tout d’abord, il y a les chiffres : 29 buts en championnat, soit sa 6e saison au-dessus de la barre des 20, à une unité des 30 buts qu’il a déjà atteints à 2 reprises. Rappelons que le championnat allemand, contrairement à ses homologues anglais, français, espagnols et italiens, se jouent en 34 journées.

Puis, il y a aussi et surtout cette domination, ce sentiment de suprématie qui lui confère presque une aura face aux défenseurs adverses. Costaud dos aux buts, il se retourne rapidement, il marque des 2 pieds et de la tête, joue en remises, prend la profondeur… Bref, Lewandowski récite chaque week-end une partition parfaite, montrant ce que doit faire un avant-centre, scorant sans cesse même quand ses partenaires sont défaillants. Aujourd’hui, il parait même seul au monde en Bundesliga.

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La recrue de l’année : Boateng, le retour du prince

Plus talentueux que son frère Jerome, qui a finalement rattrapé son retard, Kevin-Prince a déjà tout vécu dans sa carrière de joueur : de bons débuts au Hertha Berlin, des échecs dans plusieurs écuries avant de rebondir de façon inconcevable dans un AC Milan où il cotoie Seedorf, Inzaghi, Cassano, Ibrahimovic, un retour mitigé en Allemagne, une parenthèse enchantée à Las Palmas avant de retrouver la Bundesliga. Quand Francfort a misé sur Boateng, arrivé libre après avoir résilié son dernier contrat, on espérait sans trop oser rêver. Mais le joueur a une nouvelle fois pris tout le monde à contre-pied. Joueur de champ qui participe au plus grand nombre de matches en championnat, le Ghanéen régale dans un rôle de milieu central, plus loin des buts qu’avant, mais plus impliqué dans le jeu. Il troque son rôle de trublion pour se muer en véritable patron de l’Eintracht. Connaissant le bonhomme, il y a autant de chances qu’il parte ou qu’il reste au club, qu’il confirme ou qu’il rate sa prochaine saison. Prince restera imprévisible quoi qu’il arrive.

P.S : on a eu une grosse envie de mettre James, mais il faut bien faire des choix.

Le joueur qui a le plus progressé : Gregoritsch, la gauche caviar

En passant de Hambourg à Augsbourg, Gregoritsch a enfin trouvé un environnement plus propice à l’expression de ses qualités aperçues avec intermittence en Bundesliga. L’Autrichien, qui peut jouer dans l’axe ou sur l’aile, a réalisé une grande saison sur le plan personnel, avec 13 buts en championnat. Mobile, puissant, précis sur phases arrêtées, Gregoritsch a fait parler sa patte gauche, laissant entrevoir un niveau de jeu très largement au-dessus du reste de son équipe. Son volume de jeu est plus conséquent qu’avant, et une nouvelle saison de cet acabit pourrait lui ouvrir les portes d’un club du top 5 allemand.

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L’espoir : Bailey, plus rapide que le vent

Il n’est pas aussi rapide qu’Usain Bolt, mais il mériterait aussi qu’on le surnomme la Foudre. Bailey, du haut de ses 20 ans, a explosé cette saison avec le Bayer Leverkusen. Le Jamaïcain a fait souffler un vent de fraîcheur en Bundesliga, où son culot et sa vitesse auront embêté plus d’une défense. Technique, rapide, capable de multiplier les courses, il finit même avec un bilan de 9 buts marqués, sans évoluer en pointe (souvent à gauche, parfois en second attaquant). Gaucher exclusif, il a quelques domaines à améliorer : il ne temporise jamais car il va trop vers l’avant, même quand personne ne l’accompagne, et a tendance à avoir trop avoir confiance en lui en un-contre-un. Mais si on lui apprend à mieux se servir de cette technique, cette vitesse et cette frappe, il peut devenir un tout bon.

Le coup de cœur: Hoffenheim enfin dans la cour des grands

Après seulement 10 ans en Bundesliga, Hoffenheim se qualifie en phase finale de Ligue des champions pour la première fois de son histoire. Le club de Dietmar Hopp, fondateur du logiciel SAP, a toujours occupé une place spéciale en Bundesliga pour son côté spectaculaire sur le terrain, et stable en coulisses. Depuis plusieurs saisons, le TSG propose du beau jeu, fait découvrir des joueurs qui partent pour des clubs plus expérimentés, mais continue à grandir. Cette place de dauphin vient récompenser cette progression linéaire, et une politique intelligente sur le marché des transferts. Hoffenheim dispose d’une des formations les plus équilibrées d’Allemagne, sans génie mais sans lacune. Seule équipe à compter 3 joueurs à avoir atteint la barre de 10 buts (Uth, Kramaric et Gnarby), la formation est surtout sublimée par Nagelsmann dont on dit qu’il deviendra forcément un joueur l’entraineur du Bayern. Un Bayern que le TSG ne doublera sans doute jamais, comme en témoignent les départs de Süle, Rudy et Wagner pour le géant bavarois, avant le retour de prêt à venir de Gnarby. Mais Hoffenheim a tout pour devenir un participant régulier de coupes d’Europe, et pourquoi pas la C1, dans un pays qui manque de locomotives.

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Le flop : Hambourg, ça leur pendait au nez

Depuis plusieurs saisons, Hambourg fleurtait avec la relégation, se sauvant miraculeusement. Les plus optimistes pensaient que c’était la force du dinosaure de la Bundesliga, seul club à avoir disputé l’intégralité des saisons de l’élite allemande. Les plus réalistes avaient compris que ce n’était qu’une question de temps. Malgré les bons joueurs qui ont défendu cette équipe ces dernières années, une mauvaise gestion globale a conduit ce club historique en seconde division. Certains partiront comme Holtby qui garde une certaine valeur, d’autres resteront faute de trouver mieux, comme Lassoga qui a un gros salaire et qui va revenir de Leeds, d’autres le feront par choix comme Sakai… Mais une refonte est nécessaire pour retrouver rapidement l’élite. Stuttgart, qui est remonté immédiatement, doit faire figure d’exemple. La qualité des joueurs n’est pas la seule problématique : si Gregoritsch a explosé ailleurs, cela signifie bien que l’environnement global du club n’incite pas à exprimer ses qualités. Un chronomètre affichait fièrement le temps passé par le club en première division. Espérons qu’il ne soit pas actif ausssi longtemps à l’étage inférieur. On parle quand même de l’ancien rival du Bayern Munich, le seul club allemand à avoir gagné la C1 avec le Bayern et Dortmund. Si ce n’est pas évident au vu de la compétitivité de l’équipe depuis 20 ans sur la scène européenne, on parle bien d’un monument du football allemand.