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Dans la grande banlieue de Magdeburg, dans le lander de Saxony-Anhalt (centre-est de l’Allemagne), un petit club fait frémir tout le pays dans un contexte de montée en flèche des tensions face à l’afflux de réfugiés dans le pays. Le FC Ostelbien Dornburg s’est attiré les foudres des institutions en s’aidant de son équipe pour véhiculer une idéologie néonazie.

Partons du début. Magdeburg est reconnu pour héberger un des groupuscules fascistes les plus violents du pays, les Blue White Street Elite, soi-disant dissous à la fin des années 2000. Ce groupe d’une cinquantaine de personnes faisait tous les déplacements du club à la recherche de confrontations, idéalement dans la cible de la mouvance : juifs, antifa ou immigrés. Souvent barés par les autorités, ils ont décidé de monter leur équipe à une vingtaine de kilomètres plus au sud, dans cette banlieue tranquille pour continuer à se réunir… et si possible dérouiller deux ou trois têtes.

La violence est leur signe distinctif

Dans l’équipe (qui joue évidemment en maillot blanc pour promouvoir la supprématie blanche), pratiquement que du beau monde. 15 des 18 joueurs se revendiquent ouvertement néonazis. Mieux, 4 seraient même activement recherchés pour des faits de violences aggravées. Leur leader, Dennis Wesemann, arbore fièrement le numéro 18 comme symbole nazi (« 18 » pour « 1 »=>A et « 8 »=>H, soit Adolf Hitler).

Dans les tribunes, les supporters du FC Ostelbien Dornburg sont nombreux et bien au courant des problèmes qui leur sont repprochés. Ils entonnent régulièrement des chants du IIIe Reich et n’hésitent pas à faire des saluts nazis dans tous les terrains des petites divisions.

L'équipe de football que personne ne voulait affronter
L'équipe de football que personne ne voulait affronter

Quatre clubs du championnat ont écrit au district pour ne plus vouloir affronter le FC Ostelbien Dornburg à cause des intimidations et violences qu’ils subissent. Sur les 65 arbitres du district, 59 ont demandé à ne plus les arbitrer. Des journalistes venus filmer l’équipe ont aussi été pris à partie.

Pendant longtemps, les autorités ont fermé les yeux, se contentant de punitions sportives. La population se demandait si certains sympathisants n’étaient pas sympathisants pour cautionner indirectement un tel comportement. Fin août, la fédération a décidé d’agir et a suspendu le club du championnat, pour « apologie de l’extrêmisme, du racisme et de la xénophobie ».

C’est bon signe que d’interdire cette équipe. Ce sport doit être pour le plaisir, et ne doit pas être utilisé à des fins politiques.
Ulrich Schmidt, président du TSG Parchen, club de même division

Une semaine plus tard, le maire de la ville Peter Randel, embarassé, a même décidé d’interdire cette équipe sur son terrain. Le club a encore 4 semaines pour remettre en cause ce jugement. Nul doute qu’ils feront appel.

L'équipe de football que personne ne voulait affronter

Source : WanderersFutbol.com