AvideceWopyBalab

Le terme de « duel » fait partie intégrante du champ lexical footballistique. Qu’il soit au sommet, à distance ou de mal classés, il s’agît toujours d’un moment épique pour un gourmand du ballon rond. En Angleterre, deux hommes – et pas des moindres – se livrent une lutte acharnée pour un titre très spécial. Cette distinction, dont rêve secrètement Gaël Givet, propulse des joueurs pourtant banals au rang de légende du club et du championnat national.

A ce petit jeu, un binôme sort du lot en se livrant une bataille, que dis-je, un DUEL des plus spectaculaires. Ces deux concurrents ne sont autres que Jamie Carragher et Richard Dunne. En plus de leurs similitudes physiques, ils ont apparemment décidé de ‘se tirer la bourre’ dans ce domaine.

Dans le coin rouge, Liverpuldien depuis 1992, 1 m 86 et certainement autant de kilos, défenseur central de formation, il a fait du tacle irrégulier sa force, étant ainsi le premier joueur professionnel à ajouter une touche de free fight à sa palette technique, Jamie Carragher, auteur de 7 buts contre son camp est le challenger sur ce terrain. Il y a tout juste un an, le vice capitaine des reds a même marqué un penalty contre sa propre équipe lors d’un match de charité. A croire qu’il aime ça. Cela tombe bien, nous aussi !

Une saison est longue, un match dure 90 minutes, l’important est de prendre les matchs les uns après les autres. Richard Dunne sait tout cela. Aussi, il lui paraît donc important de distancer ceux qui sont en embuscade derrière lui en marquant un nouveau but contre son camp ce week-end qu’il mettra sûrement sur le compte d’une taupe. Portant par la même son total à neuf buts, le Villan (mais pas tant que ça quand on regarde bien) a encore de belles années devant lui pour écraser ses propres records personnels.

Paradoxalement, la Planète Foot s’est prise d’affection pour ces joueurs. Après tout, qui se souvient d’un tacle défensif réussi, d’une tête en corner ou d’un coup de coude volé sur une touche ? Qu’est qui peut avoir plus d’impact qu’un beau but contre son camp qui tournera à coup sûr sur toutes les chaînes du monde, de quoi négocier à la hausse un transfert au Moyen-Orient ?

Sur un but contre son camp, le joueur voudrait tellement être invisible, mettant ses bras sur sa tête comme un bon vieux signe vaudou. Si Jean-Michel Larqué répète pour la 8ème fois « OOOoooh le CSC, OOOOOOOOooooh le CSC, … », Thierry Roland s’inquiète pour le gardien, écroulé dans ses cages et qui se demande quelle torture mérite son défenseur dans la douche. Au lieu de cela, le gardien vient relever son défenseur avec la plus grande mauvaise foi du monde illustrée d’une tape sur la tête, comme si cela pouvait arriver à n’importe qui.

Et si au fond le CSC était hype ? Une signature, un handicap de luxe que peuvent se permettre les plus grands footballeurs du monde avec comme prophètes les sieurs Carragher et Dunne, bien sûr.