AvideceWopyBalab

Trente ans après son dernier titre de champion d’Angleterre, Liverpool termine enfin sur la première marche du podium anglais, pour la première fois depuis la création de la Premier League. Les Reds ont écrasé la concurrence, tuant tout suspense très tôt dans la saison.

Programmé pour être champion

13 points séparaient déjà Liverpool de son dauphin Manchester City, à mi-parcours… et alors que les Reds avaient joué un match en moins. C’est bien simple : mis à part Manchester United, qui a réussi à contraindre la bande de Klopp au partage de points, toutes les équipes du championnat avaient plié face à la marée rouge. Liverpool a évolué au fur et à mesure des années. Ce n’est plus une équipe qui peut marquer mais encaisser un but à tout moment, mais bien une machine capable de jouer tout type de football, et donc de gagner sans se mettre en danger, avec plus de maîtrise qu’auparavant. Sa domination sur la Premier League est si forte qu’on aurait pu récompenser exclusivement des joueurs du club de la Mersey, mais on a pris le parti de la diversité. Bien que légèrement en moins fringant suite au déconfinement, sans doute parce que les esprits avaient un peu lâché à la faveur d’un titre presque complètement acquis et une élimination en Ligue des champions, Liverpool fait un très beau champion.

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Une concurrence aux abois

Si Liverpool fait un excellent champion, la concurrence n’a pas suivi. Manchester City, qui avait privé les Reds d’un sacre l’année dernière malgré 97 points, termine la saison avec « seulement » 81 unités. Malgré un début de saison calamiteux, Manchester United finit sur le podium in extremis, devant un Chelsea jeune mais remarquable, avec une marge de progression aussi grande que celle de son entraîneur. Leicester, souvent en haut de tableau, finit aux portes du Big Four, mais comment leur en vouloir ? Moins armée que les équipes mieux classées, la formation de Rodgers a enthousiasmé l’Angleterre durant la première partie de saison. On peut en dire autant de Sheffield, surprenant promu, et de Wolverhampton, qui confirme sa place de poil à gratter du championnat.

Dans le rang des déceptions, on parlera forcément d’Arsenal, qui manque pour l’instant d’idées pour faire mieux. Miné par les blessures, Tottenham a eu un coup de moins bien, au point de se séparer de Pochettino. A voir si Mourinho arrivera à faire mieux dans la durée, et si Ndombele est parti pour être un flop ou pour redresser la barre. Petite déception aussi pour West Ham et Everton, qui disposent d’équipes qui devraient, sur le papier, faire partie du top 10… à moins que les recrues justifient leur réputation, comme Kean par exemple (qui a le temps de se rattraper). Enfin, Bournemouth finit par descendre, et on espère que Howe parviendra à les faire remonter très vite. Autres relégués, Watford et Norwich disposent de quelques joueurs à dénicher pour les clubs de l’élite.

Le meilleur joueur : Tintin chez les Anglais

Liverpool est un champion écrasant, mais c’est surtout son collectif qui fait sa force. Plusieurs joueurs ont brillé, mais aucun n’a atteint le niveau de De Bruyne. Le meneur de jeu de Manchester City termine le championnat avec 20 passes décisives, un chiffre qui n’avait plus été atteint depuis Thierry Henry. Surtout, le Belge est l’âme de cette équipe : malgré une précision d’orfèvre et une capacité à être décisif, il est surtout précieux pour son apport dans le jeu, où ses remontées de balle font des dégâts. Volume de jeu, passes longues ou courtes, capacité de dribble, orientation du jeu… il sait absolument tout bien faire. Comme en 2018, mais aussi en 2015 en Bundesliga, on en fait notre meilleur joueur de la saison.

Le coup de cœur : le latéral-meneur de jeu

Il aurait mérité qu’on le mette meilleur joueur et/ou joueur qui a le plus progressé, tant il est inclassable. Alexander-Arnold est une anomalie du football, peut-être le début d’une révolution à son poste, à l’image de celle que Pirlo a popularisé en Italie dans son fameux rôle de regista. Le gamin de Liverpool est, derrière De Bruyne, le joueur qui crée le plus d’occasions pour son équipe en championnat, alors qu’il joue latéral droit. Dans une équipe de Liverpool où les latéraux ont beaucoup de liberté pour monter, protégés par 3 milieux impitoyables et un contre-pressing intense, Alexander-Arnold fait parler la magie de son pied droit, via des centres fantastiques, mais aussi des coups francs qui font mouche. Il est probablement le meilleur du monde à son poste. Et dire qu’il ne fêtera que ses 22 ans en octobre…

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Le meilleur gardien : Alisson change tout

Ces dernières saisons, on parle souvent, et à juste titre, de l’impact de van Dijk sur la défense de Liverpool. On oublie peut-être de citer Alisson, qui change énormément de choses. Le Brésilien est le gardien moderne par excellence, tant il rayonne bien au-delà de sa surface de réparation. Habile balle aux pieds, capable d’anticiper et donc de jouer libéro les (rares) moments où son équipe en a besoin, il est également excellent sur sa ligne. Considéré comme un des meilleurs gardiens au monde, le portier des Reds n’a pas de concurrence en Angleterre, où De Gea décline, Kepa s’enlise, Ederson n’est pas aussi complet, tandis que les bons Schmeichel et Leno restent un peu tendres. Sans lui, ce n’est plus la même chanson, et on l’a bien vu en Ligue des champions…

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Le joueur qui a le plus progressé : Ings, la métamorphose

Bien malin est celui qui aurait prédit, en début de saison, la performance de Ings avec Southampton. L’Anglais, qui ne compte qu’une seule cape internationale en 2015, restait sur un échec à Liverpool, où la marche était trop haute, et un début de renaissance timide la saison dernière, chez les Saints. Pourtant, c’est bien une explosion cette saison, puisqu’il termine le championnat avec 22 pions primordiaux pour son équipe. En confiance, il a allumé de toutes les positions possibles, et fait figure de belle histoire de la saison.

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La révélation : la jeunesse des Blues

Saka et Greenwood ont encore le temps, James a bien débuté avant de connaître un coup de moins bien, tandis que Söyüncü est déjà un joueur confirmé. Pour la révélation de la saison, on récompense trois des pépites lancées par Lampard. Pas de Pulisic ici, déjà connu pour tout observateur de Bundesliga, mais bien les Blues du coin, à savoir Tomori, Mount et Abraham. Le premier a réalisé un début de saison remarquable, et sa solidité laisse croire à un bel avenir. Le second, qui a réalisé le meilleur exercice, peut jouer en box-to-box, comme en ailier. Précis, technique, doté d’un bon volume de jeu, il est plus que prometteur. Le dernier a marqué le pas en fin de saison, mais a prouvé qu’il avait la carrure pour rendre service à la pointe de l’attaque. Et puisque Gilmour frappe déjà à la porte, et que Werner comme Ziyech arrivent, Chelsea a tout pour devenir une équipe encore plus intéressante à suivre dès la saison prochaine.

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La recrue : Bruno Fernandes, le chaînon manquant

Dans cette catégorie, la logique veut qu’on récompense un joueur qui a disputé l’intégralité de la saison avec son équipe. Rares sont ceux, comme Delaney en 2017 avec le Werder, qui ont un impact suffisant pour être cité. Pourtant, il est évident que Bruno Fernandes est LA recrue de la saison. Le Portugais a métamorphosé Manchester United. Exit les Lingard ou Andreas en meneur de jeu, place au numéro 18 des Red Devils (l’ancien numéro de Paul Scholes), qui a tout de suite su s’imposer en leader technique de cette jeune formation. Sa capacité à garder la balle et à se mouvoir dans le bon espace bonifie grandement le jeu de Martial, Rashford et Greenwood, qui se sont régalés ces dernières semaines à ses côtés. Si le club qui a remporté le plus de fois la Premier League fait son retour en Ligue des champions, c’est en très grande partie grâce à son nouveau maestro.

Le flop : Arsenal, une équipe de milieu de tableau

Dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, Arsenal était une place forte du championnat anglais mais aussi du football européen, qui disputait la Ligue des champions chaque année dans la peau d’un des favoris. Le déclin des Gunners, entamé depuis plusieurs années, semble difficile à arrêter, même si Arteta essaie des choses. David Luiz, recruté pour être le leader défensif, a concédé 5 penaltys en championnat : un nouveau record. Le Brésilien est un bon joueur dans un certain contexte, mais ne doit jamais être le taulier alors qu’il est un facteur X, un pompier pyromane, une arme à double tranchant.

Leno et Aubameyang n’ont pas démérité mais ils étaient trop seuls. Xhaka a souffert de sa relation avec les fans, Lacazette a souvent été mal voire pas utilisé, Torreira a disparu sans qu’on ne sache pourquoi, Pépé n’a pas encore trouvé sa place, et surtout, Özil est devenu un boulet pour la masse salariale. L’Allemand, peu voire pas utilisé, a encore des bribes de magie, mais il ne les distille pas dans la durée. Mustafi, Sokratis et Kolasinac ne sont pas si mauvais, mais pas au niveau pour être cadres d’une équipe de haut de tableau. Certains talents se voient sans doute trop beaux qu’ils ne le sont réellement (Guendouzi, Ceballos), tandis que la jeunesse prometteuse (Saka et Martinelli notamment) a besoin d’être mieux accompagnée pour fleurir. La qualité de l’effectif, mal construit mais globalement intéressant, vaut bien mieux que ces 56 points et cette 8e place…

L’équipe-type

Alisson – Alexander-Arnold, van Dijk, Söyüncü, Robertson – Henderson, De Bruyne, Fernandes – Sterling, Ings, Vardy

Représenté par Söyüncü et l’increvable Vardy, meilleur buteur du Royaume, Leicester aurait pu compter un troisième élément avec Maddison s’il n’avait pas connu des blessures, et si son équipe n’avait pas dégringolé en fin de saison. Liverpool aurait pu compter d’autres joueurs (Mané notamment), mais avec 5 joueurs, c’est déjà pas mal. En attaque, les belles saisons de Martial, Rashford, Kane, Pulisic, Mahrez et Aubameyang ne suffisent pas face à la concurrence. Traoré, s’il avait maintenu son hallucinant niveau de jeu de l’hiver, aurait été désigné sans problème, pour récompenser la belle saison des Wolves. Grealish n’a pas démérité, mais reste en-dessous des joueurs cités. Malgré une belle progression, Kovacic reste en-dessous de ses concurrents.

Globalement, dans un championnat autant dominé par une seule équipe, difficile d’être original dans la composition de l’équipe-type de l’année.

 

Comment suivre la « league » anglaise ?

La saison prochaine, vous avez très envie de suivre la première league, mais vous êtes un peu perdu avec les droits de diffusion. Nous nous proposons de faire le point sur le sujet :

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