AvideceWopyBalab

Nul doute que sans lui, personne ne parlerait aujourd’hui de Swindon Town. Il y aurait bien Glenn Hoddle et Denis Wise pour raconter leurs expériences, l’un comme joueur en fin de carrière, l’autre comme entraîneur débutant, mais rien de comparable avec la médiatisation autour de Paolo Di Canio, coach de l’équipe depuis le début de saison à la surprise générale.

C’est que ce club de League Two (D4) n’avait pas grand-chose pour séduire Di Canio, retraité depuis trois années et une dernière expérience mitigée à la Cisco Roma, troisième club de la capitale italienne. Oui mais voilà, l’ancienne star de la Lazio ne fait rien comme les autres et a pris la décision de rejoindre l’Angleterre et les divisions inférieures pour faire ses gammes d’entraîneur.

Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point la presse anglaise et les supporters ont peu parlé de la face noire de Di Canio, de celui capable de faire un salut romain sous la tribune d’adversaires et d’un joueur agressif, préférant se souvenir de ce geste de fair play qui avait à l’époque marqué les esprits (en 2000). Certes, le sponsor majeur du club s’est retiré du club, en signe de protestation, mais les supporters ont vite apprécié l’homme malgré des débuts difficiles.

On ne donnait pas cher de la peau de Di Canio avec les six défaites lors des huit premiers matchs officiels. Mais il a su redresser la barre avec son staff italien (adjoint, entraîneur des gardiens, préparateur physique) et un mercato conséquent, et là encore, avec de nombreux italiens venus des divisions inférieures (Série B, Lega Pro). Il a fallu des semaines à Di Canio pour imposer sa griffe sur le jeu de l’équipe de cette ville située à 130kms à l’Ouest de Londres. Les dirigeants lui ont accordé le temps nécessaire et ne le regrettent absolument pas aujourd’hui puisque l’équipe est en tête de la League Two. Swindon n’a plus perdu en championnat depuis le 26 décembre et un lendemain de Noël peu festif à Torquay.

L’entraîneur Di Canio fait partie de la nouvelle vague italienne. Il prône un jeu offensif avec des joueurs de caractère, prêts à tout donner pour atteindre les objectifs fixés. Di Canio aime les joueurs de tempérament – il était l’un de ceux là – car ils ne baissent pas les bras et se battent jusqu’au bout. Et quand ce n’est pas le cas, même après une victoire, l’entraîneur Italien fait part de son mécontentement. Après la victoire 2-0 samedi face à Accrington, les joueurs ont pris une soufflante de sa part. En cause ? Une deuxième mi-temps jouée sur un rythme de sénateurs après deux buts inscrits dans la première demi-heure. Di Canio est exigeant et comme il le dit lui-même « je suis toujours prêt à applaudir mon équipe si elle a proposé du beau football mais qu’elle a perdu ».

L’entraîneur séduit tout le monde, ses joueurs, ses dirigeants, la presse et les supporters. L’homme en lui-même, un peu moins, puisque ses idées politiques extrémistes ne sont pas du goût de tous. Mais sa personnalité sur le banc et sa passion plaisent. Une personnalité le poussant parfois à en venir aux mains avec ses joueurs ou à faire un sprint « à la Mourinho » après un but de son équipe. Un personnage définitivement complexe et difficile à cerner…

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