En regardant le match entre Tottenham et Manchester United, je me suis posé une question. D’où vient cette fascination autour de la Premier League anglaise ? Depuis quelques années, les joueurs semblent considérer l’Angleterre comme la destination idéale pour exercer leur fabuleux métier. Tentatives d’explications.
Parce qu’on ne calcule pas autant qu’ailleurs
En France et en Italie plus qu’ailleurs, on aime calculer. Enfermés dans la spirale de l’obligation de résultats, certains entraineurs préfèrent préserver un point plutôt que d’essayer d’en décrocher trois. Le proverbe « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » reflète parfaitement la philosophie de la majorité des équipes de Ligue 1 ou de Série A. En Premier League, on est plus dans le quitte ou double. Les joueurs peuvent s’exprimer sans arrière-pensée et aiment ça. Un mec comme Gareth Bale, dont le jeu explosif va toujours de l’avant, aurait du mal à s’exprimer avec des consignes frileuses.
Parce que les supporters sont plus compréhensifs
Les joueurs sont les premiers à le dire : les supporters anglais font preuve de compréhension. Ils sont respectueux et pardonnent tout si tu ne triches pas et mouille le maillot. Or, dans bien d’autres pays, on a vu des joueurs se dépouiller sans réussir à faire gagner leur équipe, et n’avoir pour récompense que sifflets et injures. Une situation inconcevable au pays où le football a été créé. Les fans savent que les joueurs sont des hommes et n’exigent qu’une obligation de moyens, et non de résultats.
Parce que l’engagement est franc
On dit souvent que l’engagement en Premier League surprend les novices, qui s’attendent à ce que l’arbitre siffle. Ce combat physique permanent est un bonheur pour les joueurs dans la mesure où il se fait dans le respect de l’adversaire. Certes, on se met des coups, mais dans l’esprit du jeu et sans vice. De ce fait, on dénonce les spécialistes du plongeon. Didier Drogba ou Cristiano Ronaldo en avaient fait les frais à leurs débuts.
Parce que l’argent se trouve désormais en Angleterre
Quoi de plus normal que d’avoir de l’argent quand même son championnat est labellisé par la Barclays, banque numéro 1 au Royaume-Uni. Les clubs anglais ont les moyens de se faire plaisir, bien plus que leurs homologues. Chelsea avec Roman Abramovitch, et Manchester City avec ses pétrodollars, peuvent dégainer leur chéquier pour se payer des pépites des autres championnats. Le salaire moyen en Premier League est bien supérieur à celui en Ligue 1.
Parce que la presse française aime la Premier League
En répétant continuellement que la Premier League est le meilleur championnat du monde, ça finit par rentrer. Un engagement franc, de fervents supporters, des salaires confortables, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais entre les attentats non sifflés (et pas seulement ceux de Nigel De Jong), l’omniprésence des tabloïds ou le cadre de vie peu glamour de certaines villes, certains joueurs peuvent vite déchanter. L’Angleterre, c’est cool quand on joue à Anfield Road ou Old Trafford, mais c’est beaucoup moins marrant quand on est joueur de Bolton ou Blackburn…
