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Il devait venir au stade en train et regarder le match dans le parcage avec les fans. Pourtant, c’est sur le bord du terrain que Pete Wild, 33 ans, a vécu et surtout dirigé l’exploit de Oldham, son club de toujours, contre Fulham.

On dit que les Coupes nationales sont de véritables contes de fée. Surtout pour les petites équipes. Avant d’affronter un « gros » du championnat, c’est tout un club, une ville, des supporters qui vibrent pour tenter de réaliser l’exploit. La Coupe, c’est son lot d’histoires et d’anecdotes. Ce week-end de FA Cup n’a pas échappé à la tradition. Et un homme a vu son destin basculer. Cette histoire, c’est celle de Pete Wild, 33 ans, devenu manager du club de son coeur et bourreau de Fulham au 3è tour de la Cup, ce week-end.

« Les trains démarrent souvent au moment où on s’y attend le moins. »

Citer Grand Corps Malade prend tout son sens dans l’histoire de Pete Wild. Alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Craven Cottage en train pour supporter son club de toujours, Pete Wild a dû changer ses plans, la faute à un cadeau de Noël inattendu.

Le 27 décembre, les Latics se séparent de leur entraîneur, Frankie Bunn après un cinglant 6-0 reçu à Carlisle. Dans la foulée, le club décide de nominer Pete Wild, entraîneur de l’académie. pour une mission redressement express. Résultats probants dans la foulée puisque Oldham enchaîne deux victoires contre Port Vale et Notts County. Cette mini-série a permis au club de revenir à 5 points des play-offs de League Two (équivalent de notre N2 français).

De supporter à manager, le fabuleux destin de Pete Wild, héros d'Oldham

Pete Wild, du parcage au banc.

Le calendrier déjà bien rempli des Latics a également un créneau FA Cup plutôt alléchant que Pete Wild avait noté dans son calendrier bien avant son intérim.

« C’est Oldham en FA Cup, à Fulham ! Je ne suis jamais allé à Fulham et cinq de mes copains y allaient, alors ça allait être une bonne journée. J’ai un rôle quelque peu différent aujourd’hui. »

Oldham, la Cup comme nouveau tremplin

Jusqu’au milieu des années 1990, le Oldham Athletic était un club qui comptait dans l’élite du football anglais. Ces quelques parcours en FA Cup avec notamment deux demie-finales dont une perdue contre les Red Devils en 1994 l’illustrent. Toutefois, les Latics ont progressivement plongé vers les bas-fonds du football professionnel britannique. Ce 3è tour à Craven Cottage est donc l’occasion rêvée de renouer avec une part de ce passé doré.

De supporter à manager, le fabuleux destin de Pete Wild, héros d'Oldham

MU-Oldham, ’94. Copyright Bob Thomas/Getty Images.

Aujourd’hui, c’est Pete Wild qui est aux manettes du club de la banlieue de Manchester pour tenter de réaliser l’exploit. Avant le match, l’enfant du club ne semblait toujours pas réaliser ce qui lui arrivait.

« Au cours de ces 10 derniers jours, les choses ont radicalement changé pour moi. Mon premier match de Oldham, c’était il y a 28 ans, le jour du Nouvel An. Aujourd’hui, j’en suis le manager. »

Le match avec le Fulham de Claudio Ranieri s’annonçait déséquilibré. Pourtant, ce sont bien les Latics de Wild qui repartiront avec la qualification. Après avoir été menés au score, Oldham arrachera la victoire avec des buts de Sam Surridge et Callum Lang. Inespéré.

« Pendant le temps additionnel, j’ai regardé chaque seconde sur ma montre. (…) Dans une ville qui est éclipsée par les grands clubs (ndlr. les deux Manchester ou les deux clubs de Liverpool par exemple), c’est super de donner quelque chose en retour. »

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Pete Wild, plus qu’un simple intérimaire ?

Si l’histoire est belle, Pete Wild est bien conscient que le rêve ne sera pas éternel.

« Le conte de fée va se terminer à un moment donné et vous devez être préparé à l’affronter. J’ai une famille dont je dois m’occuper et un prêt immobilier à rembourser. Peut-être qu’il y aura une conversation avec le président, mais je vais attendre ce qu’on va me dire. Les joueurs ont gagné le droit d’être au quatrième tour. Que je sois là ou pas, c’est au club d’en décider ».

Un quatrième tour où Pete Wild espérait secrètement retrouver Manchester United pour laver l’affront. En vain. Les Latics seront opposés aux Doncaster Rovers — club de League One. Retrouvera-t-on ce bon vieux Pete sur le banc ? En attendant, le rêve continue. Pour Oldham comme pour Wild.