Il est sûrement le meilleur entraîneur quâai vu lâAngleterre, son visage, rouge comme une pivoine, nâa rien à envier aux plus Bretons des Bretons, il maîtrise les arrêts de jeu et le mâchage comme personne, il a la gueule dâun personnage du jeu de société Qui est-ce, qui est-ce ?
Ferguson, câest dâabord un Ecossais, et ça, les Anglais ne le rappellent pas assez. Mais câest aussi un homme qui aime les contractions. Son nom complet est digne des plus grandes stars brésiliennes. En vérité, « Alex Ferguson » est lâabréviation dâAlexander Chapman Ferguson.
En plus de raccourcir les noms, lâentraîneur est aussi connu pour rallonger les matchs. Homme dâinfluence, on lui prête à ce sujet le « Fergie time », synonyme en fait dâarrêts de jeu qui tournent bien trop souvent en faveur de Manchester United. A cause des médias qui font un foin de cette période cruciale, les adversaires reculent et jouent les froussards lors des derniers instants. On y a encore eu droit lors de la dernière journée. Face à Newcastle, les Mancuniens nâavaient jamais mené au score pendant le match et lâont finalement emporté dans les toutes dernières minutes grâce à un but de Chicharito.
Ferguson joueur nâavait rien de flamboyant. Une carrière en dents de scie mais surtout en Ecosse comme attaquant lui vaudra de fréquenter six clubs différents. En fait, la plupart des grands entraîneurs nâétaient pas de grands joueurs. Il la prouvé avec Domenech, Zidane le prouvera bientôt.
En tant quâentraîneur, lâhomme a eu la possibilité un jour de prendre les rennes du Celtic. Mais un fan des Rangers nâest pas en droit de répondre à telle offre. Il a donc entraîné successivement les clubs écossais dâEast Stirlinghshire, St Mirren et Aberdeen. Câest dâailleurs ce dernier quâil propulse sur le toit de lâEurope en 1983. Après avoir rejeté des invitations des Spurs et dâArsenal, Ferguson accepte de prendre en main lâéquipe de Manchester United, un club en méforme et au palmarès bien terne comparé à celui de lâincontestable et incontesté Liverpool, son rival.
Des débuts délicats comme quasiment dans chaque club où il est passé mais il tient la barre et progresse de mois en mois. Câest seulement quatre années plus tard quâil glane son premier titre avec Manchester. Et depuis cette année là (1990), câest le succès : 12 fois champion dâAngleterre, 2 Ligues des Champions et nombre de trophées mineurs.
A bientôt 71 ans (il fête son anniversaire le 31 décembre), Sir Alex est tout de même plus proche de la fin que du début. Il prépare sa succession et ne veut certainement pas mettre nâimporte qui sur le trône des Red Devils. Qui que ce sera, il est quasiment impossible que le club poursuive l'excellente forme de ces vingt dernières années. eric cantona et jose mourinho sont très souvent cités. Le premier aurait déjà la faveur des nombreux supporters, le second justifie dâune force : son CV. Mais le Portugais, en délicatesse avec le Real Madrid, pourrait très bien tout faire capoter si les résultats ne suivent pas. La décision de Ferguson se fait attendre depuis quelques années déjà . Mais le bougre fait des années supâ et semble vouloir cotiser davantage pour sa retraite. Réponse l'an prochain ? Ou peut-être jamais…