AvideceWopyBalab

Quand on parle de l’Ecosse, on a plusieurs choses en tête : le kilt, la cornemuse, le whisky, Sir Alex Ferguson, le Old Firm, et… le mauvais temps. La météo est difficile dans ce pays au nord de l’Angleterre, particulièrement l’hiver. Ce n’est pas une nouveauté, mais cela a incité les clubs à évoquer l’idée de jouer l’été. Un changement pertinent ?

« Seriez-vous favorable à l’idée de jouer l’été ? Quels seraient vos arguments pour un changement de date ou pour un statu quo ? » Tels ont été les 2 questions posées par la BBC aux 42 clubs écossais qui évoluent dans les divisions supérieures du pays. 27 ont répondu vouloir étudier une telle réforme. Le poids de ce cortège est d’autant plus fort que 9 des 12 clubs de l’élite en font partie, puis 10 puisque Motherwell a finalement changé d’avis. Le reste des clubs se partagent entre ceux qui ne se prononcent pas (7) et ceux qui y sont défavorables (8), chiffre qui se base sur l’étude première, avant le revirement de Motherwell.

Le constat est implacable

Les acteurs majeurs du football écossais sont prêts à considérer un bouleversement de leurs habitudes, avec notamment une première suggestion, à savoir un championnat se déroulant de mars à novembre, contre août à mai actuellement.

L’Association des supporters du football écossais (Scottish Football Supporters Association) est une organisation à but non-lucratif de plus de 37 000 fans, regroupés sans tenir compte des clivages entre clubs rivaux, afin de promouvoir le football du pays. La SFSA se montre également favorable à un tel changement, arguant qu’il serait impossible de remplir les stades lors des mois les plus rugueux de l’hiver. Les avantages annoncés sont les suivants : l’économie en électricité pour cause d’éclairage, des conditions plus propices pour les supporters, et une meilleure valorisation des droits TV.

S’il ne s’est pas ouvertement déclaré défavorable à un changement, le président de la Ligue Neil Doncaster a averti que toute réforme devrait être minutieusement étudiée, puisque plusieurs facteurs doivent être pris en compte. La première est le calendrier imposée par la FIFA et l’UEFA, qui imposent les fameuses trêves internationales, rendant indisponibles plusieurs dates. Peut-on jouer lors d’une Coupe du monde ou d’un Euro ? La seconde est le nombre de matches à jouer dans ce laps de temps, réduit d’un mois et demi par rapport à la période actuelle.

Voici les principaux arguments des clubs favorables à la réforme :

  • Une meilleure valorisation des revenues liées aux médias, au sponsorship et en publicité, grâce à un glissement vers une période où le monde du sport est moins actif, et où la rareté peut faire monter la valeur du foot écossais (Hamilton)
  • Une meilleure préparation des clubs pour la scène européenne, avec plus plus de 20 matchs disputés avant les éliminatoires des coupes d’Europe (Dundee United)
  • Une meilleure météo, des terrains en meilleur état, et la possibilité d’éviter la concurrence de la Premier League lorsque celle-ci est inactive (Kilmarnock)
  • Eviter les frais d’entretien des terrains qui abiment la surface sur le long terme, se soustraire de la période de janvier plus difficile financièrement pour les fans, et une période de récupération plus longue pour les joueurs (St Mirren)

Evidemment, les clubs défavorables ont également leurs arguments :

  • L’impact financier pour les clubs ne sera pas significatif voire inexistant, et le problème des terrains ne concerne pas les équipes qui ont opté pour le synthétique (Queen of the South)
  • Sans les vacances d’été, quand est-ce que les joueurs pourront partir en famille ? (Forfar Athletic)
  • Les fans répondront-ils présents l’été, lorsqu’ils seront en vacances ou que d’autres sports feront l’actualité ?
De toute évidence, la question ne manque pas de diviser. L’adoption de la réforme, et son application, sont loin d’être de mises pour le moment. Néanmoins, le débat qui secoue le football écossais pourrait nous interpeller bien plus vite que prévu. On a déjà vu des réformes concernant des acteurs mineurs du football européen bouleverser le Vieux Continent, comme Bosman par exemple. En adoptant un calendrier débutant en mars et terminant en novembre, on libère l’hiver. Ce qui pourrait être parfait pour jouer la Coupe du monde à ce moment-là, si jamais les conditions climatiques du pays hôte étaient plus adaptées à la pratique du football à cette période… #Qatar2022

Leave a Reply