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Gagner 5 titres de champion n’a rien d’original dans le football moderne, mais les gagner avec un entraîneur aveugle sur le banc frise l’exploit. C’est la belle histoire qui nous vient du Brésil.

Flavio Aurelio Silva est à l’origine de la création du club de la Juventude (à ne pas confondre avec le vainqueur de la Coupe nationale du Brésil), un petit club d’un quartier difficile de Fortaleza, en 1985. Flavio joue milieu défensif pendant 4 ans dans les équipes du club, mais perd la vue à 20 ans lors d’un contact un peu rugueux. Un an plus tard, l’autre oeil lui fait aussi défaut, l’obligeant à troquer ses crampons contre une canne blanche.

Il voit mieux le football que n’importe quel autre entraîneur.
Deone Lopes, attaquant de la Juventude

Au lieu de se morfondre sur sa situation, Flavio a pris les devants en continuant à aider ‘son’ club, d’abord en tant qu’intendant, puis en tant qu’entraîneur quand la place se libère en 2005.

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Je suis fier d’être le fondateur, le joueur et désormais, même aveugle, le big boss.
Flavio Aurelio Silva

A 46 ans, celui que ses joueurs surnomment « Little Blind Man » (« Petit Homme Aveugle« , ndlr) enchaine les succès, utilisant son ouïe pour comprendre le jeu, à défaut de le voir. Pendant les matchs, il se tient debout dans le camp de son équipe, à l’écoute des mouvements du ballon et des joueurs. Il prend aussi en compte les remarques de ses joueurs et du public, parfois. Celui-ci est le premier à se déplacer pour venir encourager cette belle histoire : « Nous venons voir les matchs pour lui. On est fans ! » dit Francisco Moreira, un habitant. Tout Fortaleza est reconnaissant envers cet homme qui prend, seul, 3 bus pour se rendre jusqu’au terrain d’entrainement situé à plus d’une heure de chez lui.

Je n’ai pas d’assistant, mais tout le monde m’aide.
Flavio Aurelio Silva

Depuis, tout le monde veut rencontrer le seul entraîneur aveugle à officier dans le (grand) pays du football. Le président de la Fédération brésilienne l’a invité, et un homme d’affaires a financé un nouveau jeu de maillots pour son équipe. Ce genre de reconnaissance ne risque pas de changer l’homme, attaché à son club. « Je ne quitterai la Juventude qu’une fois mort » a-t-il prévenu. Entre temps, il pourra encore gagner quelques titres.

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