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River Plate is back ! Après des années difficiles marquées notamment par une descente historique en « B », des problèmes à la base de la pyramide (Trezeguet/Cavenaghi, Ramon Diaz…) et à son sommet (Passarella), la Banda Roja est en train de marcher sur le dernier championnat court argentin !

Le 6 Octobre 2013, River perd à domicile le Superclásico contre Boca et va dès lors lâcher prise dans le Torneo Inicial 2013. Le public réclame Trezeguet, poussé vers Newells, alors que la nouvelle recrue Téo Gutiérez peine à satisfaire les exigeants hinchas millionarios. Ramon Diaz, entraîneur le plus titré de l’histoire de ce club pourtant sur titré, est contesté et son comeback semble avoir été une bien triste idée. Des élections présidentielles sont en ligne de mire et les attaques se multiplient également envers Passarella, ex, joueur et coach de l’institution alors président. Un bon gros bordel à l’argentine !

Le retour de Cavenaghi en janvier 2014 (que Trezeguet avait fait partir, vous suivez ?) va ceci dit redonner du liant au jeu et à l’effectif de Ramon Diaz. Puis ce qui est bien, c’est qu’on recommence alors un nouveau championnat.* L’équipe n’est pas brillante mais solide, elle parvient à se maintenir en haut de tableau avec des victoires parfois tirées par les cheveux. Elle emmagasine de la confiance avant qu’une victoire miraculeuse arrachée face au Racing début mai (le gardien remplaçant arrête un péno dans les arrêts de jeu) la lance définitivement sur l’autoroute du succès. Le Torneo Final 2014 est pour eux ! Un titre vécu comme une véritable délivrance ! River vuelve a ser River !

Six ans que les gallinas n’avaient été sur le toit de l’Argentine. Une éternité ! Pourtant dès l’obtention du titre, Ramon Diaz annonce son départ. Le très bon milieu de terrain carbonero est vendu en Italie, le meneur de jeu Lanzini est envoyé vers le Qatar et même le grand espoir Villalva part au Mexique. Enzo Fransescoli, directeur sportif du club, explique que « River ne peut pas être le Real sur le marché des transferts » quand son nouveau président D’Onofrio solde presque le défenseur Balanta pour essayer d’obtenir d’urgentes liquidités.  C’est dans ce contexte que débarque Marcelo Gallardo!

Gallardo, le Bielsa soft ?

On vous racontait ici l’importance de l’histoire des clubs dans le football argentin. C’est dans cet optique tout d’abord qu’il est considéré comme un bon coup pour la nouvelle équipe dirigeante de River. Si El Muñeco n’est qu’une idolo « mineure » au club c’est seulement par la faute des  monuments présents à ses cotés.

Marcelo Gallardo : River Plate a son Loco 2.0

Gallardo, c’est tout de même le souvenir pour les hinchas du débutant qui aide à la conquête de la Libertadores en 96, de passes de velours d’un international mature et enfin de la technicité et de l’amour du maillot de la star en fin de carrière. Si le génialissime Ortega n’avait pas sévit dans le même temps, personne n’aurait été en mesure de lui faire de l’ombre dans le cœur des fans. Son nom seul permit de dissiper la possible gronde suite au départ du coach champion.

Mais plus qu’un nom, l’ex-monégasque est aussi un vrai bon technicien. Avec des principes de jeu qu’il instaure immédiatement, quitte à remettre en cause ce qui vient de conduire au titre la Banda Roja. L’une de ses premières demandes est un pressing haut, asphyxiant et exigeant. Ca vous rappelle quelqu’un ? Bielsa, bien sûr.

Je m’inspire de plusieurs entraîneurs que j’ai pu avoir et essaye de leur piquer quelques trucs. Les plus marquants pour moi furent Bielsa et Sabella.
Marcelo Gallardo

Comme El Loco en France, El Muñeco impressionne en Argentine, à l’image de sa dernière victoire à domicile 4 à 1 face au pourtant très en forme Independiente.

Feu d’artifice offensif, joueurs en confiance et public conquis. 8 matches, 6 victoires, 2 nuls, 20 buts marqués et 4 encaissés.

La grande crainte reste l’effectif squelettique du club le plus titré du pays. Combien de temps les joueurs vont-ils pouvoir tenir à cette cadence ? La grave blessure du très prometteur milieu défensif Kranevitter ne laisse d’ailleurs rien augurer de bon. Ponzio qui l’a remplacé poste pour poste en match en retard à Sarandi n’a pu protéger efficacement sa défense centrale qui a montré des signes de fébrilité. Résultat final : 1/1. L’ironie du sort c’est qu’un autre Loco, Martin Palermo (coach de l’Arsenal de Sarandi), se soit décidé à le contrarier.

Téo Gutiérez, le Gignac de River

Téo est un bon joueur, qui a coûté un certain prix, mais dont on attendait plus dans un premier temps. Il passa six premiers mois difficiles lors desquels il marqua peu et cristallisa les critiques contre l’attaque stérile du club de Nunez. Un second semestre plus acceptable où il contribua à l’obtention du titre grâce à quelques pions. Puis la transformation à l’arrivée du nouveau coach ! Ses stats ? 7 buts en 27 matches l’an dernier. 7 en 7 partidos cette année !

S’il est impliqué dans le but marqué par la nouvelle Máquina en milieu de semaine, il n’aura par contre pas réussi à trouver lui même le chemin des filets. Qu’importe, son nom s’est déjà inscrit dans la grande histoire du club lorsqu’il égala il y a quelques semaines le nombre de matches consécutifs où il trouva systématiquement le chemin des filets. Huit au total. Record qu’il partage désormais avec Beto Alonso (1978) et Javier Saviola (1999) !

Parfois un peu brouillon, il a épuré son jeu et se concentre uniquement sur son rôle de goleador. Chose plus facile à faire lorsque vous évoluez dans cette équipe et que tant de ballons vous arrivent dans la surface. La grave blessure de Cavenaghi lui a aussi octroyé le statut de star n°1 de l’équipe. Un statut qu’il assume sans problème. Une aubaine pour des joueurs qui grandissent dans son ombre à l’image de Mora ou Pisculichi. Bref, si River veut aller au bout, il devra compter sur son Colombien !

Marcelo Gallardo : River Plate a son Loco 2.0

Les semaines à venir apporteront sans doute de grandes éclaircies sur cette équipe. Dès ce week end, les millionarios se déplaceront à Lanus, actuel second avant de recevoir l’ennemi juré, Boca pour le Superclásico, puis de terminer cet incroyable marathon en allant à Newell’s. A la fin du match au Parque Marcelo Bielsa, on saura alors définitivement si Gallardo après s’être inscrit glorieusement en tant que joueur dans l’histoire de River, est en train de le faire en tant qu’entraîneur.

*Les argentins divisaient leurs saisons en deux parties, un premier championnat d’août à décembre, le Torneo Apertura ou Inicial et un second de février à juin, le Torneo Clausura ou Final. Ce système est en train de pousser ces derniers cris puisqu’une réforme est engagée afin de n’avoir qu’un seul championnat calé sur l’année calendaire avec.. 30 équipes ! 

Photos : AFP PHOTO/Pablo PORCIUNCULA