AvideceWopyBalab

On pouvait parfois se demander ce que serait un championnat d'Espagne avec le FC Barcelone sans le Real Madrid, ou vice-versa. On l'a vu cette année. Et cela n'était marrant pour personne, y compris pour les Catalans, pour qui ce titre a forcément moins de saveur qu'avant.

Où est passé le Real Madrid ?

Même si l'Atlético Madrid a réussi à semer le trouble une fois, personne n'est dupe : depuis 2005, le titre ira soit au Real Madrid, soit au FC Barcelone, avec un dauphin à 90 points environ, qui aurait été champion presque partout ailleurs. Pas de combat cette fois-ci, puisque le Real, peut-être un peu usé, n'a pas tenu la cadence. Ainsi, on dévaloriserait presque ce beau titre du Barça, et la performance de ses joueurs. Dommage, car une Liga sans lutte entre les 2 mastodontes est nettement moins drôle à suivre.

Heureusement qu'il n'y a pas qu'eux dans la vie, et que si certains pensent qu'il n'y a que le résultat qui compte, d'autres apprécient le jeu. Cela permet de voir de jolies équipes, comme ce FC Valence qui a profité des bonnes affaires du mercato (Kondogbia et Guedes en tête) pour s'éclater, avec des joueurs comme Soler, Zaza ou qui ont également pris du plaisir. Pour les nostalgiques, on a eu également droit à un joli Bétis Séville, et toujours avec , même s'il n'a plus ses jambes de feu. Si certaines équipes qu'on pensait capables de mieux ont déçu, comme Séville, la Real Sociedad ou l'Athletic Bilbao, la Liga nous réserve chaque année des surprises, avec des formations agréables à voir, comme Getafe ou Gérone. Quitte à ne pas jouer le titre, autant s'amuser en jouant tout court.

Parmi les relégués, on retrouve des équipes assez emblématiques comme La Corogne, qui s'est séparé de Seedorf dans la foulée. Las Palmas, équipe agréable à voir jouer, n'a pas développé grand-chose cette saison, entre le départ de Boateng et un Jonathan Viera qui semblait plus préoccupé à signer ailleurs qu'à aider son équipe. Malaga, bon dernier, manquera également à l'appel la saison prochaine.

Le meilleur joueur : Messi vient d’un autre monde

Ces dernières années, si le Real Madrid a bien pris un abonnement en Ligue des champions, ce n'est pas le cas en Liga, où le FC Barcelone a remporté 9 des 14 dernières éditions. C'est un taux de réussite incroyable, dans un championnat qui accueille également des équipes comme le Real Madrid, l'Atlético ou Séville, pour ne citer que ceux qui ont des résultats en Europe. Un joueur en est le principal artisan : Lionel Messi, devenu meilleur buteur et meilleur passeur de l'histoire du championnat espagnol, et qui a encore atteint de nouveaux sommets cette saison. Plus décisif que jamais, puisqu'il finit meilleur buteur et meilleur passeur décisif de l'exercice, l'Argentin a surtout pris une nouvelle dimension (encore), puisqu'il est de plus en plus souvent en position de meneur de jeu, et plus nécessairement à droite comme cela a été le cas par le passé. Son importance au sein du Barça n'a jamais été aussi grande, sa capacité à cacher les méformes de ses coéquipiers non plus. Si on a tendance à ne juger les joueurs que sur le spectre de l'imposante Ligue des champions, prenons bien tous conscience que ce que réalise Messi en Liga est tout simplement inédit, il repousse les limites de ce qu'on a connu jusque-là.

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La recrue de l’année : Stuani, la bonne pioche de Gérone

Ce n'est pas un rookie, puisqu'il avait déjà joué en Liga, avec Levante, le Racing Santander, et l'Espanyol. Après un interlude anglais à Middlesbrough sous les ordres de Karanka, l'ancien joueur du Real Madrid, Stuani retrouvait l'Espagne en signant chez le promu Gérone. Et il a tout explosé sur sa route. Alors qu'il n'avait jamais inscrit plus de 13 buts en championnat sur une saison en Liga, il en totalise 21 cette saison. Le Roumain a bien été aidé par un environnement particulièrement favorable. En effet, Gérone, club satellite de Manchester City, a la particularité d'être un promu qui souhaite s'en sortir via un jeu offensif. Si cette stratégie peut ne pas marcher, comme avec le Rayo Vallecano de Jemez il y a quelques saisons, cela fonctionne à Gérone qui termine 10e de Liga. Avec un buteur aussi fort, notamment dans les airs puisqu'il termine avec une dizaine de buts de la tête, le petit club catalan dispose du tueur qui concrétise leurs bonnes intentions de jeu.

Le joueur qui a le plus progressé : Rodrigo, un homme tout 9

Avec 16 buts au compteur, Rodrigo a réalisé sa meilleure saison sur le plan comptable. Surtout, le numéro 19 a gagné sa place dans le groupe de l'Espagne, là où Morata n'y figure pas. Il faut dire que l'attaquant de Valence a crevé l'écran, bien accompagné par une équipe qui va de l'avant et des joueurs qui ont profité de cet environnement pour briller plus qu'à l'accoutumé. Solide physiquement, il n'est pas aussi puissant que Diego Costa. Sûr techniquement, il n'a pas non plus la fantaisie d'Asensio ou . Mais là où Rodrigo est particulièrement intéressant, c'est qu'il améliore le jeu de l'équipe en se déplaçant partout sur le front de l'attaque, jouant simple et juste. Le gaucher, qui n'a jamais déçu en sélection, pourrait ne pas reproduire ces performances ailleurs, à l'instar d'Andre Gomes ou . Cela n'enlève rien à sa production de la saison, particulièrement aboutie.

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L’espoir : Arrizabalaga a déjà tout d’un grand

Certains affirment qu'il est plus facile pour un gardien de briller quand il est beaucoup sollicité que lorsqu'il n'a qu'une ou deux interventions par match. Seul quelquun qui joue à ce poste pourrait le confirmer, mais si c'est vrai, Arrizabalaga a bien été servi cette saison. Le gardien de l'Athletic, qui a passé la saison à chercher son football, a été la seule satisfaction de Bilbao. Excellent lors de plusieurs sommets cette saison, notamment contre le Real Madrid et l'Atlético, Kepa est excellent sur sa ligne, et sort rapidement dans les pieds. Parfois trop confiant, comme lorsqu'il encaisse un but idiot face à Alavés, il est aussi capable d'être imbattable, comme face à Malaga où il a réalisé sa meilleure prestation de la saison. Alors que tout le monde l'annonce au Real, lui a déjà pris place dans la liste des 23 pour la prochaine Coupe du monde.

Le coup de cœur : Ronaldo ne meurt jamais

On aurait pu citer le duo -Gomez qui a fait sauter la banque avec le Celta Vigo, mais ils ont profité d'un jeu déséquilibré vers l'avant, et n'ont surtout pas porté très haut leur formation. Cette saison, notre coup de cœur s'adresse à un joueur qui a réussi à nous surprendre, à savoir Ronaldo. Non pas que son total de 26 buts, qui en fait le second meilleur artificier de la Liga, soit étonnant. Mais parce que le Portugais affichait 4 unités à la fin de la phase aller, et que tout le monde l'imaginait fini. Certes, il marquait en Ligue des champions, mais sa fébrilité en championnat, si inhabituelle, nous faisait penser qu'à 33 ans, c'était peut-être le début du déclin. Mais le machine s'est remise en marche en 2018, en empilant doublé, triplé, de la tête, du pied gauche, du pied droit… Le monstre avait besoin de repos, et sa baisse de régime a probablement coûté le titre au Real Madrid, plus dépendant de son attaquant qu'on peut le penser. Cependant, ce retour tel le phénix force l'admiration, et nous permet d'admirer Ronaldo d'un autre angle : oui il est humain, comme le prouve cette méforme de 6 mois après des années au top. Mais oui, il a un énorme mental, peut-être le plus fort au monde à ce niveau.

Le flop : une saison compliquée pour le FC Séville

Le FC Séville a beau avoir réalisé une belle campagne en Ligue des champions, personne n'est dupe : la saison est ratée. Comme un symbole, le séduisant Bétis est devant en Liga. Pire : les Andalous ne comptent que 58 points, occupant une 7e place qui n'est pas représentative de la qualité de l'effectif. Plus ou moins en adéquation avec son niveau à domicile, le FC Séville affiche un faible bilan à l'extérieur. Si le talent individuel des joueurs a parfois sauvé les apparences, l'équipe a passé la saison à chercher son football, comme en témoigne cette série improbable de 7 matches sans victoire en Liga, ou ces changements sur le banc, où se sont succédé Berizzo, Montella et enfin Caparros. Dommage, car avec ces joueurs, il y avait vraiment moyen de beaucoup mieux faire. On attend la séance de rattrapage la saison prochaine.

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