AvideceWopyBalab

Il y a 40 ans, le SC Bastia se hissait en finale de la Coupe de l’UEFA au terme d’une épopée extraordinaire, mais finalement peu connue aujourd’hui.

Lors de la saison 1976-1977, le club corse, entraîné par Pierre Cahuzac, termine à la troisième place du championnat de D1 et gagne le droit de disputer la C3. Cette épopée marquera à jamais l’histoire du club corse, et même du football français. L’anniversaire de ce parcours historique mérite que l’on s’y penche plus en détails en revenant, tour après tour, sur cette ascension aussi inattendue que spectaculaire.

32e de finales : SC Bastia – Sporting Portugal : un gros morceau d’entrée

Dès les 32e de finales, c’est un solide adversaire qui se présente devant le Sporting Club de Bastia, à savoir le Sporting Clube de Portugal, qui a fini 2e du championnat portugais lors de la saison 1976-1977, et qui fait partie des potentiels vainqueurs de cette édition 1977-1978 de la C2. C’est sûrs de leur force que les joueurs du Sporting Portugal viennent défier le club corse sur le modeste terrain d’Armand Cesari ; mais devant son public, les Bastiais sont décidés à ne pas se laisser faire et à livrer une vraie opposition. Malgré les buts de Jordao (40e) et de Fraguito (58e) pour le club lisboète, le SC Bastia s’impose sur le score de 3-2, grâce à un triplé de François « Fanfan » Félix (52e, 76e et 84e). Les joueurs corses s’offrent une victoire de prestige, mais le match retour s’annonce tout de même compliqué pour Bastia, qui a encaissé deux buts à domicile.

Lors du match retour, au Stade José Alvalade, peu de gens croient à une qualification bastiaise, même parmi la centaine de supporters corses qui a fait le déplacement en terres portugaises. Pourtant, devant plus de 60 000 spectateurs, le SC Bastia tient tête au Sporting Portugal dans un match extrêmement serré, jusqu’à ce Fernandes ne libère les siens en ouvrant le score pour le club de la capitale portugaise à la 72e minute, assenant aux Bastiais un coup que beaucoup voient comme fatal. Au Portugal, où les matches se déroulent tard, les médias locaux ont coutume de faire leur une avant le coup de sifflet final, pour des soucis de bouclage. « Bastia tombe tête haute » envisagent ainsi de titrer la presse portugaise. Mais Johnny Rep à la 86e minute, puis Fanfan Félix à la 88e minute, font mentir les journalistes locaux et les obligent à tout recommencer. Le SC Bastia s’impose 2-1 au Stade José Alvalade, et offre son premier exploit au club corse sur la scène continentale. L’aventure continue.

32e de finales, SC Bastia – SC Portugal
Match aller : 14/09/1977, Stade Armand Cesari (Furiani), 6 000 spectateurs. Arbitre : M. Muro (Espagne). Score final : 3-2. Buts : F. Félix (52e, 76e et 84e) pour le SC Bastia ; Jordao (40e s.p.), Fraguito (58e) pour le SC Portugal.
Match retour : 29/09/1977, Stade José Alvalade (Lisbonne), 65 000 spectateurs. Arbitre : M. Dubach (Suisse). Score final : 1-2. Buts : Fernandes (72e) pour le SC Portugal ; J. Rep (86e), F. Félix (88e) pour le SC Bastia.

16e de finales : SC Bastia – Newcastle United : La promenade des Anglais ?

Le tirage au sort des 16e de finales place les Anglais de Newcastle United sur la route du SC Bastia, un autre adversaire de taille, d’autant plus que jamais un club français ne s’est encore imposé en terres anglaises dans l’histoire des compétitions européennes. Le match aller se déroule en Corse, Furiani se mobilise pour pousser ses héros vers un nouvel exploit. Mais la rencontre débute mal pour les Bastiais : dès la 8e minute, Cannell ouvre le score pour les Magpies, ramenant brusquement les insulaires sur la terre ferme. Ce but rapide des Britanniques laisse craindre une déroute bastiaise, mais il n’en est rien. Les joueurs du SC Bastia font preuve de caractère et multiplient les offensives pour revenir au score. Claude Papi inscrit le but égalisateur à la 59e minute, puis, à la 89e minute, marque le but qui assure la victoire in extremis aux hommes de Pierre Cahuzac. Furiani exulte, le SC Bastia enchaîne une troisième victoire consécutive en coupe d’Europe. L’avantage en but du match retour est faible, mais qu’importe : Bastia a gagné !

Pour le match retour, l’équipe bastiaise est décimée : Petrovic, Mariot, Desvignes, Franceschetti, Burkhard manquent à l’appel. Cette cascade de forfaits, ajoutée à la nette supériorité présupposée des Magpies et au caractère imprenable de leur antre de Saint James Park, fait planer la prévision d’une qualification assez tranquille pour Newcastle, à tel point qu’aucune chaîne de télévision française ne prend la peine de diffuser le match. Mais un match n’est jamais joué d’avance. Contre toute attente, c’est le SC Bastia qui prend l’avantage, par l’intermédiaire de Johnny Rep (10e minute), puis Jean-Marie De Zerbi double la mise pour le club corse à la 33e minute. Newcastle réagit en inscrivant un but par l’intermédiaire de Gowling à la 35e minute, mais Bastia éteint définitivement les espoirs de qualification des Magpies lorsque Johnny Rep réussit un doublé à la 67e minute. Le score n’évoluera plus, Bastia s’impose dans un Saint James Park absolument médusé, devenant ainsi le premier club français à triompher en terres anglaises. À leur retour à l’aéroport de Poretta, les Bastiais sont accueillis par plus de 2 000 supporters. Et Johnny Rep de déclarer : « Bastia peut envisager de gagner la coupe d’Europe ! ».

16e de finales : SC Bastia – Newcastle United
Match aller : 19/10/1977, Stade Armand Cesari (Furiani), 8 000 spectateurs, arbitre : M. Linemayr (Autriche). Score final : 2-1. Buts : C. Papi (51e, 89e) pour le SC Bastia ; Cannell (8e) pour Newcastle United.
Match retour : 02/11/1977, Saint James Park (Newcastle), 34 560 spectateurs, arbitre : M. Thieme (Norvège). Score final : 1-3. Buts : Gowling (35e) pour Newcastle United ; J. Rep (10e, 67e), J.-M. De Zerbi (33e) pour le SC Bastia.

8e de finales : SC Bastia – Torino FC : Prendre Il Toro par les cornes

Le tirage au sort continue à être défavorable pour le SC Bastia : en 8e de finales, c’est le Torino que doivent défier les Bastiais. Dans les années 1970, le Torino est acteur majeur du football italien. En 1976, ce club rival de la Juventus décroche même le titre de champion. Le Torino fait réellement figure de favori de cette compétition ; pour les Bastiais, le défi est de taille contre une équipe composée de plusieurs internationaux italiens, comme Eraldo Pecci, Renato Zaccarelli, Patrizio Sala, Paolo Pulici, Francesco Graziani, ou Claudio Sala. Le match aller se déroule à Furiani, comme depuis le début de la compétition. Et comme depuis le début de la compétition, les Bastiais concèdent l’ouverture du score à domicile, lorsque Paulo Pulici inscrit une superbe reprise de volée à la 22e minute de jeu. Mais depuis le début de la compétition, les Bastiais ont montré qu’ils avaient des ressources et des joueurs capables de renverser n’importe quelle situation. Ce match ne fait pas exception. Claude Papi égalise pour les siens à la 37e minute, avant que l’inévitable Johnny Rep ne donne la victoire aux Bastiais peu après l’heure de jeu, bien servi par Félix (63e minute). Bastia prend un léger avantage, et peu croire en ses chances avant d’aller défier le Torino dans son antre.

Lors du match retour, au Stadio Comunale de Turin, environ 15 000 supporters corses ont fait le déplacement pour encourager le Sporting vers un exploit retentissant. En effet, le Torino est invaincu à domicile depuis 2 ans. De surcroît, les Bastiais sont privés de Fanfan Félix, blessé au genou à cause d’un accident de voiture au soir du match aller. C’est Abdelkrim Merry, dit « Krimau », qui le remplace dans le onze de départ. Le match débute, la possession est turinoise, mais les Bastiais développent des contre-attaques dangereuses. Sur l’une de ces contre-attaques, et contre toute attente, Bastia ouvre le score : au terme d’une action collective parfaitement construite, Jean-François Larios mystifie le gardien turinois d’une superbe demi-volée et donne l’avantage aux siens à la 18e minute de jeu. 0-1, l’exploit est en marche ! Mais le Torino réagit vite, et bien. Graziani ne laisse pas le temps aux siens de douter en égalisant dès la 22e minute, puis réussit un doublé au retour des vestiaires en marquant à la 47e minute. 2-1 en faveur du Torino, l’égalité sur les deux matches est parfaite. Mais Bastia n’a pas dit son dernier mot. À peine quatre minute après le deuxième but du Torino, Krimau égalise, et oblige les joueurs du Torino à se ruer à l’attaque pour marquer les deux buts désormais nécessaires aux Italiens pour se qualifier. Bastia en profite pour placer des contre-offensives dont l’une d’elles, à la 65e minute, se révèle assassine : Krimau réussit lui aussi un doublé qu’il s’en va fêter devant la tribune bastiaise, à genoux devant la neige turinoise, les doigts gantés de rouge pointés vers le ciel, pour une image dont on sait déjà qu’elle restera dans les mémoires. Le score n’évoluera plus. Là où aucun club n’avait battu le Torino depuis deux ans, le SC Bastia effectue un tour d’honneur victorieux, et les bannières frappées de la tête de maure s’agitent avec ferveur. Bastia l’a fait.

8e de finales : SC Bastia – Torino FC
Match aller : 23/11/1977, Stade Armand Cesari (Furiani), 8 343 spectateurs, arbitre : M. Arbinger (RFA). Score final : 2-1. Buts : C. Papi (37e), J. Rep (63e) pour le SC Bastia ; Pulici (22e) pour le Torino FC.
Match retour : 07/12/1977, Stadio Comunale (Turin), 50 000 spectateurs, arbitre : M. Thomas (Pays de Galles). Score final : 2-3. Buts : Graziani (35e, 47e) pour le Torino FC ; J.-F. Larios (18e), Krimau (51e, 65e) pour le SC Bastia.

1/4 de finales : SC Bastia – FC Carl Zeiss Iéna : De l’autre côté du mur

Pour les quarts de finale, le SC Bastia hérite du FC Carl Zeiss Iéna, club de RDA plutôt méconnu en ce temps de guerre froide. Le match aller se déroule une nouvelle fois à Bastia. Le club peut compter sur le retour de Fanfan Félix, mais est en revanche privé de Johnny Rep, suspendu. Qu’importe, les Bastiais sont intraitables à domicile, et en font la nette démonstration en ce soir de 1er mars. Devant 12 000 spectateurs, Larios, Papi, Mariot, Félix, Cazes, Franceschetti, se déchaînent pour écrasante victoire des bastiais sur le score de 7 buts à 2. Depuis le début de la compétition, c’est la première fois que les Bastiais prennent un avantage aussi net à l’issue du match aller. Les portes des demi-finales s’ouvrent déjà devant le SC Bastia, qui vient d’enchaîner une septième victoire consécutive en coupe d’Europe, et de manière prodigieuse. Le match retour s’annonce comme une formalité. Le match est bien plus serré ; les joueurs est-allemands se lancent à corps perdu dans la bataille, mais malgré leurs efforts, la marche à franchir est trop haute. Le FC Carl Zeiss Iéna s’impose sur le score de 4 buts à 2, interrompant la série de victoires du Sporting, mais l’essentiel est ailleurs : Bastia est qualifié pour les demi-finales !

1/4 de finales : SC Bastia – FC Carl Zeiss Iéna
Match aller : 01/03/1978, Stade Armand Cesari (Furiani), 12 000 spectateurs, arbitre : M. Delcourt (Belgique). Score final : 7-2. Buts : Larios (4e), Papi (42e), Mariot (57e), Félix (70e, 78e), Cazes (81e), Franceschetti (87e) pour le SC Bastia ; Raab (61e, 73e) pour le FC Carl Zeiss Iéna.
Match retour : 15/03/1978, Ernst-Abbe Stadion (Iéna), 15 000 spectateurs, arbitre : M. Michelotti (Italie). Score final : 4-2. Buts : Raab (20e), Lindemann (33e), Vogel (52e), Töpfer (68e s.p) pour le FC Carl Zeiss Iéna ; Papi (26e), Krimau (64e) pour le SC Bastia

1/2 finale : Grasshoper Club Zurich – SC Bastia : À une marche de la finale…

Le tirage au sort des demi-finales se montre plutôt clément avec le SC Bastia, qui évite le PSV Eindhoven et le FC Barcelone, épouvantails de la compétition. Ce sont les Suisses du Grasshoper Club Zurich que devront écarter les Bastiais pour éventuellement accéder à la finale. Mais le Grasshoper, s’il semble un peu plus prenable que le PSV ou le Barça, reste un adversaire dangereux. Leader du championnat de suisse, le club helvète peut compter sur la redoutable efficacité de son buteur, Raimondo Ponte, déjà auteur de 14 buts dans la compétition. Une fois n’est pas coutume, Bastia se déplace au Hardturm Stadion de Zurich pour le match aller. La rencontre débute, et les deux équipes, déterminées à prendre l’avantage, se rendent coup pour coup. C’est le héros du Stadio Comunale de Turin, Krimau, qui ouvre le score pour Bastia à la 18e minute de jeu, mais les joueurs du Grasshoper répliquent presque immédiatement par l’intermédiaire de Hermann, qui égalise à la 21e minute. À la 30e minute de jeu, l’arbitre siffle un penalty en faveur de Suisses, que Ponte s’empresse de transformer. Les Zurichois prennent l’avantage pour la première fois de la partie ; avantage de courte durée cependant : Papi transforme à son tour un penalty pour Bastia à la 36e minute. Le score est de 2-2 à la mi-temps de ce match extrêmement rythmé. Au retour des vestiaires, les Zurichois poussent pour prendre l’avantage, et y parviennent à la 54e minute lorsque le défenseur suisse Montandon trompe le gardien corse Pierrick Hiard. Le score n’évoluera plus. Le Grasshoper s’impose sur le score de 3-2, mais tout reste ouvert en vue du match retour. Pour la première fois dans la compétition, le SC Bastia se retrouve à devoir remonter un score au match retour.

Lors du match retour, le stade Armand Cesari est plein pour pousser les joueurs du Sporting vers la qualification et écrire l’histoire non seulement du club, mais également du football français. En effet, aucun club français ne s’est encore hissé en finale de la C3. En ce 12 avril, le SC Bastia peut devenir la première équipe française à le faire. La rencontre débute dans un stade chauffé à blanc. Les Bastiais monopolisent le ballon et enchaînent les offensives face à des Helvètes qui souffrent, mais ne plient pas. Papi, Krimau, Mariot, tous butent sur une défense zurichoise extrêmement regroupée. Le score est de 0-0 à la mi-temps, les joueurs de Zurich sont provisoirement qualifiés. Mais il leur reste encore 45 minutes à tenir. La seconde mi-temps repart sur les mêmes bases : les Bastiais attaquent, mais ne trouvent la faille. À la 68e minute, le défenseur bastiais Orlanducci tire un coup franc dans la surface de réparation zurichoise, repris par Claude Papi qui propulse le ballon au fond des filets suisses d’une puissante frappe du pied droit, délivrant ainsi les siens. Son but sera le seul de ce match historique, qui permet à Bastia de se qualifier pour la première finale de coupe d’Europe de son histoire. Furiani rugit de joie et de fierté, les joueurs sont aux anges. Mais l’aventure n’est pas finie ! Opposés au PSV Eindhoven pour la finale, les joueurs de Bastia peuvent-ils aller plus haut et devenir le premier club français à soulever un trophée continental ?

1/2 de finales : Grasshoper Club Zurich – SC Bastia 
Match aller : 29/03/1978, Hardtum Stadion (Iéna), 30 000 spectateurs, arbitre : M. Carpenter (Eire). Score final : 3-2. Buts : Hermann (21e), Ponte (30e s.p.), Montandon (54e) pour le Grasshoper Club Zurich ; Krimau (18e), Papi (36e) pour le SC Bastia
Match retour : 12/04/1978, Stade Armand Cesari (Furiani), 13 000 spectateurs, arbitre : M. Partridge (Italie). Score final : 1-2. But : C. Papi (68e).

Finale : SC Bastia – PSV Eindhoven : Entrer dans la légende

Ils y sont ! Les joueurs du Sporting ont réussi à offrir au football français sa première finale de C3. Ils sont opposés aux Néerlandais du PSV Eindhoven, adversaire redoutable qui a écarté le FC Barcelone de Johan Cruyff au tour précédent. La France entière se met à rêver d’une première victoire en coupe d’Europe, après les finales malheureuses de C1 du stade de Reims (1956 et 1959) et de l’AS Saint-Étienne (1976). La finale se joue sur un match aller et un match retour. Le match aller se déroule à Furiani, dans un stade Armand Cesari qui n’a jamais été aussi plein. Supporters, joueurs, spectateurs, tous sont prêts. Tout est réuni pour passer une soirée historique ; tout, sauf la pelouse du stade Armand Cesari. En raison des intempéries qui se sont abattues sur Furiani avant la rencontre, la pelouse est gorgée d’eau et promet des conditions de jeu extrêmement difficiles. Le match débute, mais la pelouse est impraticable. Le match est tout de même maintenu par l’arbitre, M. Maximovitch, et les Bastiais prennent le contrôle du match, sous l’impulsion d’un Mariot très actif. Mais les Bastiais doivent s’incliner à plusieurs reprises devant le portier néerlandais Van Beveren, lequel repousse toutes les offensives bastiaises. Mariot, Krimau, Lacuesta, Larios, Rep, tous butent sur un Van Beveren des grands soirs et bien déterminé à garder sa cage inviolée. Le PSV tente quelques incursions dans la surface corse, mais Pierrick Hiard se montre lui aussi à la hauteur de l’évènement. Le score est de 0-0 à la mi-temps. La deuxième mi-temps est moins animée. Les Bastiais ne trouvent pas la faille face à une défense néerlandaise très regroupée, et qui commet beaucoup de fautes. Très actif en deuxième mi-temps, Papi se procure plusieurs occasions, mais la réussite le fuit. Le score final est nul est vierge. Pour la première fois depuis le début de la compétition, Bastia ne parvient pas à s’imposer dans son antre. Tout se jouera au match retour à Eindhoven.

Qui succèdera à la Juventus de Turin ? Telle est la question à laquelle le second acte de l’opposition entre le ¨PSV Eindhoven et le SC Bastia. Dès les premières minutes du match, les joueurs du PSV prennent le dessus sur des Bastiais dépassés dans tous les compartiments du jeu, et manifestement émoussés. Il s’agit du 3e match en une semaine pour les Bastiais, face à des Néerlandais qui avait terminé leur championnat depuis plusieurs semaines. À la 24e minute, après un une-deux avec Poortvleit, W. Van de Kerkhof ouvre le score d’un extérieur du pied droit qui termine dans le petit filet de Pierrick Hiard, et récompense ainsi la domination néerlandaise. Le Sporting ne réagit pas vraiment, les joueurs du PSV continuent d’attaquer, mais le score en reste là jusqu’à la mi-temps. La deuxième mi-temps confirme la domination du PSV Eindhoven sur un Bastia méconnaissable. Les joueurs de Bastia craquent définitivement un peu après l’heure de jeu. À la 65e minute, Deykers trompe Hiard d’un tir du pied droit après une remise de Lubse, puis, deux minutes plus tard, Van der Kuylen trompe à nouveau le portier bastiais, enterrant définitivement les maigres espoirs d’un Sporting qui passe totalement à côté de sa finale retour. Le score finale est de 3-0, le Sporting n’aura jamais réellement existé dans cette finale retour, ce qui n’enlève rien à son exceptionnel parcours européens qui, à défaut d’avoir ramené un trophée, a apporté rêve et magie dans les cœurs des supporters bastiais mais également dans ceux de tous les Français, qui ne se sont peut-être jamais sentis aussi proche du peuple bastiais.

Finale : SC Bastia – PSV Eindhoven
Match aller : 26/04/1978, Stade Armand Cesari (Furiani), 15 000 spectateurs, arbitre : M. Maximovitch (Yougoslavie). Score final : 0-0.
Match retour : 09/05/1978, Philips Stadion (Eindhoven), 27 000 spectateurs, arbitre : M. Rainea  (Roumanie). Score final : 3-0. Buts : W. Van de Kerkhof (24e), Deykers (65e), Van der Kuylen (67e) pour le PSV Eindhoven.