AvideceWopyBalab

Aujourd’hui, PKFoot s’envole direction l’Auvergne, qui ne se résume pas forcément qu’à rugby, Michelin, fromage et agriculture, mais que le football tente également d’y exister, tant bien que mal. Un seul représentant professionnel, le Clermont Foot, est en Ligue 2, et trois clubs en CFA (Le Puy, Yzeure et Moulins) qui ne se mettent en avant que lors de la Coupe de France. On va parler des premiers cités aujourd’hui, pour vous éviter le pire.

Il est important de savoir que le Clermont Foot n’a pas forcément de grande histoire : le club n’a que 25 ans et n’a jamais connu la Ligue 1. Les seules fiertés footballistiques à Clermont sont un huitième de finale remporté face au PSG en 1997, après avoir été mené 4-1. On peut aussi citer Yacine Brahimi, Mehdi Benatia et Imorou, tous passés par le Clermont Foot. Il y a aussi Corinne Diacre, très importante, puisque c’est elle qui va rythmer l’article ! Allez, musique Corinne !

Aujourd’hui, mercredi 27 Janvier, le Clermont Foot pointe à la troisième place, juste devant Le Havre. Mais l’histoire récente des Rouge et Bleu (il n’y a pas vraiment de surnom pour le club, donc on se contentera des les appeler par leurs couleurs de maillot) commence il y a un an et demi. Durant l’été 2015, Claude Michy, le président du Clermont Foot, décide de remplacer Régis Brouard, parti à Niort, par… une entraîneure, en la personne de Héléna Costa, portugaise dont je ne supposais même pas l’existence avant ce feuilleton tragique. Pendant une semaine, tout le monde en parle (le NY Times dans ses pages sports, la BBC dans ses JT, La Montagne, le Quotidien régional) et jamais le club n’a été autant médiatisé que pendant cette semaine-là. Sauf que Héléna, au bout d’une semaine, a décidé de quitter tout ça. Les raisons sont troubles, même si la Portugaise met en cause la disponibilité du président. En clair, le club passe du tout au rien, puisque le président Michy est obligé de trouver une solution en urgence. C’est ainsi que va débarquer Corinne Diacre, deuxième coach féminine à diriger un club professionnel (après Héléna Costa donc).

Le début de saison est très mitigé : le club joue beaucoup trop avec la zone rouge, et paie une préparation de saison bien trop différente de d’habitude. Entre les départs (Da Silva et Imorou à Caen par exemple), la valse des coachs et une médiatisation trop importante pour un club comme Clermont, c’est tout un effectif qui se retrouve meurtri. La coach entre en conflit avec pas mal de joueurs qui sont amenés à quitter le navire. Mais le groupe parvient à se ressaisir et finit à la 12ème place, inespérée ou presque quatre mois plus tôt, lorsque le club était ancré ou presque dans la zone rouge.

Mais cette saison, le club est reparti avec une bien meilleure base : actuel 3ème donc, le club a pu profiter d’un été calme, bien plus que le précédent. Malgré le départ de certains titulaires importants (Thibault Moulin en Belgique, Pierrick Capelle à Angers et Anthony Lippini à Ajaccio), Diacre a pu faire son mercato à elle. Elle recrute ainsi Genest en provenance de Créteil, Boulaya de Istres, Rivieyran du Gazélec, Jobello de la réserve marseillaise. Corinne peut aussi composer avec quelques prêts : Adrien Hunou, capitaine des U20 de l’Equipe de France est prêté par Rennes depuis la fin de saison passée, et Famara Diedhiou est prêté par Sochaux, avec une option d’achat d’environ 400.000€.

Clermont est séduisant, mais personne ne le sait

Corinne Diacre x Famara Diedhiou. Un duo du tonnerre à Clermont. ©Franck Boileau

Diedhiou FC

Le secret de la réussite du Clermont Foot ? Un groupe très complémentaire, avec une entraîneure qui en veut, à l’image du club, entière. A première vue, on pourrait surnommer le club « Diedhiou FC » cette saison, mais ça serait mentir. Certes, le Sénégalais est très bon, marque beaucoup et est un pilier de l’effectif, avec ses 20 buts en 22 journées. Mais toute une équipe suit derrière. Le buteur est souvent accompagné de son passeur attitré, Adrien Hunou. Le Rennais est toujours dans les bons coups  : il provoque, il passe et parfois même, il marque. Pas innocent à la place de Clermont, Hunou commence à pas mal intéresser les supporters bretons, qui n’accordaient jusque-là que trop peu d’importance à l’ancien capitaine de l’équipe de France U20.

Il est impossible de jouer la montée avec la 18e défense du championnat, avec une moyenne de 1,5 but encaissé par match.

On pourrait également citer Boulaya ou Espinosa, très bons à la récupération ou Julien Laporte, jeune formé au club et qui tient tant bien que mal la baraque derrière. Cependant, tout n’est pas parfait, loin s’en faut. Tout d’abord, la défense. Dire qu’elle n’existe pas serait méprisable. Dire qu’elle n’est pas à la hauteur, c’est en revanche tout à fait vrai. Il est impossible de jouer la montée avec la 18e défense du championnat, avec une moyenne de 1,5 but encaissé par match (dont un récent 6-2 encaissé à Nîmes). Ensuite, l’ambiance. Inutile de monter le son de la télé quand le multiplex de BeIn part vers le stade Montpied. Il n’y a rien, ou presque. Seule une vingtaine de personnes tente de mettre l’ambiance. La culture du football n’est pas ancrée à Clermont, et, même si le club va très bien et propose un jeu attractif, beaucoup basé sur un jeu offensif, qui garantit un minimum de spectacle, les gens ne viennent pas. L’avis n’est pourtant pas unanime mais presque : les entraîneurs qui passent au Montpied lancent la même musique après les matchs : « Clermont est une équipe vraiment plaisante cette saison. »

C’est en ces mots ou presque que, dernièrement, les entraîneurs brestois, evianais et havrais, ont qualifié leur rencontre face à Clermont. Lorsque le club est télévisé en prime le lundi soir, l’avis des téléspectateurs est également positif : Clermont joue bien, joue juste, et marque. Tout ce que demande un amateur de football.

Mais malgré cela, le club est 17ème en terme d’affluence avec une moyenne de 3200 spectateurs par match. Soit un tiers de la capacité du stade, ce qui reste faible pour un club qui joue mieux que le maintien cette saison.