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Qu'arrive-t-il donc au MHSC ? Le champion de France 2012, à la surprise générale face au PSG, est aujourd'hui dernier d'une Ligue 1 où la malchance semble s'ajouter à un jeu bien moins enthousiasmant que la saison passée.

On pensait Montpellier bien parti pour sa première victoire, jeudi soir, contre Monaco, lorsque les hommes de Rolland Courbis menaient 2-0 à la pause. Beaucoup plus performants que depuis le début de la saison, ils ont néanmoins réussi à se faire reprendre par des Monégasques certes revigorés, mais aidés par des Héraultais revenus à leurs défauts depuis la reprise. Pire encore, l'ASM a enfoncé les Montpelliérains lorsqu'à la 92ème minute, ils ont inscrit le but de la victoire, celui de la sixième défaite en sept matchs de championnat pour la Paillade. C'est également la troisième défaite consécutive concédée au-delà des 90 minutes réglementaires pour le club, qui semble poursuivi par la malchance des équipes en plein doute.

Quelles peuvent être les causes de ce subit changement, qui n'est pas le premier depuis la conquête du titre 2012, rappelant celui ayant frappé le club lors du bref passage de Jean Fernandez sur son banc, d'août à novembre 2013 et qui avait précédé le retour de Courbis aux affaires ? 

La fuite de talents non remplacés

Quelques semaines après le premier sacre de l'histoire du MHSC, est le premier taulier à plier bagage. Meilleur buteur de la saison 2011-2012 ainsi que meilleur passeur de son équipe, il quitte l'Hérault pour Arsenal contre 12 millions d'euros. Le mercato suivant, en juin 2013, c'est Younès Belhanda, lui aussi meilleur joueur de son club, qui débarque chez le Dynamo Kiev. L'année suivante, cette fois ce sont les deux rouages essentiels de Montpellier qui s'envolent pour la Premier League, à savoir Rémy Cabella (Newcastle) et Benjamin Stambouli (Tottenham).

Les dirigeants montpelliérains ont mal négocié le titre national et la valeur marchande prise par un groupe constitué de joueurs peu connus auparavant. Au soir d'une défaite contre l'OM, lors de la saison suivante (2012-13), le président Nicollin a lâché une bombe.

Là, on voit des mannequins… je pense que certains doivent vite faire leurs valises, prendre leurs sous ailleurs, et qu'ils ne nous emmerdent plus.
Louis Nicollin, président furax

Ce ne sont pas tant leur départ qui posent problème, mais bien la gestion du recrutement qui n'a pas permis de régénérer une équipe qui se trouve aujourd'hui sans véritable leader technique. Cet été encore, a lui aussi changé d'air. La maison fait confiance au centre de formation, avec un Jonas Martin esseulé et orphelin de son compère , dont le retour de blessure n'est pas encore défini, même si le joueur espère revenir en octobre. Au vu de la situation du club, il serait urgent que la doublette le reprenne en main et qu'un attaquant prenne enfin la suite de Giroud au niveau de l'efficacité. Pour l'instant, ni Bérigaud, ni Barrios (reparti depuis) n'ont donné satisfaction. On attend encore pour juger Mustapha Yatabaré, tandis que reste cantonné à son rôle de joker de luxe (remplaçant le plus prolifique de la L1 au  XXIème siècle).

Un couple à la relation ambïgue

Louis Nicollin est connu pour son ton direct défiant la langue de bois et ses déclarations tapageuses. En face, Rolland Courbis n'est pas non plus connu pour faire dans la demi-mesure. Aux commandes du club lors de la remontée de 2009, il a effectué un très bon redressement de l'équipe depuis sa seconde prise de fonction en 2013 lorsqu'elle se morfondait dans les profondeurs du classement. Si le premier exercice a été conclu à la 15ème place, ce rétablissement s'est donc poursuivi la saison dernière où les Montpelliérains ont su, au fur et à mesure de l'année, élever un niveau de jeu devenu fort intéressant lors du printemps dernier. Cela a d'autant plus conforté sa place comme homme fort du MHSC que celui-ci semblait retrouver de la stabilité.

Mais l'excentrique président ne faisant jamais rien comme personne, ses déclarations durant l'été ayant semé le trouble sur la confiance qu'il pouvait accorder à son entraîneur, mettant fortement en doute la préparation estivale et le manque de compétition de l'équipe dès la reprise. Courbis n'en a semble-t-il (selon lui) pas tenu rigueur, mais on peut se demander si cela n'a pas eu d'effet psychologique négatif sur le groupe et donc sur ses performances.

Après la défaite de jeudi, Nicollin a encore une fois eu un double-discours en indiquant ne pas avoir l'intention de limoger Courbis car les indemnités de licenciement du Marseillais seraient un obstacle financier pour le président. Drôle de manière de soutenir son chef de file.

Quoi qu'il soit, Montpellier se doit alors de réagir immédiatement, avec la réception de Lorient (aujourd'hui, 17h) car le temps presse et les équipes commencent à s'échapper devant. Les statistiques ne sont pas à l'avantage du club héraultais et l'on se pose la question sur l'état d'esprit qui animera l'équipe, probablement encore groggy de sa dernière déconvenue.