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Après une relégation sportive en National, l’ETG est en passe de déposer le bilan et se dirige tout droit vers le CFA2. Le club cher à est redescendu  aussi vite qu’il est monté. Eclairage.

Une montée express

L'Evian Thonon Gaillard n'est pas un club comme les autres dans le paysage du football français. Ayant pour nom Olympique Croix de Savoie 74 lors de la fusion en 2007 entre le FC Croix de Savoie 74 et l'Olympique Thonon Chablais, son ascension dans l'élite française fut très rapide. Les clefs de compréhension de cette success-story savoyarde sont multiples.

L'ETG a su s'appuyer sur une identité régionale très forte à ses débuts. Dupraz, ancien président de Croix de Savoie, et son fils Pascal sont les têtes d'affiche de ce régionalisme assumé. La montée de CFA au National en 2008, avec Pascal Dupraz comme entraîneur, valide la politique de fusion. Fort de ce succès, le club se professionnalise peu à peu en attirant de nouveaux investisseurs, dont les très médiatiques Zinedine Zidane et . Franck Ribout, PDG de Danone, est la figure de proue de ce renouveau. Sous son impulsion, l'ETG devient véritablement le club affilié à Danone (maillot rose en reprenant les traits d'une célèbre bouteille, nouveau nom, etc…). Les résultats sont probants avec deux montées successives pour atteindre la Ligue 1 en 2011.

Une chute inéluctable

Après une première bonne saison en Ligue 1 (9e), les guéguerres internes vont venir ternir l'image du club et impacter le sportif. Patrick Trotignon, alors président et pierre angulaire de la structure depuis 2008, se voit évincé à la veille de Noël 2013. Selon certains proches du club, les deux actionnaires majoritaires Esfandiar Bakhtiar et Richard Tumbach ont eu peur de perdre leur influence avec la montée du club dans l'élite. Franck Ribout, proche de Trotignon, décide alors de retirer son partenariat envers l'équipe professionnelle, lui qui avait injecté 25 millions ces dernières années. Conséquences, une guerre intestine totalement inaudible débute entre les actionnaires et les partenaires pour être à la tête du club. Dernier président aux reines de l'institution, Esfandiar Bakhtiar a refusé d'ouvrir le capital à des investisseurs locaux et de laisser la place à Yvon Bontaz, sponsor majoritaire. Il était pourtant dans l'incapacité d'apporter des  liquidités pour sauver le club.

Entre temps, l'ETG s'était sauvé en 2014 lors d'un match mémorable contre Sochaux. Pascal Dupraz fut limogé l'année d'après pour faute grave car il aurait imité la signature de l'ancien président Joël Lopez sur des documents administratifs… Il est plus probable que ses anciens employeurs n'aient pas aimé l'une de ses sorties : « Je suis content parce que l'espace d'un instant, les mécréants vont fermer leur gueule. J'espère qu'ils vont fermer leur gueule encore un paquet de fois ». Le club n'aura pas survécu à cette bataille interne qui a inévitablement influencé le sportif, les deux descentes consécutives en témoignent.

Le foot français voit donc un nouveau club disparaître du paysage professionnel, à l'image d'Arles-Avignon. Pourtant, avec un sponsor comme Danone, un projet de nouveau stade et un nouveau centre de formation et d'entraînement, l'ETG aurait pu voir plus grand. Les sulfureuses déclarations de Pascal Dupraz étaient finalement peut-être empreintes de vérité.