AvideceWopyBalab

Samedi dernier, Bordeaux s’est déplacé à Brest pour tenter de se rattraper de la déroute à domicile contre Nice. Mission réussie avec une victoire 2-0. Au milieu, un pénalty litigieux (mais là n’est pas le débat). Bruno Grougi s’élance et rate le penalty. Ou Cédric Carrasso l’a arrêté, au choix. Analyse d’un geste parfait.

Brest en 2012, ce sont 3 buts toutes compétitions confondues. Un but par mois, pas de quoi enlever la confiance d’un Cédric Carrasso en plein bourre. A la 76ème minute de ce match piège (demandez aux marseillais) que Bordeaux gère tranquillement tellement les brestois sont dramatiquement innoffensifs sur leur propre terrain, M. Gautier désigne le point de penalty pour un écran de Lamine Sané plus que discutable. L’attaquant a déjà le ballon perdu, le défenseur est dans son élan, bref…

Approche 1 : le gardien de but

Depuis quelques saisons, Cédric s’est révélé comme un véritable expert de l’exercice du penalty. En janvier, il avait déjà arrêté quatre penalties ! Très attentif durant tout le match, le gardien a abordé ce penalty de la meilleure des façons : sans se précipiter.

Quand Bruno Grougi se présente, il reste tranquillement derrière sa ligne pour « s’effacer » du regard du tireur. Une fois Grougi dans les starting blocks, il se met à sauter sur place pour préparer son plongeon mais aussi faire douter le tireur sur sa stratégie. Un gardien sur ses appuis tendus est capable de plonger rapidement à raz de terre. Et si Grougi allait tirer plein centre ?

Cédric Carrasso a plongé une demi-seconde avant la frappe de Bruno, bien aidé par sa course lisible depuis les USA. Rapidement au sol, il ne peut malheureusement pas bloquer le ballon mais arrive à éviter le pire contre-effet d’un arrêt : le renvoi du ballon sur le tireur. Ce réflexe me rappelle énormément la technique du grand Fabien Barthez duquel il a du apprendre durant leur période marseillaise commune. Du pied droit, il parvient à mettre immédiatement le ballon hors de portée de l’attaquant et se relève immédiatement.

Approche 2 : le tireur

Avec 3 buts cette saison dans cet exercice, Grougi est le tireur attitré du Stade Brestois. Sans doute fatigué par son match où il n’a pas particulièrement touché le ballon, Grougi arrive face à Cédric Carrasso avec la pression d’un public agacé par tant de soumission à domicile depuis le début de la saison du match.

Sa course d’élan très longue et l’angle qu’il prend laissent largement penser qu’il va frapper à la droite de Carrasso. Si la plupart des frappeurs en 2012 stoppent leur course d’arrêt pour anticiper le côté choisi par le gardien, Grougi a décidé de se la jouer « old school », sans s’arrêter, et en frappant si mollement que Laurent Di Lorto pourrait toujours l’arrêter dans sa tombe. Le football moderne impose d’avoir une frappe imparable si la course d’élan n’est pas stoppée. Olivier Giroud l’a bien compris en frappant une pastèque dans la lucarne sans s’arrêter contre Caen. Impossible de jouer à la roulette russe dans ce cas.

Sur la frappe, Bruno Grougi se penche énormément en arrière, ce qui l’empêche de pouvoir immédiatement enchaîner pour essayer de rattraper son penalty raté.

Les puristes diront que les penalties parfaitement arrêtés sont bloqués par les gardiens. Cependant, un tel enchaînement de réflexes et de professionnalisme dans une même action de la part de Cédric Carrasso est aussi à qualifier de « parfait ».