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Le nouveau président semble être féru de football, en attestent les récentes séquences filmées où il s’émeut vertement d’une énième défaite de l’OM, ou de son plat du pied gagnant lors d’une visite à Sarcelles.

Publiquement soutenu par une soixantaine de sportifs et de dirigeants « pour que le sport demeure un espace de liberté, d'égalité et de fraternité » (parmi lesquels notamment ou Frédéric Thiriez) lors du second tour, Emmanuel Macron n'a pourtant pas accordé une place démesurée au sport durant la campagne. Peu original dans ses propositions, son programme est toutefois en totale adéquation avec ses principes libéraux et … consensuels.

Une démarche pour le sport amateur sur « 3 niveaux »

Lors d'une interview accordée au think-tank européen Sport & Citoyenneté, le nouveau président a prévu d'agir « sur 3 niveaux » : soutenir les associations locales et les bénévoles (formation, aide aux dirigeants…), libéraliser le développement du sport dans les territoires, et impulser une nouvelle politique d'utilisation du parc d'équipements sportifs (occupation maximale, achat de « créneaux sportifs » des collectivités vers des « opérateurs privés »)…

Rien de très étonnant pour le « social-libéral » qui, décidément, entend « libérer » tous les secteurs. Concernant le développement de la pratique, le futur président envisage d'accroître le nombre de pratiquants de 10% d'ici à la fin de son mandat, arguant des bénéfices sociaux (intégration et, économiques (santé). Pour ce faire, il souhaite promouvoir la pratique du sport en entreprise et asseoir son importance dans le milieu scolaire. Pour autant, les prises de position demeurent relativement floues notamment dans ses velléités de « libérer les énergies de ceux qui font le sport au quotidien » ou le développement de la pratique scolaire.

Renforcer l’attractivité du sport spectacle français

L'élection d'Emmanuel Macron constitue une double bonne nouvelle pour l'équipe de Paris 2024. D'une part, sa jeunesse et sa démarche « moderne » sont susceptibles de séduire le CIO, qui a souvent reproché par le passé à la France, le statut et le comportement de ses élites politiques. D'autre part, le nouveau président soutient fermement la candidature de Paris 2024 et encourage cette démarche qui vise, à terme, à améliorer les infrastructures sportives et susciter une communion nationale. Par ailleurs, il aurait également annoncé son support à la candidature française pour l'organisation de la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Concernant le sport professionnel, Emmanuel Macron estime que les moyens offerts aux clubs français d'attirer et de conserver leurs meilleurs joueurs sont insuffisants. Il préconise donc une harmonisation des règles fiscales au niveau européen pour renforcer l'attractivité du pays. Autre proposition du Président : la gestion de l'après carrière des sportifs pour une reconversion plus aisée dans le monde associatif ou politique.

Sans surprise, c'est par le prisme économique que le sport requiert un réel intérêt pour Emmanuel Macron. Le développement de la pratique en amateur constituerait des bénéfices certains (cohésion en entreprise, valorisation des bénévoles, population en meilleure santé…) alors que l'attractivité des compétitions françaises au niveau international assurerait le rayonnement du pays. À noter, toutefois, certaines mesures novatrices comme la création de maison de sport-santé pour accompagner les malades et les personnes désireuses de retrouver la forme, ou encore la prise en charge par la sécurité sociale de licences sportive (pour les individus auxquels une pratique sportive aura été prescrite). Concernant le ministre des sports Laura Flessel, on lui souhaite autant de stabilité que le duo Kanner/Braillard.

Toujours dans une logique de consensus, cette illustre figure devra « raccrocher tous les maillons de la chaîne, du sport pour tous au sport d'excellence », selon François Cormier-Bouligeon, conseiller sport du Président. Toutefois, rien ne garantit l'indépendance d'un ministère qui pourrait être, éventuellement, rattaché à celui de la santé.