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Force est de reconnaître que Marseille reste le club français le plus populaire, mais si tous les sympathisants olympiens lisent Enquête sur le club qui rend fou (Solar), les magouilles opérées dans l'ombre du club ont de quoi les dégoûter.

A travers ses propres connaissances sur l'OM, la lecture d'interviews et de livres sur la face sombre du club, le journaliste d'investigation marseillais Jean-Michel Verne propose une vision dérangeante mais édifiante du « club qui rend fou ». Les relations entre Bernard Tapie et Robert Louis-Dreyfus, l'arrivée de Roland Courbis, le départ de Pape Diouf, les relations avec les agents – dont les affaires de Jean-Pierre Bernès -, l'omniprésence du maire Jean-Claude Gaudin… Jean-Michel Verne passe ainsi en revue toute l'histoire récente et obscure de l'OM.

Il commente par exemple le bilan du duo Margarita+Labrune : « Mettre le moins d'argent possible dans ce qui fut « la danseuse » de son mari, telle sera la stratégie de MLD durant ses sept années de règne. Une stratégie qu'elle mènera en étroite collaboration avec son homme de confiance, certains diront son âme damnée, le redoutable  ».

Mais, au-delà des querelles de pouvoir dans les coulisses, l'auteur nous plonge surtout dans les relations du club avec « le milieu » marseillais, notamment en évoquant l'entourage encombrant de José Anigo. « Jean Fernandez a, peu avant son départ, reçu la visite à son domicile de plusieurs individus. L'un d'eux n'a pas hésité à lui placer un révolver dans la bouche pour ne pas avoir mis sur la feuille de match justement un certain… Thomas Deruda » (dont le père, Richard, est associé au grand banditisme local). Les faits divers (menaces, cambriolages…) vont en plus de pair avec les magouilles dans les transferts où l'on parle d'achat cash et de rétrocommissions. « De tous les clubs de foot de l'Hexagone, et peut-être du monde, l'OM est sans doute le seul à avoir attiré vers lui autant de repreneurs sulfureux, personnages douteux, sinon de purs escrocs« , raconte-t-il également en parlant, entre autres, de Jack Kachkar.

Sans s'intéresser (ou de très loin pour expliquer le contexte) aux résultats sportifs, l'enquête de Jean-Michel Verne a de quoi écœurer les amoureux du foot, et notamment de l'OM, tant elle présente un club rongé par la corruption et les luttes internes. Les détracteurs du club olympien verront leurs doutes et leur dégoût se renforcer tandis que les supporters essaieront de se rassurer en se disant que tout ceci appartient au passé et que ça ira mieux demain, sous la présidence de Frank McCourt : « Marque sous-valorisée, l'OM serait donc appelée à devenir véritablement bankable, mais à moyen terme« .