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Boudés car ils ne parlent pas français ? Les coachs de Monaco et de Marseille ne sont même pas dans la liste des nominés comme entraîneur de l’année en L1. Pour l’Argentin Bielsa, malgré des débuts qui ont laissé place à de nombreux fantasmes et malgré sa notoriété de tacticien, on peut le comprendre. Après tout, pour un club comme l’OM finir 2e ou 3e est l’objectif minimum, surtout une saison sans compétition européenne. Ce but risque de ne pas être atteint. Pour le Portugais Jardim, c’est en revanche beaucoup plus surprenant.

Déjà en comparant son mérite avec les candidats en liste. Eliminons de suite Laurent Blanc et Christophe Galtier dont on ne peut pas dire qu’ils sur-performent avec leurs effectifs. L’entraîneur du PSG, aux choix souvent critiqués, a rempli sa mission au niveau national mais on n’en attendait pas moins avec une telle armada. Son confrère stéphanois fait le job, avec régularité depuis des années, mais sans déclencher d’euphorie. Là aussi, Sainté est à sa place autour de la 5e position, avec le boulet d’avoir fini dernier de son groupe d’Europa League, derrière une équipe d’Azerbaïdjan.

Les véritables rivaux de Jardim sont en fait Jocelyn Gourvennec et Hubert Fournier. En course pour le titre, le Lyonnais a réussi à merveille à accompagner la progression de ses jeunes pousses talentueuses. S’il faut lui en accorder le mérite, cette génération dorée semble si forte que cela paraît presque logique de la voir ferrailler avec le PSG, surtout en ayant eu la bonne idée d’éclaircir son calendrier en perdant en barrages de l’Europa League. C’est justement cette compétition, couplée au maintien acquis sereinement, qui place le Breton en meilleure position pour le sacre de meilleur coach. Emmenés par un Claudio Beauvue de haut vol, les Guingampais ont dépassé tous les espoirs cette saison.

Mais comment ne pas récompenser Leonardo Jardim ? Lorsqu’il a rejoint le Rocher, James Rodriguez et Falcao étaient encore Monégasques. L’entraîneur portugais n’a pas baissé les bras malgré la politique sportive surprenante de ses dirigeants russes. Il a réussi avec brio son pari de bâtir une équipe solide, mêlant expérience et jeunesse. Avec une seule victoire dans les cinq premières journées, une cinquième place à la trêve puis un parcours enthousiasmant en Ligue des Champions, Monaco devrait décrocher un podium entièrement mérité. La courbe de progression de son équipe, sa capacité à surmonter les blessures (seuls 4 joueurs ont dépassé les 30 matchs cette saison en L1 pour le moment) et ses efforts pour parler français auraient mérité la reconnaissance des Trophées UNFP.