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L’AS Monaco a un mérite immense : la régularité. Présents à 13 reprises dans le TOP 4 de la D1/L1 depuis 1995, les Rouges et Blancs ont toujours su jouer de leurs arguments fiscaux pour présenter une équipe ambitieuse.

Enfin « toujours », non. Tout le monde se souvient de la descente aux enfers du club, succédant au coup d’éclat des hommes de la Dêche en 2003/2004 avec cette foutue finale de LDC contre Porto. Aujourd’hui, les supporters de l’ASM, champions de France et demi-finaliste de la LDC en 2016 s’inquiètent de revivre pareil effondrement.

Son modèle économique est bel et bien intenable à moyen terme sur le plan sportif.

Toutefois, l’embarcadère 2018 ne devrait pas rejoindre le destin abyssal du naufrage de la fin des années 2000. Les motifs d’espoirs ? La nomination d’un « ex » de la stature de Titi, la présence de jeunes « pépites » ou encore le maintien de quelques cadres de haut niveau (Falcao, Rony ou Sidibé). Mais, en réalité, l’unique manière de rassurer sur l’avenir du club ne se situe pas sur le terrain. Quid d’un réajustement de la politique économique du club ?

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L’ASM est désormais prévenue : son modèle économique – basé sur le scouting, l’éclosion précoce et la vente des jeunes talents – est bel et bien intenable à moyen terme sur le plan sportif. Après les années fastes, voici la première vraie claque dans la gueule. Et on ne peut pas dire que ce soit une surprise.  Si le championnat français offre un contexte favorable à ce projet (entre bonne exposition médiatique européenne et concurrence relativement réduite), il fallait s’attendre à des années « sans » pour peu que le scouting soit moins efficace sur une saison ou que le coach ne trouve pas la bonne formule. Ce fut le cas l’année passée entre manque de fond de jeu, nombreuses erreurs de castings, cadres désœuvrés… On pensait que l’équipe dirigeante ne se laisserait pas berner par un bilan sportif honorable (2e de Ligue 1, finaliste de la CDL) mais trompeur sur les difficultés rencontrées sur le terrain.

Que nenni. Comme, visiblement, aucun dirigeant n’a pris le temps d’assister à un match la saison dernière, le board s’est empressé de renouveler le même mercato que les années précédentes. Quand bien même aucun jeune ne soit sorti du lot et en mesure de remplacer les départs de ces deux dernières saisons ? Quand bien mêmes les derniers cadres présents soient en pleine souffrance sportive ?

Monaco paye aujourd’hui son empressement à engranger les deniers. Le déséquilibre est total : la stratégie de spéculation a pris le pas sur la logique sportive. Une statistique pour appuyer le manque de discernement ? 24 des 34 joueurs de l’effectif ont actuellement moins de 24 ans… Dans la plus grande des précipitations, on accumule les profils prometteurs et on ajoute ci et là 1 ou 2 joueurs d’expérience (Chadli ?), sans aucune logique sportive. Et l’ASM devra en payer les conséquences cette saison, en manquant la qualification pour la LDC, pourtant primordiale pour la survie du modèle économique monégasque.

Espérons donc que cette année, soit celle de la maturation : celles des jeunes pousses, Diop ou autre Sylla, bien entendu, mais aussi celle des dirigeants, toujours bien trop pressés.

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