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La relation entre les deux clubs ne s’apparente pas au grand amour. Les dirigeants lyonnais lancent régulièrement des attaques verbales envers leurs homologues parisiens. Les rencontres entre les deux équipes sont souvent accompagnées de chants peu flatteurs des tribunes. Cependant, s’agissant de deux clubs de telles envergures et avec de telles ferveurs, il est légitime de se demander pourquoi la rivalité entre ces deux clubs n’est pas plus importante.  

Un manque de convergence d’objectifs

Sauf en cas de rivalité régionale ou locale,  il faut que deux clubs aient un objectif commun pour qu’une rivalité se crée. C’est ainsi que s’est créée la rivalité entre le PSG et l’olympique de Marseille au début des années 1990 lorsque les deux équipes se disputaient le titre de champion de France.
C’est également  ainsi que se sont créées les rivalités entre l’Olympique Lyonnais et l’Olympique de Marseille et entre l’OL et les Girondins de Bordeaux durant les années 2000.

Hors, l’OL et le PSG ne se sont pas disputés le titre de manière assez régulière pour qu’une véritable rivalité se forge. Le PSG a été le dauphin de l’OL à l’issue de la saison 2003-2004 mais est vite retombé dans le milieu de tableau, évitant de justesse la relégation pendant que Lyon reporte son septième titre de champion de France en 2008.
La finale de coupe de France entre ces deux clubs remportée par l’OL n’y change rien. Les deux clubs ont des objectifs trop éloignés l’un de l’autre.

La situation depuis l’ère QSI ne permet pas non plus la création d’une rivalité. Bien que Lyon ait été un sérieux candidat au titre lors de la saison 2014-2015, ils n’ont pas été considérés par les parisiens comme une sérieuse menace au titre plus que ça. Lyon s’est à nouveau hissé à la deuxième place la saison d’après, mais avec une trentaine de points derrière le PSG.

Lyon a aussi été dans la course au titre lors de la saison 2020-2021. Mais voilà, en plus de terminer à une décevante quatrième place, les rhodaniens sont trop irréguliers pour représenter une vraie alternative lors de la course au titre. 

Les dirigeants et supporters lyonnais expriment souvent leur désir d’être plus compétitifs et d’être régulièrement dans la course au titre, mais les résultats ne suivent pas.
De leur côté, les dirigeants parisiens ont les yeux rivés sur l’Europe.

Les ennemis de mes ennemis sont mes « amis »

Une autre raison qui fait que les deux clubs ne sont pas rivaux, peut être tout aussi importante, provient du fait que les deux clubs ont un ennemi commun. 

La rivalité entre les deux olympique est souvent considérée par les médias comme une rivalité secondaire du fait qu’elle est relativement récente et que les deux olympiques aient d’autres rivaux historiques (Saint-Etienne pour Lyon et Bordeaux et Paris pour Marseille). 

Mais il ne faut pas s’y méprendre. Les supporters des deux olympiques se haïssent au moins tout autant qu’ils haïssent leurs autres rivaux historiques.

Cet ennemi commun pour Lyon et Paris force les supporters des deux clubs à s’entendre sur un point.

  

Ce manque d’objectifs convergents et cet ennemi commun font qu’encore aujourd’hui l’Olympique Lyonnais et le Paris-Saint Germain ne sont pas rivaux malgré le fait qu’ils soient deux des clubs les plus prospères du football français. 


On peut observer ici l’une des spécificités du football français. En Angleterre, les clubs qui composent le Big Four (et plus récemment le Big Six) se considèrent tous comme rivaux dans une certaine mesure.
En Italie aussi, bien que le plus grand rival de la Juventus soit l’Inter, le Milan AC est lui aussi considéré comme un rival.
En France, peu de clubs connaissent du succès à travers plusieurs décennies ce qui fait que ce genre de rivalités sont moins présentes.
Peut-être que les deux clubs ne sont pas faits pour être rivaux. Après tout, la ville de Lyon a adopté dans son drapeau la fleur de lys dès le XIVème siècle en témoignage de son amitié avec le royaume de France. 

Mais d’un autre côté, les choses peuvent changer très rapidement. Il existe des tensions entre Jean-Michel Aulas et Nasser Al-Khelaifi. Et les relations entre supporters Lyonnais et Parisiens ne sont pas non plus des plus cordiales, comme en témoignent les malheureux incidents survenus lors de la rencontre entre Lyon et le Paris FC l’année dernière.

En tous cas, les rencontres entre les deux équipes sont toujours spéciales, et pleines de ferveur.

Il n’y a pas de doute que si les Gones étaient plus réguliers la rivalité entre les deux clubs deviendrait l’une des plus importantes de Fr ance, à l’image du football féminin où les rencontres entre Lyon et Paris forment le Classique français qui s’est même étendu à l’échelle européenne.