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L’AS Monaco remporte la Coupe Gambardella ! Une annonce aux antipodes de l’état actuel de l’équipe première du club du Rocher. Alors que les hommes de Laurent Banide luttent pour leur survie en L1 en accrochant un Lens aussi pâle que leur maillot, un homme tient sa revanche avec l’équipe des jeunes du club. Un entraineur dont le nom sent le terroir corse : François Ciccolini.

En 2004, Bastia joue ses derniers matchs au plus haut rang national, avant d’aller goûter aux gros matchs contre Amiens et Cannes. Sur son banc, se trouve un mec qui n’a jamais demandé à être là. François Ciccolini est un ancien du Sporting. Quand le SC Bastia agonise en Ligue 1, le Sporting n’a plus d’entraineur. Gérard Gili a quitté le navire. Le président Multari cherche un pompier et vient pêcher en réserve.

Chez les jeunes, le François cartonne. Il monte l’équipe des 16 ans au niveau National. Quand le président lui demande de prendre les réserves de l’équipe première, il refuse, se disant pas prêt à relever le challenge. Avec le recul, le président a du rester trop longtemps au soleil : François Ciccolini n’a pas les diplomes nécessaires pour s’asseoir sur un banc de Ligue 1 et le club tente de faire passer un proche comme entraineur officiel ! Multari insiste et devant la situation du club, Ciccolini accepte. La suite : une descente terrible et une fuite de Ciccolini à 2 mois du terme.

Le banc ne lui plait pas, les joueurs sont trop vieux. Ciccolini craque, et va même jusqu’à insulter Lorik Cana « d’albanais de merde » dans un match à haute tension. Au Red Star, les tensions sont encore plus vives (on parle d’une agression), malgré son diplome enfin validé et son stage en Allemagne, au Vfl Bochum.

En 2009, quand l’AS Monaco lui propose de se rapprocher de la Corse pour rejoindre le Rocher et entrainer les jeunes, François n’hésite pas. La première année, il arrive en 2ème place du championnat de France des jeunes alors que les U19 étaient au bord de la descente l’année précédente. Sacrée performance en regardant le passé mais au gout amer compte tenu de l’équipe prometteuse (défaite en demi, aux tab contre le PSG). Cette année, avec un groupe affaibli par les besoins de l’équipe pro, il amène son équipe au Stade de France pour soulever le plus beau trophée d’une jeune carrière.

« Cette victoire met en valeur le travail de beaucoup de gens qui travaillent dans l’ombre. Le fait d’avoir gagné, d’être l’entraîneur de l’équipe, ce n’est pas très important. L’important, c’est que ces gamins s’épanouissent. Sur le match, je pense qu’il n’y a pas à crier au scandale. Par rapport au contenu, c’est assez logique. Malgré tout, on a souffert. Et puis Saint-Etienne, ce n’est pas rien. Il y a beaucoup de qualités et les Verts nous ont posé pas mal de problèmes, notamment dans le jeu aérien, dans le déplacement. On a somme toute bien géré avec une équipe beaucoup plus jeune que la leur. On a produit du jeu et on a joué au sol. Ce groupe a beaucoup de qualités, mais le chemin est encore long. Gagner la Gambardella n’est pas une finalité. Le but, c’est que ces jeunes deviennent professionnels et gagnent leur vie dans le football, que ce soit à Monaco ou ailleurs. » Grâce à lui, nous connaissons maintenant les qualités de Makengo et Malcuit.

Il y a des personnes qui sont faites pour entrainer certaines équipes. Pour François, cela restera définitivement les jeunes.

Ciccolini (ici debout à gauche) savoure

Ciccolini (ici debout à gauche) savoure