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Alors qu’il venait à peine de sortir d’une grave blessure qui l’a privé du mondial brésilien, Pepito Rossi vient de rechuter et sera éloigné des terrains pendant au moins 4 mois. Retour sur la carrière du frère siamois d’Abou Diaby.

De Joe Di Maggio à Sir Alex

L’histoire de Giuseppe commence à Clifton dans le New Jersey, là où il grandit après être né à Teaneck. Loin du cliché des Italiens vivant aux USA, son père exerce en tant que professeur d’italien et d’espagnol à Clifton High School pendant que sa mère est également prof de langue. Bien loin des Sopranos, donc. Si son père, Francesco était également entraîneur de football, c’est d’abord le baseball qui lui plaît. La légende dit même que le premier poster qui décorait sa chambre était celui de Joe Di Maggio (icône des Yankees de New-York et ex-mari de Marilyn Monroe).

En bon Italien qui se respecte, Rossi finira par préférer le rectangle vert au terrain en diamant. D’abord joueur de l’équipe local, les Clifton Sallions, il se rêve en attaquant à la Van Basten. Après avoir martyrisé les défenses enfantines des USA, il suit son père qui décide de revenir au bercail, à Parme et signe en 2000 (à l’âge de 13 ans) sa première licence au club. Il y restera jusqu’en 2004 quand, devant la situation financière du club qui devient de plus en plus inquiétante, il est vendu pour 200 000 livres sterling à un certain Manchester United à l’âge de 17 ans. Sûrement le début de l’ascension du futur numéro 9 de l’équipe italienne pense-t-on à l’époque, mais chez les Mancuniens, la concurrence aura raison de son temps de jeu. Après 5 matchs et 1 but entre 2004-2006, les Red Devils décident de le prêter à Newcastle. Au côté de Martins ou encore Owen, Giuseppe ne gardera pas un grand souvenir de son passage sur les côtes de la Tyne en n’inscrivant aucun but en 11 matches. Il quitte Newcastle en janvier 2007 pour rejoindre son premier amour parmesan et exploser une bonne fois pour toute à la face de l’Italie et lancer enfin sa carrière sur de bon rails.

Giuseppe Rossi, ça sent le roussi !

De l’explosion au calvaire

En inscrivant 9 buts en 19 matches, il égale le record de but marqué en Serie A pour un joueur de son âge détenu aussi par un certain Roberto Mancini.

Grâce à ce retour a la casa, Pepito attire l’œil des recruteurs de Villarreal. Le club de la banlieue de Valence sera l’endroit idéal pour la suite de sa carrière. Sa vivacité, sa technique et son sens du but (plus de 80 buts en 192 matches) feront la joie du Madrigal. Auteur de trois premières saison à plus de 13 buts, c’est la saison 2010-2011 qui va le couronner comme un attaquant qui compte en Europe. Auteur de 35 buts en 65 matchs, l’Italien tourne à la moyenne de 0,54 buts par match. Il permet au sous-marin jaune de finir à une belle quatrième place en Liga en marquant autant de buts (18) que David Villa ou encore Fernando Llorente. En Europe également son impact est très important. Auteur de 11 buts en Ligue Europa il permet à son équipe d’aller jusqu’en demi-finale avant d’être éliminée en demi-finale par le FC Porto de Falcao. Au cours de la compétition il marque deux doublés cruciaux dans les deux dernières journées de poule avant de marquer à chacun des tours de phase finale, dont certains buts qui font clairement la différence comme, par exemple, celui de la qualification en seizièmes de finale face à Naples. Pour mieux comprendre son importance à Villarreal il suffit juste de dire qu’il devient, en janvier 2011, le meilleur buteur de l’histoire du club avec 61 buts, tout simplement.
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Si à l’intersaison 2011 les rumeurs l’envoient dans toute l’Europe, il décide de rempiler pour une saison en jaune, la dernière avant d’aller chez un cador. Mais le 26 octobre 2011, ses ligaments croisés du genoux droit lâchent. C’est ce jour qui signe le début du calvaire que va endurer l’attaquant. Suite à son opération et sa rééducation, il pense voir le bout du tunnel quand, en avril 2012, ses ligaments vont rompre à nouveau lors d’un entraînement. Direction le bloc encore une fois et un éloignement prévu de 4 mois, mais il sera finalement encore plus long car, en octobre, il devra être à nouveau opéré pour une absence de 6 nouveaux long mois.

Malgré cette accumulation de blessures, en janvier 2013, la Fiorentina décide de débourser 11 millions d’euros pour le sortir d’un sous-marin jaune en deuxième division espagnole. Si sa rentrée à la 64ème minute de la dernière journée du champion 2012-2013 est anecdotique la suite de sa carrière à la Fiorentina le sera beaucoup moins.

Et maintenant ?

Marquant dès la première journée de Serie A, il signe son premier but depuis 2011 et un match à Villarreal face à Saragosse. Suite à ce but, tout va aller très vite pour Pepito, il marque son premier but en Europe depuis 2 ans et demi face à Paços de Fereira et un doublé face au Genoa en septembre, tout ça avant de jouer sa plus belle partition.

Nous somme le 20 octobre 2013, la grande et invicible Juventus d’Antonio Conte se déplace chez une Fiorentina, entraînée par Montella, qui rêve de la faire tomber de son piédestal. Alors qu’ils mènent 2-0 depuis la 40ème minute et un but de Pogba, les bianconeri pensent tenir un victoire facile mais la foudre Rossi va s’abattre sur eux. Auteur de 3 buts (66′, 76′, 80′), l’attaquant sera le facteur X d’une victoire 4-2 des Toscans. Ce match lui permet de retrouver l’équipe d’Italie et de voir sa côte remonter en flèche en Europe. Seulement, comme d’habitude avec Rossi, la chute ne sera que plus terrible. Alors qu’il est meilleur buteur du championnat italien avec 16 buts, son genou ne résiste pas à la faute de Leandro Rinaudo, le 5 janvier 2014 sur le terrain de Livourne. Le verdict tombe rapidement, encore 4 mois d’absence pour celui qui devait mener l’attaque de la Squadra Azzura au Brésil aux côtés de Mario Balotelli. S’il retrouve les terrains en mai, son physique ne lui permet évidemment pas d’être sélectionné par Prandelli. Quand on regarde le piètre parcours des italiens au mondial (sorti en poules, 2 buts marqués ) l’absence de Pepito reste comme un grand regret de l’autre côté des Alpes.

Giuseppe Rossi, ça sent le roussi !

Et comme si l’histoire n’était pas assez cruelle, celui qu’on pensait revoir dès le début de saison, vient d’être à nouveau opéré au début du mois de septembre, encore du genou, pour une absence de 4 à 5 mois. L’arthroscopie du genou n’a pas montré de lésion aux ligaments mais désormais au ménisque du genou droit. Giuseppe est maudit, tout simplement. Reste maintenant à savoir ce qu’il va advenir de sa carrière, car s’il sait forcer les défenses, il lui est bien difficile de forcer son destin.