AvideceWopyBalab

L’Italie est sans aucun doute une terre de football. Inventeur du Catenaccio (aimé ou pas), vainqueur de 4 Coupes du Monde, notre voisin est imprégné du ballon rond. Mais c’est également une terre de longévité, avec des exemples récents qui sont de véritables légendes vivantes : Pirlo, Maldini, Del Piero, Totti, Buffon… Les exemples passés sont également légions. Et les supporters ne sont pas en reste. L’histoire de Nonno Ciccio, plus vieil ultra du monde, a traversé les Alpes.

Fermez les yeux. Imaginez un stade plein de couleurs, de chants, de cris, de joie. Voilà ce qui lie Nonno Ciccio au football, depuis maintenant 79 ans. Cet italien de 93 ans est tombé dedans quand il était petit, grâce à un ami qui le pousse à voler le vélo de son oncle pour aller voir un match, à 54km de là. Depuis, rien n’est plus pareil. Même si la guerre a interrompu l’idylle, touchant profondément Nonno, elle n’a pas soufflé la flamme. Et elle a appris une leçon au vieil homme, selon ses propres mots, « la signification d’être en vie, de la respecter, de bien la traiter ». Ce qu’il ne retrouve pas dans les jeunes générations.

Son coeur bat pour Foggia. Même en troisième division italienne, il continue de les suivre. C’est d’ailleurs pour lui le sens du mot ultra. Encourager son équipe à domicile est une chose, faire les déplacements à travers le pays en est une autre. C’est d’ailleurs grâce à sa passion qu’il a pu découvrir la Botte, de long en large, au gré des rencontres de son club favori. Mais sa définition ne s’arrête pas là. Pour lui, être ultra c’est aussi ne jamais perdre espoir, faire des choses que les autres ne peuvent pas faire, et suivre son club peut importe ce qu’il arrive. Un message aux supporters marseillais qui désertent le Vélodrome un soir de coupe d’Europe ?

Nonno est un personnage haut en couleurs. Il est également vecteur de valeurs. S’il ne va pas aux matchs sans sa casquette trouées de badges, un banderole « Paix entre ultras » l’accompagne aussi. Un message bien senti dans un pays ou le football est souvent terni par de violents affrontements entre ultras, couplé au racisme, sur fond d’extrémisme politique. Nonno montre le chemin d’un football passionné, d’un amour du sport pour ce qu’il est. Je vous parle d’un temps que les ultras de 20 ans ne peuvent pas connaitre.

Devenu monument à Foggia, l’homme marquera très certainement les tribunes rouges et noires de son empreinte. Mais il doit également être un exemple pour les supporters d’aujourd’hui. Il ne peut y avoir de football sans équipe adverse, et il en va de même pour les fans. Si l’histoire est belle, espérons également que le message passera, et que les ultras à travers le monde renouerons avec l’amour du gazon, et non la haine de l’adversaire.