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La liste des 23 : un casse-tête international

Écrit par 29/03/2016septembre 3rd, 2018No Comments

Tout le monde s’amuse déjà à deviner la liste des 23 de Didier Deschamps, le débat ne manquant pas de faire rage entre la présence des uns et l’absence des autres. La concurrence est rude dans le football international… Ou pas. Parfois, certaines sélections majeures peinent à trouver un joueur correct, et se retrouvent contraintes à des choix par défaut !

On dit que l’abondance de biens ne nuit pas. Est-ce vrai ? Clairement, on aurait aimé que Trezeguet ait une carrière internationale plus belle, mais il a souvent été opposé à son copain Henry, sans doute plus complet, alors qu’il aurait sans doute un rôle majeur aujourd’hui. Quels sont les sélections touchées par un problème de riches ?

La gauche caviar en France

Si contre les Pays-Bas, la France a aligné Jallet, dont la place à Lyon est partagée avec Rafael, les solutions ne manquent pas de l’autre côté du terrain. Evra est titulaire avec la Juventus, et il est de façon général le seul Tricolore à être titulaire depuis plus de 10 ans dans une équipe compétitive à l’échelle européenne. Derrière lui, Digne dispose de temps de jeu à Rome, Kurzawa est amené à prendre la place de Maxwell la saison prochaine, au sein d’une équipe qui vise la victoire finale en Ligue des champions. Trémoulinas est titulaire à Séville. Enfin, on citera Clichy qui ne postule plus en sélection puisqu’il a disparu des radars à Manchester City, mais qui a longtemps été une doublure en sélection malgré un statut de titulaire à Arsenal. Bref, cela en fait du beau monde pour une seule place.

Les héritiers de Batistuta

En Argentine, il manque clairement un patron derrière, depuis la retraite d’Ayala. C’est tout le contraire devant, où les talents sont trop nombreux pour être alignés tous ensemble. Messi est évidemment indiscutable. Agüero est le meilleur numéro 9 actuel avec Suarez et Lewandowski. Higuain est également un avant-centre de classe internationale. Si ce trio est régulièrement aligné, les choses pourraient être amenées à changer si Dybala continue à progresser. A moins qu’il n’ait une carrière en sélection contrastée, comme son prédécesseur à Turin. Malgré 76 sélections, Tevez n’a jamais su peser en équipe nationale comme en club. Et on ne parle même pas d’Icardi, qui n’est même pas dans les plans du sélectionneur malgré ses buts à l’Inter Milan. Quant à Vietto et Correa, ils sont encore tendres mais plein de promesses, et pourraient encore chambouler les cartes à l’avenir.

Le coffre-fort, spécialité suisse

Si la Suisse ne compte pas que des joueurs au talent confirmé à l’échelle internationale, elle dispose paradoxalement de 4 gardiens chevronnés. Du plus vieux au plus jeune, on a d’abord Benaglio, 32 ans et indéboulonnable à Wolfsburg depuis plusieurs saisons. Hitz réalise lui des performances de choix avec Augsbourg, jouissant d’une agilité de chat malgré son gabarit. Sommer a quitté Bâle et garde depuis les buts de Gladbach avec réussite, tandis que Bürki, le cadet, les devance tous au classement de Bundesliga puisqu’il évolue à Dortmund, en tant que titulaire. Une chose est sûre : les cages suisses seront bien gardées, même en cas de blessures.

Que des numéros 10 dans ma team

Le Japon manque cruellement d’un défenseur de très haut niveau, pour former une charnière solide avec Yoshida. Ce souci n’existe pas au poste de milieu offensif, où les solutions sont légion. Le joueur le plus connu est Kagawa, qui a réussi à être champion d’Allemagne et d’Angleterre, et reste titulaire à Dortmund. Honda a lui regagné sa place à l’AC Milan. Dans l’ombre de ces 2 joueurs, Kiyotake fait parler sa science du jeu à Hanovre, malgré la mauvaise saison du club. Haraguchi a immédiatement fait son trou au Hertha Berlin, loin de ces soucis de relégation. Comme lui, Inui met le feu sur son côté gauche, mais du côté d’Eibar. Enfin, Kakitani et Muto peuvent descendre d’un cran, eux qui n’ont pas un profil de pur numéro 9 comme Okazaki ou Havenaar. Quoi de plus normal de trouver des milieux offensifs talentueux dans le pays qui a vu passer Miura, Nakata, Ono ou Nakamura ?

Le talent à tous les étages

Les milieux de terrain, défensifs ou offensifs, font le football : ce n’est pas Riquelme qui nous dira le contraire. L’Espagne et l’Allemagne sont donc bien favorites de l’Euro, puisque ces deux équipes comptent une poignée de joueurs qui seraient titulaires dans n’importe quel autre sélection au monde, ou presque. En Espagne, Del Bosque peut compter sur Thiago, Busquets, Cazorla, Fabregas, Iniesta, Koke, Isco, Silva ou Mata pour composer son entrejeu. On comprend mieux la volonté du moustachu d’en aligner le plus possible en optant pour un faux numéro 9.

Les champions du monde allemands n’ont pas à rougir : Khedira, Kroos, Gündogan, Özil, Schweinsteiger, Reus, Götze, Bellarabi, Draxler, Kruse, Can, Bender ou Kramer, c’est du très lourd. On comprend mieux pourquoi Löw ne fait pas d’état d’âme quand ses joueurs sont pris en flagrant délit de sortie trop nocturne ou de partie de casino un peu trop tardive. Le sélectionneur allemand a l’embarras du choix !
La pénurie de talents peut toucher tout le monde, y compris les grandes sélections. Car un glorieux passé ne peut pas gommer les lacunes d’une formation qui ne vit pas avec son temps, il existe aujourd’hui des pénuries impensables il y a quelques années !

Le dernier survivant

Si Bacca est désormais titulaire en sélection, cela n’a pas toujours été le cas. Comme beaucoup, il a rongé son frein dans l’ombre de Falcao, alors énorme à l’Atlético Madrid. Derrière le Tigre, l’option numéro 1 était alors Jackson, qui avait hérité de son poste à Porto. Ramos était le dernier maillon, puisque ses buts à Berlin le justifiaient. Voilà pourquoi Bacca, à 29 ans, et malgré un rendement de choix à Séville, ne compte qu’aussi peu de capes : sa sélection regorgeait de grands talents offensifs. Pour régler ce problème de riches, et permettre l’avènement du joueur de l’AC Milan, les Colombiens ont fait simple : tous ont sombré !

Souffler n’est pas jouer

Contrairement à ce qu’on peut penser, l’absence de buteurs confirmés en Italie n’est pas le résultat d’une culture trop défensive, le Catenaccio n’ayant pas empêché la Vieille Botte de nous offrir encore récemment des attaquants du calibre de Vieri, Del Piero, Totti, Inzaghi ou l’immense Roberto Baggio. Aujourd’hui, un Montella serait titulaire indiscutable, alors qu’il était barré à l’époque par des monstres qui l’ont empêché de dépasser la vingtaine de sélections… Et le problème risque même de se poser au poste de gardien à la retraite de Buffon, alors qu’il y a encore 10-15 ans, l’Italie pouvait compter au choix avec Pagliuca, Toldo, Peruzzi et… Buffon déjà.

Qui a volé l’oranje ?

Entre 95 et 2005, Kluivert, Makaay, van Hooijdonk, Hasselbaink, Bergkamp et van Nistelrooy se sont partagé les 2 places du front de l’attaque néerlandaise, faisant honneur à l’héritage de van Basten. Tous ont dû avoir un certain pincement au cœur en regardant le match entre leur sélection et la France. Huntelaar n’ayant jamais pu reprendre le flambeau, et van Persie semblant déjà cramé pour le plus haut niveau, Janssen demeure le seul espoir offensif capable de se hisser au niveau de ses prédécesseurs.

La fin du carnaval

Il n’y a pas qu’aux Pays-Bas où l’absence d’un buteur se fait sentir. Au Brésil, on va peut-être même se mettre à pleurer le choix de Diego Costa… Car si les dribbleurs sont encore là, avec Neymar, Coutinho et Douglas Costa, il manque clairement un numéro 9 de classe mondiale dans cette équipe. C’est forcément un comble pour un pays qui a longuement abrité des cracks, parmi lesquels le plus beau de tous : Ronaldo. Dans l’ombre du Fenomeno, de nombreux joueurs comme Elber ou Sonny Anderson n’ont jamais pu s’exprimer en sélection. Nul doute qu’ils auraient les faveurs de Dunga aujourd’hui…

Où est l’héritier de Pauleta et Nuno Gomes ?

Au Portugal, Cristiano Ronaldo se dit sans doute qu’il est né un peu trop tard. Si son talent précoce lui a permis de côtoyer la génératoin dorée de Figo et Rui Costa, il n’a pas pu donner la pleine mesure de son talent avec eux. Dommage, car aujourd’hui, il doit se sentir aussi seul que Tom Hanks lorsqu’il joue pour son pays. Outre l’équipe globale, c’est surtout devant que le Portugal souffre. Aucun joueur n’a pris la succession de Pauleta, qu’on critiquait parfois pour sa propension à marquer uniquement contre de faibles sélections (là où Nuno Gomes était décisif dans les grands matches). Le débat n’a pas lieu d’être aujourd’hui car aucun numéro 9 ne marque régulièrement, tout simplement. Pas appelé par Deschamps car barré par Benzema, Giroud, Gignac et Lacazette, Gameiro doit regretter de ne pas avoir opté pour son pays d’origine. Contrairement à Pires, il semble peu probable que le Valencian puisse vivre un rêve bleu.

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