AvideceWopyBalab

La coupe de France a toujours ce parfum si particulier. L’histoire de la compétition s’est écrite avec le vocabulaire de la surprise, du combat, de la valeur. Elle nous a habitués à voir la logique sportive vaciller, celle qui voudrait que les « gros clubs » hexagonaux écrasent leurs petits frères sans pitié, et sans forcer.

Et c’est justement ce qui la rend spéciale ; en coupe de France sans doute plus qu’ailleurs, l’impossible paraît possible, et chaque année nous réserve son lot de petits poucets qui réalisent une épopée spectaculaire. L’espace de quelques matchs, le foot business semble pouvoir s’effacer au profit de quelque chose de plus humain, qui donne toute sa noblesse à ce sport. C’est un condensé de tout cela que nous a offert il y a quelques jours le match entre Brest et Fleury Mérogis.

Malgré la victoire sur le terrain, la défaite sur tapis vert semblait inévitable pour le Fleury 91.

Une certaine idée de la Coupe de France

La rencontre comptant pour les 32e de finale sentait bon la coupe de France. Pensionnaire de CFA, Fleury 91 avait le droit de trembler avant d’accueillir le leader de la Ligue 2. Prévu à Bondoufle le 8 janvier, le match est finalement reporté à cause du froid qui s’installe sur la ville. Les Essoniens peuvent souffler, mais pas de quoi les refroidir. Dix jours plus tard, ce sont bien eux qui mettent la pression à des Brestois trop timides. 1-0 après seulement deux minutes, puis un deuxième but à la 80e pour sceller le sort de la rencontre. Le match paraît plié mais s’achève dans la confusion générale. Deux exclusions côté brestois, dont le coach Jean-Marc Furlan, et surtout l’entrée de Hakim Naïm pour Fleury. Problème : il n’était pas sur la feuille de match.

Le staff signale l’incident au corps arbitral et le joueur se voit contraint de ressortir. Malgré la victoire sur le terrain, la défaite sur tapis vert semble inévitable pour le Fleury 91. Une tournure rocambolesque qu’explique Alain Marseille, le délégué de la rencontre : « La feuille de match, informatisée, a été refaite quatre fois pour des changements de composition, par les deux clubs. Sur les premières, le numéro 17 (Hakim Naïm) apparaissait bien. Mais pas sur la dernière. On est tous fautifs ».

Une certaine idée du fair-play

Mais dès la conférence de presse d’après-match, Jean-Marc Furlan reconnaît la victoire de son adversaire, et déclare ne pas souhaiter poser de réclamation. Intention confirmée quelques jours plus tard via un communiqué officiel par le président Denis Le Saint, qui n’a jamais aussi bien porté son nom : « Le Stade Brestois, qui a dans un premier temps signalé les faits aux délégués présents au bord du terrain, a ensuite décidé de ne pas confirmer ses réserves, considérant cette démarche inappropriée. Le remplacement illicite a ainsi eu lieu à quelques minutes de la fin de la partie, à un moment où Fleury avait déjà fait la différence et menait 2-0. Le Stade Brestois reconnaît ainsi la victoire sur le terrain de son adversaire et considère que la remettre en cause par le biais de réserves irait à l’encontre de l’esprit et du charme de la Coupe de France. »

Il ira même jusqu’à adresser un courrier au président de la commission des compétitions de la FFF. Un geste noble qui envoie Fleury Mérogis en 16e de finale de la Coupe de France, où le club aura encore l’occasion d’écrire une belle page de l’histoire de la Coupe de France.

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